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Essai Toyota GR86 (2022) : notre avis sur route et sur circuit

Pour faire mentir ceux qui pensent que les sensations de conduite authentiques sont réservées aux pur-sang hors de prix ou aux anciennes, Toyota présente une inattendue et plaisante GR86. Au menu : propulsion, moteur atmosphérique et boîte mécanique. Premier essai de cette sportive authentique.

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La nouvelle Toyota GR86 s’affiche au prix de 33 900 € en France. Avant d’avoir ajouté le malus, fixé à 16 950 €.

Denis Meunier

TOYOTA GR 86 2.4

  • – Moteur : Essence
  • – Puissance: 234 ch
  • – Lancement : Juin 2022
  • – A partir de 33 900 €
  • – 16950 € de malus.

Le plaisir de conduite serait-il désormais réservé à une certaine élite, réclamant forcément de signer un chèque à six chiffres pour s’offrir un pur-sang automobile ? Afin de nous prouver le contraire, mais aussi de ne pas laisser l’Alpine A110 et la Mazda MX-5 seules au monde sur le créneau de la petite propulsion à l’ancienne, Toyota remplace son coupé GT86 par un nouveau modèle baptisé GR86.

Ainsi, après la GR Supra et la GR Yaris, la GR86 vient étoffer le catalogue des sportives de la marque. Un catalogue qui peut rendre jaloux Peugeot et Renault (entre autres !), dont les sportives quittent les gammes en raison d’une nécessaire baisse des émissions de CO2 de leurs modèles. Sur ce plan, Toyota a beaucoup plus de marge de manœuvre en raison de son investissement depuis plus de vingt ans dans l’hybride. Développée par le département Gazoo Racing, comme les GR Supra et GR Yaris, la GR86 est déjà distribuée sur les marchés nord-américain et japonais. Elle sera livrée en France dès le mois d’octobre 2022 mais il n’y en aura pas pour tout le monde au lancement, comme expliqué au chapitre des prix…

La même en mieux

Reprenant la même base technique que sa devancière, cette Toyota GR86 apparaît assez proche visuellement et affiche des dimensions quasi inchangées. Avec 4,26 m de long, ce coupé demeure plus petit que la grande majorité des compactes, tandis que sa hauteur est réduite de 10 mm (1,31 m), permettant d’abaisser encore le centre de gravité. L’utilisation accrue d’aluminium, notamment sur le toit, les ailes avant et le capot, permet de compenser en partie le poids des nouveaux équipements de la voiture (en partie de sécurité), alors que la rigidité torsionnelle augmente de 50 % par rapport à la GT86 grâce à une coque renforcée. Et si le poids connaît une légère augmentation (1 275 kg à vide annoncés contre 1 239 kg pour la GT86), il demeure sous la barre des 1 300 kg.

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La GR86 a été optimisée à tous les niveaux par rapport à la GT86, mais le plus marquant demeure son flat-four atmosphérique réalisé à 2.4 l de cylindrée et développant désormais 234 ch.

Sous le capot, on retrouve le fameux quatre-cylindres à plat doté de son système de bi-injection (directe et indirecte). Celui-ci voit toutefois sa cylindrée accrue de 20 % grâce à une augmentation de l’alésage de 86 à 94 mm. Alors que sa course demeure à 86 mm (permettant de justifier le patronyme de l’auto), ce bloc voit sa puissance atteindre désormais 234 ch (contre 200 ch sur la GT86). Plus intéressant, le couple progresse lui aussi et se montre disponible bien plus tôt dans les tours, passant à 250 Nm dès 3700 tr/min, alors que les 205 Nm de la GT86 réclamaient d’atteindre 6400 tr/min. Ce caractère moins pointu s’accompagne d’une hausse significative des performances, avec un 0 à 100 km/h annoncé en 6,3 s (7,6 s auparavant), tandis que le rapport poids/puissance progresse également, atteignant 5,45 kg/ch contre 6,19 kg/ch sur la GT86.

Prix et malus Toyota GR86

Commandable depuis mai 2022, la Toyota GR86 démarre au prix de 33 900 € dans une finition unique correctement dotée (voir l’équipement de série détaillé en page suivante). Le tarif raisonnable est hélas plombé par un malus délirant : 16 950 €, limité à 50 % du prix de l’auto. Malgré des émissions de CO2 moindres, la version à boîte automatique hérite ainsi d’une écotaxe encore supérieure (17 490 €, car son tarif grimpe à 35 700 €). Seule solution ? Tenter de négocier une ristourne chez le concessionnaire qui abaisserait le prix facturé et donc, le malus. Mais il y a un mais…

Vu l’altitude de l’écotaxe 2022, Toyota France ne s’attend guère à crouler sous les bons de commande. Le nombre de GR86 alloués à notre marché ne dépassera pas… 16 unités pour 2022, avant un réajustement en 2023 en fonction du nombre de promesses d’achat. Une remise apparaît donc illusoire, à fortiori car ce coupé flambant neuf sera interdit à la vente en Europe dès juillet 2024. À cette date, la réglementation imposera des équipements de sécurité que la GR86 ne pourra accueillir sans d’importantes modifications structurelles. Sa carrière se limitera alors aux continents américains et asiatiques… Merci Bruxelles !

