Polestar et Rivian ont lancé une initiative pour demander à l’Europe de presser les autres constructeurs à abandonner le thermique. Pour certains, c’est évidemment plus facile à dire qu’à faire.
Dans la foulée du départ de Volvo
The car industry will play a key role in meeting the goals of the Paris Agreement. But the path we’re on isn’t taking us where we need to go. To get on track, we’ve created the #PathwayReport together with @Rivian & @kearney. Read more here: https://t.co/FxM9FDqYOl pic.twitter.com/j4rIYa33vZ
— Polestar (@PolestarCars) 8 février 2023
La sortie de Volvo de l’ACEA pour des raisons bien spécifiques n’a été qu’un élément déclencheur dans la politique du duo scandinave. Depuis, Volvo a déjà affirmé qu’il fallait en faire plus pour sortir des énergies fossiles. Et Polestar emboîte désormais le pas avec le Pathway, un rapport qui incite l’Europe à ne pas trop écouter les doléances de certaines marques qui militent pour un maintien du moteur à combustion, notamment en cas d’essor des carburants synthétiques, et dans une configuration hybride.
“Les constructeurs automobiles peuvent emprunter des voies différentes en matière de stratégie de marque, de design et d’entreprise, et certains n’admettront même pas que la route vers l’avenir est électrique. Je crois que oui, et que la crise climatique est une responsabilité partagée, et que nous devons regarder au-delà des émissions d’échappement” (Fredrika Klarén, responsable du développement durable chez Polestar)
Dans le rapport, on peut y lire qu’il n’y a “pas une année à perdre” pour tenter de limiter la hausse mondiale de température. Polestar et Rivian précisent que l’automobile est responsable à elle seule de 15 % des gaz à effets de serre au niveau planétaire. “L’ampleur du défi ne doit cependant pas être sous-estimée, pour rester sur la voie de 1,5 degré pour 2050, la part des ventes de BEV doit passer de 6 % à près de 100 % d’ici 2032”. Le cabinet américain de conseil Kearney, responsable de l’écriture du rapport pour Polestar et Rivian, conseille donc en filigrane d’imposer le tout électrique en 2032 plutôt que 2035. Ce qui ne devrait pas être du goût d’un certain Luca de Meo, nouveau patron de l’Association des constructeurs automobiles d’Europe : le PDG du Groupe Renault s’inquiète déjà des effets délétères de l’arrivée d’Euro 7 en 2025. Et puis, le rapport ne dit pas comment pourrons-nous produire suffisamment de batteries pour convertir la plupart des marchés mondiaux à l’électrique. D’autant plus qu’il rappelle (très justement) que l’électrique doit s’accompagner d’une recharge avec une énergie renouvelable. Mais on le voit bien en Europe : le renouvelable n’étant pas pilotable, il est peu probable voire inenvisageable de voir un jour les ENR devenir notre principale source d’énergie.