L’usine Renault Group de Sandouville où sera assemblée sa prochaine gamme de véhicules utilitaires électriques FlexEVan.
Ces fourgons, baptisés FlexEvan, ont une mission principale : permettre de développer une livraison du dernier kilomètre bas carbone. «Le e-commerce explose et ça rend encore plus indispensable la nécessité de réduire l’impact environnemental de ces véhicules en ville», estime De Meo, selon qui cette annonce représente «quelque chose d’assez révolutionnaire dans un secteur où il n’y avait pas eu de gros big bang depuis plusieurs décennies». Contacté par Libération pour savoir quel logo figurerait sur ce nouveau van, Renault ou Flexis, la marque au losange renvoie à la conférence de presse prévue le 3 avril à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).
Notamment grâce à ses Master et Trafic, Renault caracole en tête des ventes des véhicules utilitaires en France, et 85 % d’entre eux sont fabriqués dans l’Hexagone, sur trois sites dont Sandouville, affirme le patron de Renault. L’usine de Sandouville, qui assemble aussi le Trafic, compte 1 850 salariés et 600 intérimaires, et assemble 600 véhicules par jour. La CGT dénonce, elle, la réduction du nombre de salariés sur le site qui comptait 2 000 personnes en 2014, d’après le syndicat. Les 550 embauches devraient en revanche permettre au site de Sandouville de figurer dans les sites supplémentaires du baromètre industriel de Bercy en 2026, dont la première mouture a été publiée jeudi. Pour favoriser l’implantation d’usines, Bruno Le Maire a de son côté annoncé l’aménagement de 1 500 hectares sur les ports du Havre, de Dunkerque et de Marseille.
Nouveau sillon électrique
Cet utilitaire Renault, qui sera adossé à un investissement de 330 millions d’euros, est en tout cas un nouveau sillon dans la filière des mobilités électriques en France. Les batteries pour le FlexEvan seront d’ailleurs fournies par Verkor et son usine de Dunkerque, qui a un partenariat avec Renault. Usines de batteries, annonces de véhicules électriques assemblés en France, recyclage de batterie et même mines de lithium… L’Hexagone a multiplié ces dernières années les annonces d’installations ou de reconversion de sites industriels. Même si ces nouveaux postes créés s’accompagnent en parallèle de la fermeture d’usines tournées vers le thermique, avec des salariés souvent laissés sur le carreau.
La structure financière qui chapeaute le projet montre également l’évolution du paysage des mobilités en France. La «joint-venture» de Renault, Volvo et CMA-CGM, Flexis SAS, «répondra aux besoins croissants d’une logistique urbaine efficace et décarbonée et sera basée en France». expliquait la marque losange dans un communiqué. Qui précisait les montants injectés : 300 millions d’euros chacun au cours des trois prochaines années pour les deux constructeurs automobiles et, pour l’armateur détenu par Rodolphe Saadé, jusqu’à 120 millions d’euros «à travers Pulse, son fonds d’investissement de 1,5 milliard d’euros visant à favoriser la décarbonisation de la chaîne de valeur logistique». C’est le dernier investissement en date sur la question du dernier kilomètre, après des rachats dans la logistique et des partenariats, notamment avec La Poste l’an dernier.