Chantre de l'hybride depuis vingt-cinq ans, Toyota continue de draguer les puristes de la voiture de sport en dégainant une Supra à boîte mécanique, alliée au six-cylindres turbo de 340 ch et à un pack d'allègement. Prise en main de cette licorne automobile sur circuit, seulement sur circuit.
- Voiture à l’essai : Toyota GR Supra 3.0 Boîte Manuelle
- Page 1Essai et avis Toyota Supra BVM
- Une Supra allégée… sauf en France
- Au volant
- À bord
- Prix et malus Supra boîte manuelle
- Page 2 Bilan de l'essai, fiche technique et prix Toyota Supra BVM
- Bilan du test Toyota Supra MT
- Fiche technique Supra 3.0 Boîte Manuelle
- Prix et équipements de série
Voiture à l’essai : Toyota GR Supra 3.0 Boîte Manuelle
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À partir de 17 490 € de malus |
Page 1Essai et avis Toyota Supra BVM
Récapitulons. En moins d’un an, le grand sage Toyota a commercialisé une citadine de 261 ch à transmission intégrale (GR Yaris), un léger coupé propulsion à moteur atmo (GR86) et une version encore plus exclusive de sa Supra, dont la renaissance en 2019 relevait déjà du miracle. Comme un énième réconfort en cette période automobile tristounette, voici donc une Toyota GR Supra garnie d’une boîte mécanique, une vraie, sur la version la plus puissante disponible, à six cylindres 3.0 l turbo de 340 ch (le 2.0 l turbo de 258 ch demeure). Rappelons que la Supra partage ses dessous avec une certaine BMW Z4, seulement vendue en boîte automatique.
Toyota GR Supra MT
Toyota GR Supra MT
Cette idée saugrenue a obligé Toyota à concevoir une boîte inédite composée d’éléments piochés chez ZF, à adapter une pédale d’embrayage, puis à redessiner toute la console centrale pour y implanter un levier venu comme un cheveu sur la soupe entre la molette du système d’info-divertissement et le frein à main électrique. Premièrement installé à l’endroit exact de la commande de boîte auto, le levier du prototype initial tapait dans la console !
Une Supra allégée… sauf en France
Quitte à repasser la Supra sur le billard, les chirurgiens japonais ont opéré d’autres organes. Listons les pilotages d’amortisseurs et d’assistance de direction recalibrés, le système de freinage majoré, les caoutchoucs de barres antiroulis rigidifiés, ou autant d’évolutions attendues sur la Supra 3.0 l à boîte automatique dès cet été. En revanche, seule la Supra BVM pourra se doter de l’inédit pack d’allègement. Au menu ? Un gain de poids de 16,5 kg, qui s’ajoutent (ou se soustraient !) aux 21,8 kg déjà épargnés par la boîte manuelle et les jantes en alu forgées : – 5 kg pour les sièges en tissu et non en cuir, – 4,5 kg pour leurs réglages manuels au lieu d’électriques, – 1,5 kg pour l’absence de réglage lombaire et – 5,5 kg pour le système audio basique à 4HP plutôt que JBL à 12HP.
Les sièges en tissu à réglages manuels intègrent un pack d'allègement indisponible en France.
Si ce pack est hélas indisponible sur le marché français (voir plus bas au chapitre des prix), il équipait nos Supra d’essai, ou plutôt… de courtoisie, nos voitures étant bornées aux limites du circuit espagnol de Monteblanco pour deux brèves séries de trois tours chacune. Un test toutefois suffisant pour brusquer la nouvelle commande de boîte, apprécier le système de double débrayage automatique déconnectable, voire déceler les évolutions en matière de direction, suspension et freinage. En route !
Au volant
Le premier contact physique avec la Supra à boîte manuelle apparaît moins chaleureux qu’attendu. Main droite sur le pommeau en forme de boule, le coude tombe littéralement entre les parois du porte-gobelets, et la longue course d’embrayage fait regretter de négliger la musculation quotidienne du mollet gauche. Deux détails vite oubliés une fois débutée notre session, qui révèle rapidement une qualité : la gestion pertinente du système de talon-pointe automatique.
Certes doublée par les haut-parleurs, la sonorité du six-cylindres BMW reste attachante.
Le coude tombe souvent dans le porte-gobelets au passage des rapports pairs.
Au freinage, même lors de descentes de rapports rapides, la Supra relance automatiquement le moteur au bon régime pour éviter le blocage des roues arrière ou les à-coups, également lissés à la montée des vitesses pour prévenir les déséquilibres en plein appui. La commande, aux débattements courts (et un rien accrocheurs), se montre suffisamment alerte et participe à la sensation supérieure de poussée du moteur. Merci au rapport de pont raccourci, à l’étagement revu qui éradique le « trou » entre la quatrième et la cinquième vitesse, et à cette gymnastique toute bête : celle d’alterner entre accélération franche et relâchement de pédale au passage d’un rapport, tranchant avec la poussée continue et linéaire d’une douce boîte auto.
