Lotus

Essai : Le SUV Lotus Eletre R de 905 ch

905 ch – 153 090 € /153 090 € *

essai : le suv lotus eletre r de 905 ch

PHOTOS : LOTUS

Si pour vous (comme pour moi) Lotus rime automatiquement, instinctivement, spontanément avec petit coupé sportif anglais, léger, simple, relativement accessible financièrement, un brin rustique, un poil inconfortable même, mais follement amusant à conduire, il va falloir revoir vos fondamentaux et envisager de conjuguer la phrase au passé ! Voici devant vous la nouvelle Lotus : un imposant SUV de 5,11 m de long et de plus de 2,6 tonnes, animé de surcroît par deux machines électriques délivrant pas moins de 905 ch pour la version la plus puissante, la R, et “seulement” 603 ch pour les déclinaisons d’entrée de gamme et la S. Le tout pour la bagatelle de 97 890 € minimum pour le premier prix, et de 153 090 € pour le nec plus ultra, qu’il conviendra tout de même encore d’agrémenter de quelques fanfreluches optionnelles, moyennant un petit billet supplémentaire. Avouez que nous nous éloignons sérieusement de l’idée originelle. Cela établi, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain; les temps ont changé, Lotus aussi. Sous contrôle chinois depuis le rachat par Geely (qui possède aussi Volvo, Polestar, Lynck & Co, Proton… ), le constructeur passe la vitesse supérieure et entend sortir la marque de la confidentialité pour en faire son porte-drapeau ultra-luxe. Et cet objectif, aujourd’hui, passe inévitablement par un SUV, au même titre que Porsche a son Cayenne, Lamborghini son Urus et Ferrari son Purosangue. Lotus prend même un peu d’avance en faisant le choix de l’électrique. Dès lors, une fois ce postulat admis, difficile de ne pas être bluffé par l’engin, lequel, pour nous faire oublier sa masse et nous donner l’illusion qu’il mérite bien son blason, embarque la panoplie complète : transmission intégrale, suspension (multibras) pneumatique adaptative, contrôle électronique de l’amortissement, vectorisation du couple, contrôle dynamique du châssis, direction électromécanique, roues arrière directrices, contrôle actif du roulis et plus encore. Ajoutez une conception allégée (50 % du châssis en aluminium), un aérodynamisme travaillé jusqu’au moindre flap et… actif – calandre dotée de volets qui s’ouvrent ou se ferment selon la situation et aileron arrière déployable – et vous ne pouvez qu’obtenir un engin diabolique d’efficacité.

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L’aérodynamisme a été particulièrement travaillé, à l’image de l’aileron qui se déploie automatiquement sur trois niveaux d’inclinaison : 18°, 32° et 34°.

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PHOTOS : LOTUS

Pas question de passer la moindre vitesse avec ces palettes ! Elles permettent d’ajuster la régénération d’énergie au freinage ou de choisir son mode de conduite .

Une accélération à vous coller au siège

Oui, l’Eletre est précis et agile… pour son espèce. Avec toute l’armada technologique dont il bénéficie, il se révèle parfaitement imperméable aux mouvements parasites et au roulis, et même plaisant à mener pour qui apprécie le genre.

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Faute de vrombissement mécanique pour envoyer le son, Lotus propose un système hi-fi (KEF) à effet 3D d’une puissance de 2 160 W, avec 23 haut-parleurs. Impressionnant, comme le prix : 5 500 € ! Les caméras latérales pour remplacer les rétroviseurs sont, elles, facturées 2 500 €.

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PHOTOS : LOTUS

Pour une fois, il y a de place à bord d’une Lotus, et pas besoin de se contorsionner pour s’installer dans l’habitacle. Mais le conforta pris le pas sur le charme…

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PHOTOS : LOTUS

Il faut reconnaître que nous n’avions jamais vu auparavant une Lotus aussi raffinée et technologique. Les matériaux et la finition n’ont rien à envier aux SUV les plus luxueux. Lotus doit toutefois encore corriger certains bugs du système multimédia.

Priorité aux grandes électriques

Promis, juré, les puristes ne seront pas oubliés ! C’est même pour les satisfaire que l’Eletre est là. Si, si… “Parce que si nous voulons continuer à produire des petits coupés deux places, il nous faut vendre plus de voitures et donc des SUV”, se justifie-t-on chez Lotus. L’avenir s’écrira toutefois uniquement en électrique, y compris pour la remplaçante de l’Emira, mais qui conservera, promis, juré (encore), les gènes originels de la marque. Patience, toutefois : avant cela, il faut vendre des voitures. Lotus lancera donc en priorité une berline quatre places, baptisée Emeya, tout juste présentée (photo) . Suivra un petit SUV (rival du prochain Porsche Macan) conçu sur la même plate-forme que l’Eletre.

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PHOTOS : LOTUS

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En prime, il profite d’une suspension efficace et se montre confortable malgré ses grosses roues de 20”, chaussées de pneus à flancs bas. Mais quid de l’émotion, des sensations, des petits papillons dans le ventre, du réel plaisir de conduire ? C’est subjectif évidemment, mais en ce qui me concerne, je ne les ai pas ressentis ! Oui, l’Eletre accélère fort, très fort même. Avec 905 ch et pas loin de 1 000 Nm de couple, disponible instantanément de surcroît, comment pourrait-il en être autrement. Mais à quoi bon avoir l’image sans le son ? Une fois que vous vous êtes grisé 3 secondes – le temps qu’il lui faut pour le 0 à 100 km/h – et que vous avez donné la nausée à vos passagers, que reste-t-il ? Un écrin accueillant, spacieux comme jamais une Lotus n’a pu l’être, ultra-chic et raffiné, qui embarque une somme d’équipements de confort et de technologies sidérante.

L’écran central tactile de 15” permet d’accéder à toutes les fonctionnalités de l’auto… une fois que vous en aurez compris les petites subtilités d’ergonomie et aurez appris à naviguer dans le dédale de menus et sous-menus. L’Eletre est même prêt pour la conduite semi-autonome de niveau 4 (lorsqu’elle sera autorisée), grâce à ses nombreux radars, caméras et même capteurs lidar déployables : impressionnant ! Mais le niveau 4, c’est la voiture qui se commande toute seule. Pas très réjouissant pour l’amateur de conduite, non ? Reste alors le plaisir de voyager dans d’excellentes conditions. Pour cela, l’Eletre est parfait : son énorme batterie de 109 kWh (capacité utile), capable de se recharger plus vite que son ombre (merci à la technologie 800 V), assure une autonomie plus que correcte, à condition de ne pas trop tirer sur les 900 ch !

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PHOTOS : LOTUS essai : le suv lotus eletre r de 905 ch

LES CHIFFRES (données constructeur) essai : le suv lotus eletre r de 905 ch

LA TECHNIQUE essai : le suv lotus eletre r de 905 ch

Le verdict

* Vrai prix d’achat intégrant la remise potentielle et le bonus/malus écolo.

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