Les deux citadines hybrides les plus vendues en France s’apprêtent à évoluer. La Yaris va gagner une nouvelle version de 136 ch, alors que la Clio E-Tech 145 s’offrira un restylage bien visible. Suffisant pour rebattre les cartes ? On fait le point en attendant les essais.
- Style : une Clio méconnaissable
- Habitacle : la Yaris se met à jour
- Moteur : la Toyota double la mise
- Bilan
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Une nouvelle version hybride 130 ch pour la Yaris, un gros restylage pour la Clio e-Tech : les deux citadines hybrides les plus vendues en France vont évoluer. L’argus vous propose un premier match virtuel.
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Un duel entre la Renault Clio E-Tech et la Toyota Yaris hybride ? L’argus vous en avait proposé un dès l’été 2020. Notre journaliste-essayeur écrivait alors qu’il n’y avait « pas de réelle perdante sur ce match » et « qu’aucune des deux ne sera un mauvais choix » . Mais les deux protagonistes s’apprêtent à évoluer dans les prochains mois. La « française », fabriquée à Bursa en Turquie et à Novo Mesto en Slovénie, va surtout changer sur la forme. Elle va s’offrir un nouveau faciès, bien plus dynamique que le précédent. Pour la « japonaise », dont la production se répartit désormais entre Onnaing, dans le nord de la France près de Valenciennes, et Kolin, en Tchéquie, c’est davantage le fond qui va être modifié. En plus d’un nouveau système multimédia ou d’aides à la conduite plus perfectionnées, elle va s’offrir une inédite version hybride de 130 ch. En attendant un véritable face à face volant en main, nous vous proposons déjà un premier match « virtuel » entre ces deux rivales.
Style : une Clio méconnaissable
Dans ce duo de citadines, seule la Clio va connaître un véritable restylage. Après le début de carrière en demi-teinte de cette cinquième génération, Renault va même lui offrir un lifting de grande envergure. Des phares plus effilés, une calandre élargie, une inédite signature lumineuse verticale aux contours saillants… la petite berline au Losange gagne en personnalité, pour mieux résister au succès commercial de sa rivale Peugeot 208. L’arrivée de Gilles Vidal à la tête du design du Losange n’y est clairement pas étrangère, puisque le Français présidait auparavant le style de la marque au Lion. Mais au moins, on ne pourra plus accuser cette Clio 5 d’être trop proche esthétiquement de sa devancière.
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La Clio va connaitre l'un des liftings les plus spectaculaires de son histoire, sous l'impulsion de Gilles Vidal, transfuge de chez Peugeot.
SP/Renault
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Hormis quelques nouvelles teintes, comme ce bleu, la carrosserie de la Yaris quatrième du nom reste inchangée pour le moment.
Toyota
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Dès l'été 2020, L'argus vous avait proposé un essai comparatif entre la Yaris Hybride 116 ch et la phase 1 de la Clio E-Tech, alors gratifiée de 140 ch. Il s'était soldé par un résultat très serré.
L'argus
Habitacle : la Yaris se met à jour
Dans l’habitacle, la situation s’inverse. Cette fois, c’est la Toyota qui change le plus. Elle troque les compteurs semi-analogiques contre une instrumentation 100 % numérique. Les informations seront affichées sur une dalle de 7 ou de 12,3 pouces, selon la finition. Le système multimédia se modernise également. Il gagne notamment une possibilité de mise à jour à distance et une navigation « sur le cloud » , capable de mieux prendre en compte le trafic en temps réel. Sans oublier une compatibilité sans fil avec Android Auto et Apple CarPlay. Une interface « plus intuitive et réactive » est par ailleurs annoncée. Quant à la taille de l’écran tactile, elle grimpe à 9 ou 10,5 pouces selon les versions, au lieu de 8 ou 9 pouces auparavant.
