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Essai Renault Megane R.S. Trophy (2021) - Comme sur des rails

La sportive bénéficie d'un rafraichissement de milieu de vie avant de s'en aller en 2023. Est-elle toujours aussi performante ? Essai !

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Au fil des années, la Renault Mégane R.S. a fédéré une communauté de passionnés. Elle a été présentée pour la première fois en 2003 avant d’être commercialisée un an plus tard. En 2021, la sportive de Renault Sport en est à sa troisième génération. Pour rester dans la course, elle se refait une petite beauté. Nous l’avons essayée dans sa version Trophy et nous nous sommes régalés. Récit. 

SOMMAIRE 

1- Extérieur

2- Intérieur

3- Conduite

4- Conclusion

Le style qui tue ?

Nous sommes des habitués de la Renault Mégane R.S. Nous l’avons essayée à plusieurs reprises et sous différentes versions. La plus radicale est la Renault Mégane R.S. Trophy-R spécialement taillée pour la piste. La Trophy fait le lien entre la Trophy-R et la simple Sport. C’est une voiture qui a les capacités requises pour rouler sur circuit et qui peut tout à fait rester calme sur route ouverte. 

Pour son millésime 2021, les designers de Renault lui ont apporté quelques changements esthétiques. On ne peut pas dire que ces modifications la transforment complètement. Sa carrosserie ne change absolument pas, les seules différences sont à rechercher au niveau des phares et des feux arrière. 

 

La Renault Mégane R.S. Trophy est loin d’être une simple Mégane, mais comme c’est parfois le cas, les photos ne lui rendent pas justice. En réalité, la Française est imposante avec sa carrosserie élargie, sa sortie d’échappement centrale et son bouclier avant très reconnaissable. On a beau dire que la Mégane R.S. Trophy paraît sage par rapport à ses concurrentes (Honda Civic Type R en tête), elle ne passe vraiment, mais alors vraiment pas inaperçue.

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Cerise sur le gâteau, sa couleur Jaune Sirius fait toute la différence dans un parc automobile français morose dominé par le trio de couleurs noir, gris et blanc. La Mégane R.S. Trophy attire la sympathie. Les gens vous posent tout un tas de questions sur elle, sourire aux lèvres et yeux qui brillent. 

Question design, il est difficile de critiquer quoi que ce soit. Elle est bien née, et malgré les années écoulées, elle reste très attirante aux yeux du public. Personnellement, j’ai adoré le fait qu’elle ne porte rien de factice. Tous les éléments présents sur sa carrosserie ont une fonction (sauf les entrées d’air du bouclier avant), ils ne sont pas simplement là pour faire joli contrairement à une poignée d’Allemandes. Même la sortie d’échappement trapézoïdale est réelle, cela est assez rare pour le souligner…

Ambiance sportive

En grimpant à l’intérieur, le ton est donné, surtout avec ces sièges baquets signés Recaro en Alcantara (option). Nous sommes assis relativement bas et maintenus de toute part. Le volant tombe facilement entre les mains, il n’y a rien à dire, la position de conduite est idéale. 

En face du conducteur, on retrouve désormais un écran numérique de 10,2″. Via les boutons placés sur le volant, on peut passer d’un menu à un autre. L’interface change également en fonction du mode de conduite. 

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Le constructeur français a aussi remplacé l’écran central par un écran plus grand qui mesure 9,3″ de diagonale. C’est le centre névralgique de la voiture, via cette interface, on accède absolument à toutes les fonctionnalités (compatible Android Auto et Apple CarPlay) comme le R.S. Monitor (outil de télémétrie) de série sur la Mégane R.S. Trophy.  

Le système d’info-divertissement est facile d’utilisation. Il se veut fluide, mais parfois, il bug ! La voiture s’est par exemple mise à biper nous indiquant qu’une porte était ouverte avant de cesser soudainement.

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Sur autoroute, après une courte pause, le tableau de bord nous indiquait que le réservoir d’essence était vide (alors que nous avions fait le plein quelques minutes auparavant) et que les passagers arrière n’avaient pas bouclé leur ceinture (il n’y avait personne à l’arrière). On tient à préciser qu’une mise à jour devait être installée lors de l’essai (chose que nous n’avons pas faite), peut-être que cela nous aurait évité ces désagréments. 

On apprécie l’effort fait par Renault avec l’éclairage d’ambiance qui change de couleur en fonction du mode de conduite. On apprécie moins quelques plastiques et le levier de vitesse de la boîte EDC qui est imposant et daté. 