Au volant

Les premières impressions à bord de la GR86 rappellent avec bonheur son illustre devancière. Déjà, le coupé Toyota fait partie de ces rares voitures dans lesquelles, plutôt que de monter, on descend afin de poser son séant au ras du sol. Les baquets spécifiques enveloppent bien le conducteur et le maintiennent admirablement, contribuant à l’excellente position de conduite. Si le volant très vertical pouvait davantage se rapprocher du conducteur, le reste apparaîtrait idéal : petit levier de vitesses tombant parfaitement sous la main, jambes bien à l’horizontale. La direction reste impeccablement calibrée et offre un feeling extra par sa consistance et sa précision. Ainsi, grâce à ses commandes qui s’approchent d’un certain idéal, la GR86 procure déjà une satisfaction peu commune, alors que l’on parcourt les premiers mètres à basse vitesse. Mais cela n’est pas vraiment une surprise, tant sa devancière excellait dans ce domaine.

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La GR86 demeure l’un des rares petits coupés à propulsion du marché.

Les premières accélérations se révèlent en revanche plus surprenantes. Alors que l’on reprochait souvent à la GT86 de « manquer de jus » et d’obliger son conducteur à la cravacher en raison de son couple très haut perché, on découvre ici une mécanique dont la plage d’utilisation a été fortement optimisée. Ne rechignant pas à reprendre dès 2000 tr/min, le flat-four montre une vigueur inédite autour de 4000 tr/min et la maintient jusqu’au limiteur de régime situé à 7500 tr/min ! L’auto devient à la fois plus agréable à mener au quotidien grâce à cette plus grande souplesse, mais elle gagne aussi nettement en sportivité.

Si la sonorité se voit optimisée, en étant diffusée en partie via les haut-parleurs, elle conserve un timbre plutôt naturel et ne devient jamais envahissante sauf à évoluer longtemps au-delà de 5000 tr/min, lors d’une montée de col par exemple. L’étagement de boîte apparaît quant à lui très cohérent sur la route, avec cinq rapports rapprochés puis un sixième un peu plus long pour limiter le niveau sonore sur autoroute. A 130 km/h, ce sont les bruits de roulement qui prennent le pas sur le reste… La rançon de la légèreté !

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Il conserve en outre sa boîte manuelle, là encore de plus en plus rare sur le segment des sportives.

Bien entendu, si la GR86 se montre plus à l’aise que sa devancière pour affronter les lignes droites, son domaine de prédilection demeure les enchaînements de virages, dans lesquels elle fait toujours preuve d’une réjouissante vivacité. Au prix d’un confort plus ferme, les mouvements de caisse apparaissent mieux contenus que ceux du GT86 et la direction, toujours très directe, commande un train avant qui repousse nettement les limites du sous-virage. Merci aux pneus Michelin Pilot Sport 4 développés spécifiquement, bien plus adhérents que les Primacy HP du GT86. Le GR86 n’a pourtant rien perdu de son côté joueur, comme l’a prouvé notre essai au Nürburgring !

Plutôt stable et progressif en abordant les épingles « sur les freins », le train arrière dévoile une attitude immédiatement survireuse à la reprise des gaz. Libre au conducteur de laisser l’antidérapage calmer la dérive, ou d’affiner sa maîtrise du contrebraquage après avoir pressé la touche Track qui repousse le seuil d’intervention de l’ESP. Bien plus permissif que le mode Sport de l’ancien GT86… la preuve en images !

Situé près de Séville en Espagne, le circuit de Monteblanco (découvert en Ferrari 296 GTB) nous a convaincu du bien-fondé de toutes les améliorations apportées. Grâce à sa cure de vitamines, l’auto n’a plus peur des grands espaces. Le 2.4 évolue dans sa plage d’utilisation préférée, et fait briller sa progressivité quand il s’agit de doser la pédale de droite en sortie d’épingle. Comme entrevu sur route, le train arrière de la GT86 se montre en effet très mobile à la reprise des gaz, permettant tantôt d’enrouler les courbes volant droit dans une légère dérive, tantôt de provoquer de joyeux survirages une fois l’antidérapage totalement débranché. La motricité est alors assurée par le différentiel à glissement limité Torsen, qui empêche la roue intérieure de partir en fumée…

Le poids réduit de l’auto facilite sa remise en ligne, et sert aussi l’endurance des freins qui n’ont rien perdu de leur mordant au bout des trois tours à bon rythme. Même stabilité pour les pneumatiques malgré leur profil routier, pression et usure ayant à peine évolué à la fin de notre session d’essai. Le poids est l’ennemi, comme toujours !

À bord

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La présentation du poste de conduite et de la planche de bord demeure assez similaire à celle de l’ancien modèle, avec une qualité de finition acceptable, sans plus. Mais tout cela reste secondaire une fois au volant.

