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Mazda CX-60 diesel : la vérité hors des sentiers battus

mazda cx-60 diesel : la vérité hors des sentiers battus

Mazda CX-60 diesel : la vérité hors des sentiers battus

Éditez un règlement et voyez la réaction des Japonais de Mazda. Ils analyseront en détail si celui-ci a du sens et s’il faut s’y plier. Dans le cas contraire, ils ne vont pas hésiter à faire comme ils l’entendent, souvent à rebrousse-poil des convictions convenues. Mais ils n’ont pas toujours raison, leur moteur rotatif n’ayant par exemple pas rencontré le succès escompté. Ils ne l’ont pas mis au musée pour autant et il devrait revenir bientôt comme prolongateur d’autonomie, un emploi à bord d’une électrique hybride dans lequel il devrait exceller. L’autre surprise, avec la sortie d’un gros SUV déjà essayé ici en version hybride rechargeable, est de le voir épaulé par un diesel et, en plus, à six cylindres. Une réponse du berger à la bergère de Bruxelles, comme nous l’écrivions dernièrement dans un article de présentation auquel nous vous invitons à vous reporter. Cette fois, c’est l’épreuve de l’essai, et voici ce que Le Point en a pensé.

La vie à bord

Le CX-6 est désormais bien connu, mais il faut rappeler tout de même sa vocation de SUV familial de grande taille. Il gagne ici une finition haut de gamme baptisée Takumi, à la fois très soignée et originale sans trop en faire. On apprécie les placages de frêne clair mariés à des chromes sur les portières et autour des aérateurs latéraux qui évoquent les américaines des années 1950. Ce design à la fois épuré et néorétro ne manque pas de charme quand il est associé à un soin évident du détail dans le montage et les ajustages. On apprécie notamment le gainage du tableau de bord en tissu avec une couture apparente très à la mode.

mazda cx-60 diesel : la vérité hors des sentiers battusRéminiscence des chromes des américaines des années 1950, l’habillage des panneaux de porte ose sortir du conformisme ambiant. © Mazdamazda cx-60 diesel : la vérité hors des sentiers battusLe gainage tissu du tableau de bord est très original avec cette couture médiane. © Mazda

La très large console centrale regroupe les rangements, un chargeur par induction, une vaste boîte à gants sous les deux accoudoirs centraux et le sélecteur de boîte de vitesse et de marche. Pour ce dernier, le choix est relativement restreint entre le mode normal et le mode confort alors que, au-dessus, sont regroupées toutes les fonctions de confort de climatisation et de ventilation des sièges. Ceux-ci, gainés de cuir perforé en leur centre, se révèlent à la longue assez fermes pour l’assise et manquant un peu de maintien latéral, ce qui cadre plutôt avec un usage paisible de ce CX-6. Le double toit vitré, doublé d’une persienne, surplombe un habitacle clair et permet d’en ouvrir la partie avant.

mazda cx-60 diesel : la vérité hors des sentiers battusLa très bonne finition de la version Takumi montre les progrès accomplis par Mazda. © Mazda

L’espace aux places arrière, pour un véhicule de 4,75 m, est juste dans la moyenne de la catégorie, tout comme le coffre de 390 l à ouverture électrique mais dont le fond, lorsqu’il est soulevé, recèle le caisson de basses de l’installation wi-fi Bose. Sur les flancs, deux poignées permettent de rabattre, sans se contorsionner, les dossiers de banquette selon le mode 1/3-2/3. Il faudra en revanche les replacer manuellement. Un cache-bagage à enrouleur a été prévu, il est perforé dans sa partie avant.

L’avis du Point Auto

Avec le CX-6, on a affaire à un véhicule qui a des arguments de taille et par conséquent de poids. La présence sous le capot d’un 6 cylindres diesel de 3,3 l est évidemment la singularité absolue de ce véhicule ? du moins en Europe ?, dont nous avons déjà détaillé par ailleurs les caractéristiques moteur et la stratégie envisagée face aux nouvelles normes européennes.

mazda cx-60 diesel : la vérité hors des sentiers battusSoyons honnêtes, les SUV, même à traction intégrale ici – dans la version la plus puissante -, ne sont pas pour autant des engins de franchissement. © Mazda

Au démarrage à froid par le bouton-poussoir, il se lance à un régime relativement élevé dans une séquence automatique de dépollution afin de porter assez vite les catalyseurs à température. Le mieux, évidemment, est de démarrer aussitôt plutôt que de rester en stationnaire afin d’atteindre plus vite le but escompté. Doté d’une hybridation légère de 48 V qui aide aux démarrages, le CX-6 manque un peu de fluidité dans les transitions lorsque le 6 cylindres se réveille.

