Renault a ouvert à la presse les portes de son centre technique d'Aubevoye, où les prototypes de nos futures voitures sont méthodiquement soumis à la torture. Le constructeur veut ainsi montrer comment il améliore la durabilité de ses véhicules.
Les pistes d’Aubevoye se déploient sur plus de 60 km. L’anneau de vitesse autorise une vitesse de 250 km/h, tandis que les virages relevés permettent d’atteindre les 180 km/h sans avoir à tourner le volant. L’un des circuits est bordé de 16 ventilateurs simulant un vent latéral jusqu’à 72 km/h, ce qui permet de mesurer les écarts de trajectoire.
Vous n’imaginez pas tout ce que les constructeurs automobiles font pour leurs voitures…et donc pour vous. Votre serviteur en a eu une nouvelle fois confirmation début octobre, à l’occasion de l’ouverture à une poignée de médias des portes du centre Renault ultra-secret situé à Aubevoye, dans l’Eure. Le but: mieux détailler la façon dont le groupe s’est engagé dans une démarche d’amélioration de la durabilité de ses modèles.
Les écrans sont en quelque sorte considérés par les ingénieurs comme « les bijoux » des habitacles. Les verres durcis anti-rayures sont testés notamment à l’aide de bons vieux trousseaux de clés….
C’est dans ce complexe de 613 hectares (dont 272 de forêt de façon à se protéger des regards indiscrets), opérationnel depuis 1982, que sont littéralement torturés les prototypes de nos futures Renault, Dacia et Alpine.
Tunnels de poussière, brouillard salin pour la corrosion, tests d’étanchéité à la pluie, températures extrêmes (de -30 à +55°), graviers, traversée de gués, vents à 230 km/h etc. : rien n’est épargné aux voitures, qui en quelques semaines de tests subissent l’équivalent de plusieurs années d’usage.
Et Renault de rappeler au passage que 80% des problèmes auxquels les clients sont confrontés concernent 200 pièces. Quant à la référence avouée en matière de durabilité, c’est – sans surprise – le japonais Toyota (et, dans une moindre mesure, Volkswagen).
Les matériaux de l’habitacle font l’objet de constantes recherches. Le but : “avoir le bon matériau à la bonne place dans la voiture”, résume un ingénieur. Pour ce faire, les plastiques sont testés avec des tampons abrasifs: “on n’évite pas les rayures, mais il faut trouver des matériaux qui marquent moins que d’autres”. Les croix tracées au feutre permettent de contrôler la rigueur des assemblages au fil des semaines de tests.
La durabilité est une donnée fondamentale dans le mesure où elle concerne d’une part la satisfaction de la clientèle, et de l’autre la façon dont la marque va gagner – ou non – de l’argent avec les garanties.
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Une phase de test comprend notamment 9 000 ouvertures/fermetures de portes, ce qui correspond à 5 années d’usage. Les scotchs que l’on aperçoit sur les parties ouvrantes permettent de vérifier les éventuel « jeux » à l’usage.
Le jour de la visite, nous avons ainsi pu croiser des mulets camouflés des futurs Renault Scénic – dont on connaît toutefois la forme définitive – et autres Dacia « Bigster » (le futur Duster 7 places), ainsi que quelques modèles encore difficiles à identifier car bardés de films autocollants.
Aubevoye compte 35 pistes rassemblées sur 60 km, 42 bancs d’essais, 2 souffleries et 18 enceintes de corrosion. « Une voiture durable est une voiture qui a l’air neuve après 5 ans d’utilisation », résume un responsable de ce site où flotte un délicieux parfum de secret.
Chaque modèle est testé jusqu’à 30 centimètres d’eau. S’ajoute à cela une « flaque » de 3 mètres sur 3 que les prototypes doivent franchir à 80 km/h.
Tunnel de poussière
Plaques d’égoûts saillantes
Ces bosses permettent d’éprouver ce que les ingénieurs appellent le “body twist”.
Parcours sinueux et vraisemblablement glissant pour cette Alpine A110.
Sources photos: Renault, Christel Sasso – Planimonteur
