Le leader de l’UAW, Shawn Fain, sur un piquet de grève Chattanooga, dans le Tennessee, le 18 décembre 2023 (Image d’illustration).
C’est le puissant syndicat du secteur, l’UAW, pour United Auto Workers, les travailleurs unis de l’automobile, qui a remporté cette victoire. Pour la première fois, ils se sont mis en grève en même temps contre les trois grands constructeurs américains, Ford, General Motors et Stellantis, le groupe qui détient Jeep et Chrysler. Cette grève de 6 semaines a été de plus en plus dure. D’abord dans un nombre limité d’usines, puis dans des sites de plus en plus nombreux et de plus en plus importants.
Le but était de renégocier le contrat de quatre ans qui lie les constructeurs aux travailleurs syndiqués. En France, c’est à peu près l’équivalent d’une convention collective de secteur qui serait négociée à intervalles réguliers. Les syndicalistes réclamaient jusqu’à 40% d’augmentation salariale et de meilleures prestations de santé ou de meilleures conditions pour leurs retraités. Et ils ont finalement obtenu 25% d’augmentation sur les quatre prochaines années, soit, une victoire quasi-totale.
Shawn Fain, un leader radical
Aux États-Unis, l’action syndicale est effectivement inégalement répartie. Il y a historiquement une solide tradition anti-syndicale dans le pays. Jusque dans la première moitié du 20ᵉ siècle, il n’était pas rare pour certains patrons de recourir à des gros bras pour briser des mouvements de grève à coups de manches de pioches. Et il reste difficile de constituer des syndicats dans le pays. Il faut qu’une majorité de salariés le demande par des votes souvent difficiles à organiser et à l’issue incertaine.
Un pouvoir important des syndicats
Et pourtant, le syndicalisme progresse depuis quelques années, que ce soit dans des entrepôts logistiques d’Amazon ou dans les cafés Starbucks. C’est que quand cela fonctionne, les syndicats ont un pouvoir important : un pouvoir de négociations quasi exclusif par exemple ou le pouvoir de recruter des salariés syndiqués.
Au passage, a même traité son adversaire Donald Trump de « scab », une croute ou un galeux. C’est le mot utilisé ici pour décrire un casseur de grève. Un « jaune », comme on le dirait en France.
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