Contrairement à l'extérieur, la planche de bord de la Clio change de manière très subtile. Renault
Dans l'habitacle, la Yaris a droit à des évolutions plus profondes que sa rivale. Toyota
Les finitions hautes de la Clio gardent un écran 9,3 pouces vertical qui pilote toujours le système multimédia « Easy Link », plutôt bien né. SP/Renault
Le nouveau système multimédia de Toyota promet de nombreuses améliorations par rapport à son prédécesseur. Toyota
Ces modifications ne seront pas vraiment un luxe, car la Clio avait une nette longueur d’avance dans ce domaine. Dans saversion restylée, cette dernière mise toujours sur le système multimédia « Easy Link », qui gagne simplement Android Auto et Apple CarPlay sans fil. La taille des écrans demeure également inchangée, à 7 ou 9,3 pouces, alors que l’instrumentation numérique équipe à présent toute la gamme, en 7 ou 10 pouces. A noter que de nouveaux matériaux issus du recyclage employés habilleront le mobilier intérieur de la française.
Moteur : la Toyota double la mise
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La Clio E-Tech restylée n'évolue pas sous le capot.
ETIENNE ROVILLE
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Le trois-cylindres 1.5 atmosphérique ne change pas sur la Yaris Hybride 130 ch. Tout se joue sur la partie électrique.
Clément Choulot
En contrepartie, les consommations sont à présent comprises entre 4,2 et 5,1 l/100 km sur le cycle WLTP, soit 0,1 à 0,2 l/100 km de plus qu’auparavant. Une petite hausse qui se répercute aussi sur les émissions de CO2 (96-116 g/km au lieu de 92-112 g/km pour la version Hybrid 116 ch, toujours au catalogue). Sur le papier, la Clio E-Tech Hybride prend ici une légère longueur d’avance, en démarrant à 93 g/km et 4,1 l/100 km malgré son quatre-cylindres 1.6 atmosphérique. Mais sa puissance supérieure de 15 ch n’est pas forcément synonyme de performances plus élevées. Au contraire, la version non-restylée de la française parcourt le 0 à 100 km/h en 9,9 s. La cinquantaine de kilos de plus sur la balance pour la Renault expliquant cela.
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Le levier de la Clio commande toujours une originale boîte automatique à crabots, sans embrayages ni synchros.
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La Yaris conserve la transmission type CVT chère aux hybrides Toyota.
Toyota
Plus proches qu’auparavant par leur fiche technique, ces deux citadines devraient cependant continuer à se distinguer nettement par leur fonctionnement. Même en 130 ch, la Yaris conserve en effet l’habituelle transmission par train épicycloïdal des hybrides Toyota, qui se rapproche d’une boîte CVT à l’usage. L’impression que le moteur thermique mouline lors des fortes accélérations risque donc de perdurer, même si la partie électrique plus musclée atténuera cet effet. La Clio garde, elle, le même groupe motopropulseur ainsi que la boîte à crabots, unique sur le marché. Une solution qui offre davantage de dynamisme sur route, mais qui peut aussi engendrer quelques à-coups par moments, notamment en ville. Les conclusions de notre précédent match risquent ainsi de rester en grande partie valables. Il faudra toutefois prendre le volant de la Yaris Hybride 130 ch pour savoir si elle parvient à se mouvoir plus longtemps en 100% électrique qu’auparavant : c’était un des points sur lesquels sa version 116 ch accusait un certain retard par rapport à la Clio E-Tech 145.
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La poupe de la petite Renault change beaucoup moins que son faciès.
SP/Renault
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La citadine Toyota a choisi d'afficher un style assez fort, avec des ailes arrière bien marquées.
Toyota
À lire aussi Essai Toyota Yaris 116 ch vs Renault Clio E-Tech : le match des hybrides
Bilan
- Pour l’heure, aucun de deux constructeurs n’a encore révélé ses tarifs. La Clio restylée ouvrira son carnet de commande fin juin pour un lancement en septembre. Pour la Yaris « millésime 2024 » , il faudra patienter encore quelques mois car la commercialisation n'interviendra pas avant début 2024. Ce premier duel rappelle que c’est bien la japonaise qui a évoluera le plus, malgré les apparences. Elle semble donc bien armée pour remporter un futur affrontement volants en mains… à condition que sa déclinaison plus puissante sache rester raisonnable sur le surcoût demandé. Rendez-vous dans quelques mois sur L’argus.fr pour le verdict définitif de ce duel.
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