Comparatif vidéo - Renault Austral vs Peugeot 3008 : la fête est finie

Le Peugeot 3008 est filmé en finition GT.

La première expérience de Renault sur le marché des SUV compacts n’a pas été une franche réussite. Peu séduisant et sans réelle valeur ajoutée, le Kadjar a vécu l’ensemble de sa carrière dans l’ombre de son compatriote à qui tout a réussi, le 3008.

  Peugeot 3008

(42 videos)

  Renault Austral

(6 videos)

Renault compte bien refaire son retard. Pour ce faire, la firme au Losange est repartie de zéro en offrant à son modèle une nouvelle plateforme, de nouvelles motorisations et accessoirement un nouveau nom.

Renault Austral Iconic Esprit Alpine E-Tech full hybride 200 ch : 44 900 €

Peugeot 3008 Hybrid 225 GT Pack : 49 660 € (hors bonus de 1 000 €).

Bousculer une référence établie comme le 3008 ne sera pas mission facile. Elu voiture de l’année en 2017 et récompensé à de nombreuses reprises, la seconde génération du SUV de Peugeot a franchi le cap du million d’exemplaires. Une vraie success story qui sera renouvelée en 2023.

L’Austral n’a pas misé sur son sex-appeal. Malgré quelques détails originaux, sa ligne reste convenue.

Le restylage du 3008 intervenu en 2020 a redonné un coup de fouet aux lignes originales du 3008.

L’Austral n’a pas misé sur l’électrochoc visuel pour faire parler de lui. Pourtant, Renault s’est offert les services de Gilles Vidal, le papa du 3008. Malheureusement le projet étant trop avancé à son arrivée, le designer n’a pas eu l’occasion d’y glisser sa patte. Le SUV de Renault affiche une silhouette conventionnelle égaillée par ses rondeurs et quelques détails comme la signature lumineuse avant et arrière ou les plis de carrosserie sur les flancs ou le capot. Face à un 3008 pourtant âgé de 7 ans, l’effet Wahou n’est pas au rendez-vous. Le modèle de Peugeot restylé en 2020, conserve un pouvoir de séduction de très haut niveau.

Aspects pratiques : un Austral avec du volume et des arguments

À bord, c’est une autre histoire. Le combiné numérique en forme de L et la nouvelle interface, OpenR conçus en collaboration avec Google, font entrer l’Austral dans une ère de modernité. L’habitacle du 3008, lui accuse le coup malgré son dessin original et une qualité de fabrication vraiment excellente.

L’Austral fait bonne impression malgré quelques plastiques décevants sur les parties basses.

Agé de 7 ans, l’habitacle du 3008 vieillit très bien. Malgré une ergonomie complexe, la qualité est supérieure à celle de l’Austral.

Le système multimédia d’ancienne génération et les graphismes datés ne peuvent plus faire illusion. Renault a fait grimper la finition d’une marche mais l’Austral n’atteint pas le niveau du 3008 qui affiche une présentation vraiment exceptionnelle. Les différences les plus flagrantes se situent au niveau des contreportes et de la boîte à gants. En revanche, l’agencement moins complexe de l’Austral facilite l’ergonomie comparé à un 3008 plus complexe. On pense notamment au i-cockpit, dont le volant masque l’instrumentation, selon votre position de conduite.

L’Austral adopte le nouveau système OpenR, développé avec Google. Moderne, rapide et efficace.

Le 3008 ne peut faire face avec sa tablette tactile aux graphismes anciens et aux performances datées.

Avec ses 4,51 m, l’Austral est 7 cm plus long que le 3008. Cet avantage, il le met à profit de l’espace habitable. Il y a nettement plus de place pour voyager à bord du modèle de Renault et la modularité est plus poussée grâce à la présence d’une banquette arrière coulissante, inexistante à bord du 3008. Pour le coffre, aussi, l’Austral domine avec cette version hybride, offrant 500 litres de base contre à peine 395 litres pour le 3008, pénalisé par les batteries de sa motorisation hybride rechargeable. L’Austral prend l’avantage sur les aspects pratiques.

Espace aux jambes XXL et banquette coulissante à bord de l’Austral.

Les passagers auront moins de place à l’arrière du 3008.

La version PHEV du 3008 propose un volume réduit de 395 litres, un peu juste pour une famille.

Budget : une 3008 toujours aussi cher

Il a beau accusé 7 ans de plus, le SUV de Peugeot n’a pas assoupli ses tarifs. Bien au contraire (Peugeot 3008 : à partir de 33 520 € / Renault Austral à partir de 33 400 €). Ces derniers sont dans tous les cas supérieurs à ceux du nouvel Austral à l’équipement plus moderne. Cet écart est encore plus flagrant sur les versions comparées aujourd’hui (Renault Austral Iconic Esprit Alpine E-Tech full hybride 200 ch : 44 900 €/ Peugeot 3008 Hybrid 225 GT Pack : 49 920 €) où il dépasse les 5 000 €. Cet écart s’explique naturellement par la différence de motorisations. Malgré le bonus de 1 000 €, une consommation mixte en carburant homologuée (Peugeot 3008 Hybrid 225 : 1,4 l/100 km/Renault Austral E-Tech Hybrid 200 : 4,6 l/100 km) plus intéressante et une meilleure valeur résiduelle, le 3008 ne comble pas ce surcoût, sachant que son entretien s’avère plus onéreux et qu’il est équipé d’une courroie de distribution qui nécessite un remplacement, alors que l’Austral non.

