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Essai Ford Fiesta ST (2018) - À l'épreuve du circuit du Castellet

Après un premier essai routier convaincant, que vaut la nouvelle petite sportive de chez Ford sur circuit ?

    essai ford fiesta st (2018) - à l'épreuve du circuit du castellet

    Après un premier essai routier sur les routes du sud de la France où la nouvelle petite sportive de chez Ford nous avait littéralement bluffés, nous nous sommes rendus une nouvelle fois dans le sud, mais cette fois-ci sur circuit, pour voir si nos premières impressions à bord de la nouvelle Ford Fiesta ST étaient bonnes. Rendez-vous pour cela sur le circuit du Castellet, sur le tracé F1, pour découvrir la voiture sous une autre facette. N’oublions pas toutefois qu’il s’agit toujours d’une voiture de série. De ce fait, techniquement parlant, celle-ci n’est normalement pas vraiment destinée à faire du circuit à proprement parler. Reste néanmoins qu’elle est largement optimisée pour s’offrir quelques tours du Paul Ricard sans trop la ménager. Concernant toutes les informations techniques, les informations liées aux tarifs et à sa disponibilité, n’hésitez pas à consulter notre essai plus global de cette Ford Fiesta ST. Cet essai se concentrera essentiellement sur les sensations de conduite et les prestations de l’auto sur circuit.

    essai ford fiesta st (2018) - à l'épreuve du circuit du castellet essai ford fiesta st (2018) - à l'épreuve du circuit du castellet

    Les ingénieurs de chez Ford Performance avaient prévenu, au moment même où pourtant la Ford GT voyait le jour : “Il se prépare quelque chose d’assez extraordinaire”. Une nouvelle supercar ? Une hypercar avec quatre moteurs électriques ? Une voiture capable de voler ? Non, cette chose extraordinaire n’arbore même pas le label RS, pourtant lettres de noblesse pour chaque Ford un tantinet sportive. Cette chose extraordinaire comme on nous l’annonce, c’est la nouvelle Ford Fiesta ST. Même en nous basant sur l’excellente ancienne mouture, difficile d’imaginer cette petite GTI comme étant l’une, si ce n’est la sportive la plus enthousiasmante du moment. Et pourtant.

    Le circuit du Castellet en détail

    Avant d’entamer notre essai, découvrez en détail le circuit du Castellet. Les trois zones délicates à gérer sont pratiquement toujours les mêmes : le virage avant l’entrée dans la ligne droite du Mistral (T7), le virage du Petit Beausset (T11) parce qu’il n’y a pas une bonne façon de le prendre mais des dizaines, et enfin le virage du Pont (T15), parce que c’est le dernier avant l’entrée aux stands (ou un nouveau tour de piste), et que l’on a tendance à toujours arriver un peu trop rapidement à son approche.

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    Massacre chirurgical

    N’ayons pas peur des mots, faire de la piste avec une voiture de série relève plus du massacre qu’autre chose. Tous les éléments en prennent pour leur grade, à commencer par les consommables. Les suspensions souffrent, le moteur hurle à la mort car les mauvais pilotes que nous sommes passons évidemment le rapport au dernier moment (c’est-à-dire au rupteur) et la boîte de vitesses absorbe toute notre dose de − bon − stress à un rythme effréné. Tout cela étant dit, nous reprenons rapidement nos marques sur le nouveau tracé F1 du circuit du Castellet que nous avions découvert quelques mois avant à bord de l’Alfa Romeo Stelvio Quadrifoglio. Pour vous en toucher quelques mots, il y a globalement plus de grip, notamment au S de la Verrerie où la zone a d’ailleurs été légèrement élargie.

    Installés dans les sièges de notre Fiesta ST dans les stands, nous jetons un rapide coup d’œil sur les commandes. Globalement tout tombe sous la main, on aurait juste préféré une position de conduite peut-être un peu plus basse et un volant moins gros pour vraiment se sentir à l’aise, mais qu’importe. Contact et le petit trois cylindres 1,5 litre de 200 chevaux et 290 Nm émet une sonorité rauque et très plaisante pour nos écoutilles. C’est très flatteur, notamment pour un aussi petit moteur. Grâce aux différents modes de conduite qui influent sur la direction, le bruit du moteur ou encore le degré d’intervention de l’ESP, nous basculons directement en mode “Track” pour nos premiers tours de roue.

