Un nouveau modèle de Twingo par Renault. /Photo prise le 15 novembre 2023/REUTERS/Gonzalo Fuentes
par Gilles Guillaume
PARIS (Reuters) – Ampere, filiale électrique de Renault, va lancer le développement de la nouvelle Twingo après validation il y a quelques jours du concept de cette petite voiture électrique abordable très attendue, ont dit à Reuters deux sources proches du dossier, enclenchant le compte à rebours pour une production en 2026.
Selon les sources, le “concept freeze” de la Twingo, l’étape préliminaire où le concept économique et technique du véhicule est validé et figé, a eu lieu la semaine dernière. Le développement du projet peut maintenant être réellement lancé, a précisé une des sources, avec le travail détaillé d’ingénierie, la sélection définitive des fournisseurs, la création de prototypes et le début de la phase industrielle.
Renault a refusé de faire un commentaire.
Dans une interview récente aux Echos, le directeur de la Technologie du groupe au losange, Gilles Le Borgne, a indiqué que l’objectif pour la Twingo était de ramener à deux ans le temps s’écoulant entre le “concept freeze” et le lancement de la production industrielle.
Ce délai a été réduit d’un an par rapport à la R5, et de deux ans par rapport à la Mégane, a-t-il expliqué, grâce à une baisse de la diversité de pièces – moins de 1.000 pour la Twingo contre 1.250 en moyenne sur les modèles aujourd’hui -, et à l’utilisation d’éléments plus génériques et de pièces déjà disponibles chez les équipementiers.
LE RETOUR D’UNE ICÔNE
La petite citadine, un des modèles iconiques de la marque Renault, s’est vendue à plus de quatre millions d’exemplaires en trente ans d’existence et trois générations.
Un concept-car néo-rétro reprenant le regard rieur de la Twingo d’origine, avec ses phares en arc de cercle, a été révélé à l’automne dernier à la journée investisseurs d’Ampere, la nouvelle entité de Renault dédiée à l’électrique et aux logiciels, où il a tenu la vedette.
Pour réduire davantage encore les coûts, la nouvelle plateforme a été proposée à d’autres constructeurs et Renault est en discussions préliminaires avec Volkswagen sur ce sujet.
Thomas Schäfer, président du directoire de VW, avait dit mi-mars que le groupe allemand travaillait sur différentes options pour une future voiture électrique d’entrée de gamme pouvant être lancée d’ici 2027, parmi lesquelles une collaboration avec des partenaires. Une décision est attendue dans les prochains mois.
Alors que le prix hors bonus d’une citadine électrique du segment dit “B” dépasse actuellement les 30.000 euros, le groupe VW et Renault comptent proposer des prix débutant autour de 25.000 euros, respectivement avec la nouvelle ID2 qui doit être présentée en 2025 et lancée en 2026, et avec une version moins puissante de la R5.
Stellantis compte pour sa part atteindre la barre des 20.000 euros dès le début 2025 avec une version à autonomie réduite de sa Citroën e-C3 fabriquée en Slovaquie.
L’étape suivante pour les constructeurs sera d’enfoncer cette barre des 20.000 euros avec des citadines plus petites, sur le segment dit “A” où les coopérations ont toujours été privilégiées, même en motorisation thermique.
PSA, désormais partie du groupe Stellantis, a produit par le passé ses petites Peugeot 108 et Citroën C1 sur la même plateforme que la Toyota Aygo, Renault et Mercedes ont fait équipe sur la Twingo et la Smart, et les dernières Volkswagen Up, Seat MII et Skoda Citigo électriques ont partagé la même plateforme.
(Reportage Gilles Guillaume, avec Christina Amann à Berlin et Nick Carey à Londres, édité par Blandine Hénault)