La concurrence

Comme c’était déjà le cas pour la GT86, la Mazda MX-5 demeure la principale concurrente de cette nouvelle GR86, surtout dans sa version RF. À l’image du coupé Toyota, la Miata conserve tous les éléments d’une authentique sportive accessible : propulsion, boîte mécanique, moteur atmosphérique et surtout un feeling de conduite impliquant réellement le conducteur. Dans sa version 2.0 de 184 ch, elle est facturée 38 850 € avant malus de 1 504 €. La récente BMW Série 2 de seconde génération, bien que plus encombrante (4,54 m), peut également se mesurer au coupé nippon. Toutefois, pour disposer d’une vraie propulsion et carburer à l’essence, il faut choisir la 220i de 184 ch, dont le quatre-cylindres est turbocompressé et obligatoirement associé à une boîte automatique. Une proposition qui s’éloigne un peu du petit coupé de puriste à l’ancienne et qui demande 41 800 €.

Côté français, la concurrente se nomme Alpine A110. À la base nettement plus onéreuse que la Toyota (60 500 € contre 33 900 €, soit 26 600 € de différence !), elle ne l’est finalement plus tant que ça si l’on inclut les malus : 1 172 € chez Alpine et 16 950 € chez Toyota, ramenant le véritable écart de prix à un peu plus de 10 000 €. Rappelons que, malgré une puissance presque équivalente (252 ch), l’A110 est plus légère et bien plus performante que la Toyota (1 103 kg et 0 à 100 km/h en 4,5 s annoncés pour l’A110), et dispose en série d’une boîte robotisée à double embrayage. Un avantage pour certains, un handicap pour d’autres…

Retrouvez le bilan de l’essai et la fiche technique en page suivante.

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La nouvelle Toyota GR86 s’affiche au prix de 33 900 € en France. Avant d’avoir ajouté le malus, fixé à 16 950 €.

Denis Meunier

TOYOTA GR 86 2.4

  • – Moteur : Essence
  • – Puissance: 234 ch
  • – Lancement : Juin 2022
  • – A partir de 33 900 €
  • 16950 € de malus.

Bilan essai Toyota GR86

Avec la GR86, Toyota reprend une recette qui avait déjà fait ses preuves et arrive même à l’améliorer encore. Qu’un petit coupé propulsion doté d’une boîte mécanique puisse être lancé sur le marché, cela relevait déjà du miracle. Mais, par bonheur, celui-ci se dote désormais d’un moteur plus généreux et performant, bien que toujours atmosphérique, tandis que sa propension à enchaîner les courbes et à glisser à la demande reste intacte. Offrant un feeling et un toucher de route incomparables à ce niveau de gamme, la GR86 devient encore plus gratifiante que sa devancière et demeure plus que jamais une offre unique sur le marché. Les législateurs s’échinent hélas à la torpiller : malus assassin en France, et réglementation européenne si contraignante qu’elle empêchera Toyota de vendre la GR86 sur le vieux continent dès juillet 2024. Un comble !

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Voilà le genre de figures qu’il devient assez facile de réaliser au volant de la GR86, même lorsqu’on n’est pas pilote.

On aime

  •  Moteur à la fois souple et rageur dans les tours
  • Comportement dynamique et joueur
  • Commandes quasi parfaites
  • Feeling de conduite rare 

On regrette

  •  Malus dissuasif
  • Finition intérieure honnête, sans plus 

Fiche technique Toyota GR86

Dimensions Longueur : 4,26 m Largeur : 1,77 m Hauteur : 1,31 m Empattement : 2,57 m Volume du coffre : 226 l Capacité du réservoir : 50 l Pneumatiques : 215/40 R18
Poids à vide : 1 275 kg

Technique
Moteur : essence, 4 cylindres à plat, 2 387 cm3 Puissance : 234 ch à 7 000 tr/min Couple : 250 Nm à 3 700 tr/min Transmission : aux roues arrière Boîte de vitesses : manuelle, à six rapports Performances 0 à 100 km/h : 6,3 s
Vitesse maximale : 226 km/h

Consommation et CO2 Mixte : 8,8 l aux 100 km
Rejets de CO2 : 200 g/km
Malus CO2 : 16 950 € Malus au poids : non Garantie : 3 ans ou 100 000 km
Pays de production : Japon

Prix et équipements de série

Tarif Toyota GR 86 (05/2022) : 33 900 €

  • Écran tactile de 7”. Android Auto et Apple CarPlay.
  • Système audio 6HP à commandes au volant
  • Bluetooth. Deux prises USB.
  • Clim’ deux zones, feux et essuie-glaces automatiques
  • Caméra de recul
  • Régulateur de vitesse
  • Sièges avant chauffants
  • Clef mains libres
  • Feux de jour à LED
  • Jantes en alliage de 18 pouces 
  • Avertisseur d’angle mort

Options :

  •  Peinture métallisée : 700 €
  • Peinture blanc nacrée : 950 €

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