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    La voiture, nous la connaissons. Enfin nous pensions la connaître après un essai mené du côté de l’arrière-pays niçois. Le circuit, nous le connaissons aussi. Enfin nous pensions le connaître et savoir où passer sans décélérer ou sans freiner. À la sortie des stands, nous arrivons sur le S de la Verrerie avec très peu d’élan, donc pas vraiment de quoi solliciter vraiment les freins. On remarque néanmoins que le train avant s’affaisse très légèrement, de quoi délester l’arrière qui nous paraît d’emblée assez joueur. Les pneumatiques Michelin Pilot Super Sport assurent un très bon grip latéral et nous mettent rapidement en confiance. Une fois au virage de l’Hôtel, puis à celui du Camp, on vient une nouvelle fois chercher assez tardivement les freins (disques ventilés 278 x 23 millimètres à l’avant et disques pleins 258 x 12 millimètres à l’arrière) et l’on se surprend à lever une roue au moment où la voiture se place pour entamer sa sortie de courbe. Bien pour les photos, un peu moins pour le chrono. Ça tombe bien, il y a un photographe et aucun chrono.

    Divin châssis 

    Avec un 0 à 100 km/h abattu en 6,5 secondes et une vitesse de pointe de 232 km/h, la Ford Fiesta ST fait le job dans ce domaine, sans être sensationnelle. Là où par contre elle est sensationnelle, c’est au niveau de son châssis. À la fois rigoureux et permissif, sans pour autant rendre la voiture inconfortable comme un bout de bois (ça c’est l’assise qui s’en charge), le châssis est tout bonnement une petite pièce d’orfèvrerie. On l’a surtout remarqué au moment où, lors de l’un des derniers tours de la journée, après une arrivée un peu rapide et ambitieuse à l’approche de la Courbe de Signes, la voiture s’est mise à légèrement pivoter du train arrière, d’une manière extrêmement progressive au vu de la vitesse à laquelle nous étions.

    À la fois rigoureux et permissif, sans pour autant rendre la voiture inconfortable comme un bout de bois, le châssis est tout bonnement une petite pièce d’orfèvrerie.

    Une glisse tellement progressive que pas de panique à bord, un léger contre-braquage tout en conservant une once de gaz a suffit à la remettre sur le droit chemin. Un mauvais placement du regard a toutefois un peu entaché cette prise en glisse de la Courbe de Signes puisqu’à la reprise du grip, nous avons eu droit à un joli coup de raquette. C’est pas faute de nous avoir répété de regarder loin et surtout où l’on souhaitait aller. Bref, c’est surtout l’occasion de souligner que l’ESP n’est quasiment jamais intervenu, n’a jamais coupé l’injection non plus, et s’est montré très permissif. Un véritable régal.

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    Allez, comme il faut bien lui trouver un défaut, disons que le pédalier est peut-être un peu trop haut. Le moteur se montre également un peu moins à l’aise à haut régime qu’un quatre cylindres. Il rattrape néanmoins tout cela par une belle vigueur à bas régime. Enfin, même si la voiture est tout de même annoncée à 1262 kilos à vide en version trois portes et 1283 kilos en cinq portes, nous n’avons jamais vraiment ressenti cette sensation de lourdeur.

    Le petit mot de la fin

    Les grandes voitures ne naissent pas dans la grandeur, elles grandissent. C’est le cas pour cette Fiesta ST qui arrive à surpasser assez largement sa devancière qui fût pourtant pendant longtemps l’une des meilleures de sa catégorie. Mieux encore, elle arrive même à surpasser en termes de sensations la Peugeot 208 GTi by Peugeot Sport, le saint graal du moment dans sa catégorie, même si le nouveau cycle d’homologation a eu raison de sa commercialisation pour le moment.

    Le tour de force réalisé par Ford Performance est vraiment impressionnant, d’autant plus que rien ne laissait présager un tel niveau avec une voiture équipée d’un trois cylindres qui peut, en plus de ça, fonctionner sur deux cylindres quand certaines situations le lui permettent. C’est à l’antipode d’une voiture sportive, mais pourtant, la nouvelle Ford Fiesta ST en est bien une. Dans un segment où seule la Volkswagen Polo GTI est encore disponible à l’heure où nous écrivons ces lignes, la Fiesta ST s’immisce assez largement en tête, et sûrement pour longtemps.

     

    Points positifs Points négatifs
    Comportement dynamique Assise un peu dure
    Sonorité bien travaillée Moteur peu à l’aise à haut régime
    Moteur volontaire à bas régime Pédalier un peu trop haut


    essai ford fiesta st (2018) - à l'épreuve du circuit du castellet

    Ford Fiesta ST

    • Motorisation: Essence EcoBoost, trois cylindres en ligne, 1497 cm³, turbo
    • Puissance: 200 chevaux / 290 Nm
    • Transmission: Boîte manuelle à six rapports
    • Type de transmission: Traction
    • 0-100 km/h: 6,5 secondes
    • Poids: 1262 kg
    • Volume de coffre: 311 à 1093 litres
    • Places: 5
    • Economie de carburant: Urbain : 7,6 l/100 km / Extra-urbain : 5,1 l/100 km / Mixte : 6,0 l/100 km
    • En vente: 2018
    • Prix de base: 23’200 €
    • Prix de la version testée: 26’950 €

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