Associé à une boîte automatique à 8 rapports, ce moteur, qui a du coffre mais ferait sourire la première Smart électrique pour sa puissance, se montre très disponible à bas régime. D’ailleurs, Mazda a exploité cette caractéristique pour, sur un filet de gaz, passer d’un rapport à l’autre à 1 400 tours. Évidemment, on se retrouve assez rapidement à 60 km/h en 6e, mais c’est ainsi également que ce moteur diesel épargne l’atmosphère et donc l’environnement, affichant un 129 g/km de CO2, impensable il y a peu encore.

mazda cx-60 diesel : la vérité hors des sentiers battusLe 6 cylindres diesel est taillé pour abattre des kilomètres, mais on ne voit pas au nom de quoi il serait interdit de séjour en ville. © Mazda

On peut faire le choix, une fois la route atteinte, de continuer en mode normal, ce qui permet de prendre un peu plus de régime, mais selon un style de conduite très tranquille. La direction ne fait pas preuve d’une grande communication, ce qui fait de la lecture latérale des lignes sur autoroute une alliée précieuse. Toutefois, on sent que l’engin lancé est taillé pour abattre des centaines de kilomètres sans sourciller, le compteur nous ayant indiqué une autonomie théorique de 850 km avant le départ. Cela semble tout à fait plausible compte tenu des 5,2 l que nous avons relevés avec ce type de conduite et des 58 l du réservoir.

Évidemment, il suffit d’écraser l’accélérateur pour avoir la réponse attendue et dépasser les obstacles routiers. La tendance générale est à un sous-virage rassurant, mais, dans les cas extrêmes, par exemple une courbe qui se referme, le survirage peut apparaître, rappelant que l’on est bien en propulsion. L’ESP veille bien sûr et rétablit si nécessaire la situation. Il est même permis de recourir aux palettes derrière le volant qui procurent la réactivité espérée d’un moteur chantant plein d’entrain. Pour ce bilan, on ne peut pas dire que l’addition soit lourde puisque la consommation est passée à 6,8 l, un très bon résultat compte tenu des routes virevoltantes pratiquées.

mazda cx-60 diesel : la vérité hors des sentiers battusLes SUV se multiplient et se ressemblent sous cet angle, le travail des flancs latéraux permet seul de distinguer un CX-60. © Mazda

Exactement dans les mêmes conditions, la version la plus puissante de 254 chevaux a demandé 7,4 l, ce qui reste très raisonnable compte tenu de la masse du véhicule et du rythme affronté. La grande différence se situe dans le comportement plus rigoureux du châssis, mieux géré à la fois en flexion et en guidage du train avant. Si l’on change de style et que l’on a recours au mode sport ajouté ici, on récupère un petit peu plus de vivacité au niveau du volant, mais le ressenti est toujours celui d’une voiture pesante. Muni d’un système 4 roues motrices temporaire, le train avant est plus incisif et d’une façon générale la direction se montre plus consistante et naturelle.

Peu disert sur les aménagements spécifiques, Mazda semble avoir touché juste avec cette version, bien différente du châssis 200 ch trop mollasson et pourtant pas si confortable. La vigueur des reprises avec un régime maxi qui se situe à 5 200 tours également se joue plutôt à bas et moyens régimes, tout cela avec la rondeur et la musicalité d’un gros 6 cylindres « comme avant ». Le bilan énergétique et environnemental est là encore excellent et démontre que le diesel n’a vraiment pas dit son dernier mot si seulement on le laissait s’exprimer. Mais la censure aveugle de Bruxelles n’a pas totalement laissé le champ ouvert aux constructeurs inventifs comme Mazda et à l’avenir du diesel en dehors de cette marque innovante.

mazda cx-60 diesel : la vérité hors des sentiers battusMazda se bat peut-être contre des moulins à vent, mais au moins il se bat. © Mazda

LES PLUS :

– Sobriété exemplaire

– Outil longue distance

– Qualité de finition Takumi

– 2 ou 4 roues motrices

LES MOINS :

– Fluidité de l’hybridation à parfaire

– Poids important

– Comportement pataud (200 ch)

– Confort perfectible

Sous le capot des 3.3L e-Skyactiv D 200 & 254 ch diesel :

Moteur : 6 cylindres en ligne diesel turbo

Cylindrée : 3 283 cm3

Puissance : 200 ch à 3 600-4 200 tr/min / 254 ch à 3 750 tr/min.

Couple : 450 Nm à 1 400-3 000 tr/min / 550 Nm à 1 500-2 400 tr/min

Transmission : 2 roues arrière ou 4 roues motrices

Boîte : automatique 8 rapports

Dimensions L x l x h : 4 745 x 1 890 x 1 680 mm

Coffre : 570 à 1 726 l

0 à 100 km/h : 8,4 s / 7,4 s

Vitesse : 212 km/h / 219 km/h

Consommation : 5,0 l / 5,2-5,3 l

CO2 (malus) : 126-130 g/km (125-210 ?) / 137-139 g/km (360-450 ?)

Poids : 1 891 kg ( kg/ch) / 2 012 kg ( kg/ch)

Prix : de 50 350 à 57 450 ? / 55 500 à 61 050 ?

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