Franchement généreux dès 2 500 tr/min, le couple du six-cylindres évite presque de reprendre la deuxième vitesse avant une épingle, la troisième suffisant à relancer efficacement voire à déclencher une franche dérive si l’antidérapage se trouve en mode Track ou Off. Il faut alors dépoussiérer son manuel de drifteur fou et, surtout, se montrer rapide au volant (toujours aussi grand) pour juguler les décrochages assez peu progressifs du train arrière. Le différentiel arrière actif et l’amortissement recalibrés n'ont pas l'air de faciliter le travail, à l’inverse de l’assistance de direction, plus limpide qu’auparavant pour sentir la belle adhérence du train avant.
À bord
La position de conduite au ras du sol séduira les fans de coupés sportifs. Pas le volant de grand diamètre, ni la console centrale très imposante.
Si l'écran central tactile rappelle l'univers BMW, les compteurs à affichage numérique s'en éloignent.
Le passage en mode Sport n'entraîne pas de changement radical d'affichage.
Via l'écran central, le système de talon-pointe automatique peut être désactivé.
De série en France, la sellerie en cuir noir peut devenir marron sans supplément.
Prix et malus Supra boîte manuelle
Toyota, Porsche et Lotus sont les seuls à conserver une boîte manuelle à sur leurs “petits” coupés.
Le logo peint en rouge distingue la Supra à boîte mécanique des versions automatiques.
Cela dit, la concurrence se résume à un seul modèle et s’achète encore au-delà : 102 860 € (dont 30 000 € d’écotaxe !) pour le Porsche Cayman S à quatre cylindres turbo de 350 ch, voire 116 900 € (même punition) pour la version GTS 4.0 à six cylindres atmo de 400 ch. Plafonnant à 85 600 € malus compris, la Supra reste donc le seul coupé sportif à boîte mécanique à ce niveau de prix, en attendant le tarif officiel de la nouvelle Lotus Emira, dont le V6 compressé de 400 ch peut s’associer à une boîte manuelle. Alpine A110 S et BMW M240i restent en effet cantonnées à la boîte automatique ou robotisée.
Retrouvez le bilan de l'essai, la fiche technique, les prix, équipements et options de la Toyota Supra 3.0 MT en page suivante.
Page 2Bilan de l'essai, fiche technique et prix Toyota Supra BVM
Bilan du test Toyota Supra MT
Difficile de juger finement les évolutions de la Toyota GR Supra 2022 lors d’un essai aussi bref, cantonné à l’asphalte lisse et adhérent d’un circuit. En attendant d'apprécier l’amortissement sur route bosselée, la progressivité de l’embrayage en ville ou l’étagement des derniers rapports sur autoroute, nous saluons la démarche de Toyota de proposer une version si authentique (six-cylindres + boîte mécanique) dans un marché de plus en plus uniformisé. Dommage que la filiale française n’aille pas tout à fait au bout de la démarche en refusant le pack d’allègement, certes discret à l’usage… mais pas dans l’esprit des puristes directement visés par cette version.
À 2,47 m seulement, l'empattement de la GR Supra est 10 cm plus court que celui du petit coupé GR86.
On aime
- Le retour d’une boîte manuelle, improbable ces temps-ci
- Les sensations moteur décuplées
- La direction plus informative et l’amortissement recalibré…
On regrette
- … mais l’essai trop court pour s’en assurer
- La pédale d’embrayage ferme et à longue course
- Le malus encore supérieur et le pack d’allègement indisponible en France
Fiche technique Supra 3.0 Boîte Manuelle
Dimensions et poids | |
Longueur | 4,38 m |
Largeur sans rétroviseurs | 1,85 m |
Hauteur | 1,30 m |
Empattement | 2,47 m |
Volume du coffre | 290 l |
Capacité du réservoir | 52 l |
Pneus sur modèle d'essai | 255/35 R19 |
Poids à vide | dès 1 577 kg |
Puissance et performances | |
Type de moteur | essence, 6 cylindres turbo |
Cylindrée | 2 998 cm3 |
Puissance | 340 ch de 5 000 à 6 500 tr/min |
Couple | 500 Nm de 1 600 à 4 500 tr/min |
Transmission | aux roues arrière |
Boîte de vitesses | mécanique à 6 rapports |
0 à 100 km/h | 4,6 s |
Vitesse maximale | 250 km/h (limité) |
Consommation – CO2 – Malus | |
Mixte WLTP | 8,8 l/100 km |
Rejets de CO2 | 199 g/km |
Malus CO2 – 2022 | 17 490 € |
Malus au poids – 2022 | aucun |
Puissance fiscale | 23 CV |
Garantie | 3 ans ou 100 000 km |
Pays de production | Autriche |
Prix et équipements de série
Tarif Supra BVM Pack Premium : 68 100 €
- Climatisation 2 zones, feux et essuie-glaces automatiques
- Navigation GPS à écran tactile 8,8” et applications connectées
- Système audio JBL 12HP. Bluetooth. Prise USB
- Affichage tête haute. Recharge par induction
- Régulateur de vitesse adaptatif
- Alerte de franchissement de ligne. Surveillance d’angle mort
- Feux de route automatiques. Alerte de trafic en marche arrière
- Clef mains libres. Caméra de recul
- Suspension et différentiel arrière pilotés électroniquement
- Sièges chauffants en cuir à réglages électriques
- Jantes en alliage forgé 19”
- Alarme
Options Toyota Supra
- Peinture Prominence Red : 350 €
- Peinture métallisée : 950 €