Adepte des virages serrés

Avant même de rouler plus d’un kilomètre, on constate que la Mégane R.S. Trophy est ferme (châssis Cup) ! Si vous recherchez quelque chose qui offre un minimum de confort, passez votre chemin : c’est un bout de bois. Est-ce que cela nous a étonnés ? Bien sûr que non, c’est une sportive. Sachez aussi que cette Mégane R.S. Trophy a des suspensions plus fermes de 30%, des amortisseurs à butée hydraulique raidis de 25% et des barres anti-roulis durcis de 10%.

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Est-ce que cela est compatible pour une utilisation quotidienne ? Cela dépend de chacun, mais la réponse est plutôt négative. Mieux vaut réserver sa Mégane R.S. Trophy pour une utilisation sur circuit ou des sorties le week-end.   

La direction est consistante, et chaque mouvement du volant se répercute immédiatement sur les roues avant. Elle n’est absolument pas floue et permet de placer la voiture là où on le souhaite. Pour encore plus d’agilité, Renault Sport a ajouté les roues arrière directrices. Dénommé 4Control, ce système autorise les roues arrière à tourner dans le sens contraire lorsque la vitesse est inférieure à 60 km/h (100 km/h en mode Race). 

Lors de sa prise en main, nous avons été un peu surpris par le comportement de la sportive dans les virages. Lorsqu’on tourne, nous avons l’impression d’être poussé à l’arrière par une main invisible qui nous aide à bien enrouler le virage. Au début, c’est un peu déroutant, mais lorsqu’on maitrise le principe, c’est tout simplement un régal ! 

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Une fois son comportement bien cerné, la Renault Mégane R.S. Trophy nous met à l’aise. On se retrouve quelques virages plus loin à aborder les courbes de plus en plus vite. Il est facile d’enchaîner les lacets à grande vitesse, cela devient même addictif (on peut remercier le différentiel à glissement limité Torsen). La voiture est littéralement soudée au sol, nous avons l’impression de rouler sur des rails. Cela dit, le train arrière peut se montrer mobile lorsque l’on appuie un peu trop fort sur les freins à l’entrée d’une courbe pour le délester. 

Notre Renault Mégane R.S. Trophy est équipée des excellents pneus Brigestone Potenza S007. La voiture est collée au sol. Le grip est parfait, sauf à basse vitesse lorsqu’on écrase l’accélérateur et que les roues avant patinent quelques secondes avant d’accrocher au bitume. Quelques remontées de couple au volant sont aussi à noter lorsqu’on braque et qu’on écrase un peu trop l’accélérateur. En ce qui concerne les freins bi-matière, ils sont mordants à condition de bien enfoncer la pédale de frein.

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La boîte de vitesses EDC 6 fait parfaitement son job, surtout en mode Race. Pour ceux qui le souhaitent, Renault Sport a ajouté des palettes pour maximiser le plaisir au volant. Elles sont fixes et de grande taille, il est donc impossible de les louper. Enfin, un travail remarquable a été fait au niveau de l’échappement. En mode Sport et Race, la Renault Mégane R.S. Trophy chante et pétarade. Cette sonorité est envoutante et jamais trop envahissante, en mode Save par exemple, elle se fait beaucoup plus discrète. 

La Renault Mégane R.S. Trophy est motorisée par le 4 cylindres 1.8 L Turbo de 300 ch pour 420 Nm de couple. Le 0 à 100 km/h est réalisé en 5,7 secondes. Sur le papier, la R.S. Trophy est aussi performante que ses concurrentes, mais ce qui compte en réalité (hors circuit), ce sont les sensations. On peut vous promettre qu’elles sont bien là, nous avons adoré cette sportive, sauf notre porte-monnaie à cause d’une consommation relevée de 13 l/100 km. Ajoutez à cela un réservoir de 50 L et c’est votre pompiste qui se réjouit de vous voir souvent revenir.

Conclusion

La sportive de chez Renault Sport est cette voiture qui n’est pas parfaite, mais qui entre dans votre cœur pour son tempérament et son charisme. Son terrain de jeu préféré, c’est le circuit ou les virages serrés des routes de campagne. Elle excelle en la matière, et l’association moteur, boîte, châssis, pneumatiques et 4Control fait que ses concurrentes arriveront que très difficilement à la suivre dans les courbes. 

Affichée à partir de 47’900 €, elle est handicapée en France par un malus de 9550 € à cause de ses 190 g/km de COrejetés. En 2022, ce sera pire, puisqu’elle sera soumise à un malus de 12’012 €. La Renault Mégane R.S. nous manquera, Renault mettra fin à sa carrière en 2023. 

Points positifs Points négatifs
Accélérations et reprises très franches Quelques détails de finition
Dynamisme et direction directe  Bugs logiciels
Train avant incisif Consommations 

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