Le XV a changé de nom et reste efficacement à plat et symétrique
En Europe, il y avait la Subaru XV et en Amérique, le Crosstrek. Désormais, c’est ce dernier nom qui est aussi utilisé sur le Vieux continent. Le SUV a aussi eu droit à des modifications. Cela ne saute pas aux yeux à l’extérieur. Par contre, au volant c’est plus évident. Tout d’abord, les aficionados du constructeur seront rassurés, on reste dans le 4-cylindres à plat Boxer avec une boîte longitudinale et la transmission intégrale. La fameuse symétrie ! En Europe, le moteur est un 2 litres de 136 ch associé à la boîte à une variation continue e-CVT Lineartronic. Un petit moteur électrique de 16,7 ch est intégré à cette e-CVT pour donner des coups de pouce ou laisser le thermique en pause en décélération ou en roues libres. Elle est donc microhybride.
Hors du commun
Moulin à café
La variation continue traîne la réputation de faire tourner le moteur de plus en plus vite à mesure qu’on accélère, de le faire hurler et de vider des pintes de pétrole. L’e-CVT du Crosstrek a l’avantage de faire tourner le moulin discrètement. Sauf qu’on il faut donner un bon coup de pédale pour accélérer ou dépasser. Là, malgré tout, les oreilles sont assaillies par des bruits métalliques. Heureusement, les décibels retombent une fois le rythme plus sage, grâce aussi à une bonne insonorisation. Il est également possible de tenter de profiter de l’aide électrique en étant un peu moins agressif avec le pied droit pour réduire le niveau sonore. Notez qu’en jouant à ce jeu-là, il est possible de laisser la consommation moyenne sous les 8 litres aux 100 km, sans chercher l’économie à tout prix.
Durant la balade d’essai sous la pluie, nous avons fait une brève incursion en France, à Condé-sur-Escaut. La Subaru a montré un bon comportement général que n’aurait pas dédaigné Louis XIV*. Les sièges sont confortables, y compris à l’arrière. C’est le châssis, surtout, qu’il faut louer. Il est rigide et efficace. La voiture ne prend guère de roulis, aidé aussi par l’architecture « à plat » du moteur favorisant un centre de gravité bas. La transmission intégrale joue parfaitement son rôle sécuritaire en intervenant en toute discrétion quand c’est nécessaire. Après le déjeuner dans une brasserie conforme à l’image d’Épinal de l’accueil nordiste et de la restauration locale made in France, le retour se fera forcément sans encombre, hormis un kamikaze de la montée sur autoroute directement vers la 3e bande. La Crosstrek freine très bien.
4 saisons
La météo n’a pas épargné les routes ni les chemins. Avec des pneus 4 saisons, mais sans le logo alpin, donc non homologués pour l’hiver dans plusieurs pays, le Crosstrek s’aventure sans effort apparent dans la boue avec cette monte M+S. En soi, elle pourrait avoir droit à une dérogation hivernale, car dans le genre 4×4 routier efficace, difficile de faire mieux en matière de motricité en toutes circonstances. Mais, c’est quand même mieux de mettre des pneus hiver sur la neige, au-delà des obligations légales, car il faut aussi savoir s’arrêter. Et là, la bonne gomme sculptée est bien plus utile que n’importe quelle transmission intégrale. Cela n’empêche, même dans le plat pays belge, il est facile de comprendre l’attrait de Subaru dans les pays à la géographique moins conciliante. En Suisse, la Subaru Crosstrek se négocie à partir de 37.500 francs. En France et en Belgique, sans le coup de massue fiscal, il faut compter au mini un petit 36.000 €, voire 40.000 € pour la finition la plus évoluée. Au Canada, c’est moins de 30.000 $, mais avec une autre puissance (152 ch).
(Olivier Duquesne – Source : Subaru – Picture : © Olivier Duquesne)
* Petit rappel historique, la ville a été assiégée par Louis XIV en 1676 pour la rattacher à la France, en la reprenant aux Espagnols.
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