Equipement : de la nouveauté chez Renault

Le rapport prix/équipement est aussi à mettre au crédit du nouvel Austral ici en finition Esprit Alpine qui assomme le 3008 avec de série des technologies plus performantes à l’image du système OpenR Link, de la caméra 3D 360°, de la banquette arrière coulissante ou encore des 4 roues directrices. Malgré sa dotation complète, le SUV de Peugeot ne peut combler une différence de prix de plus 5 000 €, sachant qu’à ce niveau de prix Peugeot fait payer le chargeur embarqué de 7,4 kW.

Sous le capot, deux stratégies se font face. Quand le 3008 mise sur l’hybride rechargeable et les moteurs thermiques traditionnels, l’Austral fait l’impasse sur le diesel et concentre ses efforts sur des moteurs essence hybrides, non rechargeables dans un premier temps. Un sacré pari. C’est d’ailleurs un tout nouveau 3 cylindres 1.2 TCe développant 130 ch qui représentera le cœur de gamme. Ce dernier peut recevoir plusieurs niveaux d’hybridation et sera capable jusqu’à 280 ch de puissance cumulée sur la version rechargeable quatre roues motrices prévue pour 2024. Le 3008, a entamé sa mue vers l’hybride rechargeable dès 2019 proposant deux niveaux de puissance 225 ch comme ici et jusqu’à 300 ch en version 4 roues motrices.

Nous opposons aujourd’hui deux motorisations qui ne seront pas les plus vendues dans l’Hexagone. Il s’agit des versions de plus de 200 ch. Deux moteurs bien différents dans leur conception et dans leur utilisation mais au final qui sont proposés à des niveaux de puissance et des tarifs proches. Ce qui amène le client à se poser la question.

Hybride rechargeable ou non  : deux stratégies

Le nouveau moteur de l’Austral est une excellente surprise on doit l’avouer. Tant en matière de performances que d’efficience. Sortir 200 ch d’un petit 3 cylindres est rendu possible grâce à l’aide d’un moteur électrique d’environ 50 kW, alimenté par une petite batterie qui permet de démarrer en électrique et de rouler 80% du temps en électrifié. La puissance est au rendez-vous avec des accélérations franches et surtout des consommations et des émissions de CO2 basses (pas de malus). Nous avons relevé une moyenne 6,6 l/100 km durant notre test réalisé en montagne, un relief défavorable à l’efficience. En conditions normales, s’approcher des 5 l/100 km doit être facilement réalisable.

L’Austral mise (pour le moment) sur des motorisations hybrides non rechargeables. Ici, le 1.2 associé à un moteur électrique revendique 200 ch. Il offre un joli punch et des consommations correctes. Seule la boîte déçoit par ses à-coups.

Cette motorisation conviendra à ceux qui ne veulent pas se prendre la tête à recharger et qui utilisent régulièrement leur véhicule en usage péri-urbain et sur autoroute.

Face à lui, le groupe motopropulseur du 3008 utilise une l’architecture différente. Le SUV du Lion associe un 4 cylindres essence suralimenté à un moteur électrique placé en amont de la boîte de vitesse. L’ensemble délivre une puissance cumulée de 225 ch. Batteries pleines, cet ensemble est connu pour son punch et son efficience. La consommation mixte en carburant en mode hybride dépassera rarement les 4 l/100 km. En revanche lorsque les batteries sont « vides » (en réalité il reste un stock d’énergie pour fonctionner en hybride simple) la consommation moyenne en carburant s’envole aux alentours des 7,5 l/100 km. D’où l’importance de recharger régulièrement. De plus la contenance du réservoir de carburant du 3008 hybride est inférieure d’une dizaine de litres par rapport à l’Austral, en raison de l’arrivée des batteries. Du coup son autonomie est inférieure. En contrepartie, le 3008 peut rouler une grosse quarantaine de kilomètres sans consommer une goutte de carburant. C’est l’outil idéal pour les trajets domicile-travail, mais à 44 000 €, il va falloir en réaliser des aller-retours pour amortir votre investissement. Enfin, il est éligible (pour le moment encore) à un bonus un bonus écologique. Deux moteurs pour deux besoins spécifiques. Mais l’Austral s’avère moins contraignant et tout aussi efficace au quotidien.

La motorisation du 3008 impose la recharge. Elle offre une puissance cumulée de 225 ch et des consommation basses lorsque la batterie est chargée. Une fois vide, les consommations s’envolent et l’autonomie chute.

Le comportement routier jusqu’ici domaine de prédilection du 3008 est chamboulé avec l’arrivée de l’Austral. Sa nouvelle plateforme rigide et légère associée à des roues arrières directrices optionnelles confèrent au SUV de Renault le dynamisme qui manquait au Kadjar. Ajoutée à cela un amortissement vraiment bien calibré, malgré l’énorme monte de 20’’ (attention au prix des pneus), et vous obtenez un SUV agréable et aussi vif à conduire que le 3008. Ce dernier peut toujours compter sur une direction tranchante et un train avant vraiment aux aguets. Le 3008 vieillit bien, très bien même mais au final l’Austral apporte un plus en matière d’efficacité et d’agilité. Si vous ajoutez à cela une hybridation moins contraignante et vous obtenez une victoire du SUV de Renault sur le thème motorisation/comportement.

Il ne bouleverse pas l’écosystème des SUV mais l’Austral est suffisamment armé pour batailler avec des concurrents comme le 3008, le Tucson ou encore le Tiguan. Le français peut compter sur son vaste espace habitable, ses motorisations étonnement sobres et performantes et surtout des tarifs ajustés pour dominer, le Peugeot 3008 certes plus vieux de 7 ans. L’Austral remporte cette première confrontation.

Les chiffres clés