Après la Mission E, qui avait annoncé la berline Taycan, Porsche présente le concept Mission R au Salon de Munich. Avec un R comme Racing : si la double motorisation reste bien 100 % électrique, cette étude prend les traits d'une voiture de course dédiée à un possible championnat monotype.
- Un look entre Taycan, Cayman et 911
- Jusqu’à 1 088 ch en mode “qualifications”
- La fibre de lin chasse la fibre de carbone
- Du concept à la série ?
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C’est dans la banlieue de Munich que Porsche a présenté son concept Mission R.
Clément Choulot
Dans un futur que certains veulent dépourvu de tout moteur thermique, le sport automobile aura-t-il encore sa place ? Pour Porsche, déjà engagé en Formule E, la réponse est évidemment un grand oui. Mais le championnat de monoplaces électriques est loin de rassasier la marque. Il lui faut notamment imaginer une suite à la 911 GT3 Cup, qui sert de base à des trophées monotype sur toute la planète. C’est le sens de ce concept Mission R, qui fait ses grands débuts au Salon de Munich.
Un look entre Taycan, Cayman et 911
Cette étude a été conçue comme si elle devait courir dans un trophée monotype, à l’image des multiples championnats disputés avec des 911 GT3 Cup.
Avec ses 4,33 m de long, ce concept est un peu plus court qu’un 718 Cayman. Mais il est bien plus large, près de 2 m, et plus bas, avec seulement 1,19 m de haut.
Si la poupe évoque bien le modèle le plus iconique de la marque, le faciès rappelle davantage la berline et le break Taycan. Quant à la longueur de 4,33 m, elle est légèrement inférieure à celle d’un 718 Cayman. Le cockpit dépouillé est, lui, bel et bien taillé pour la compétition, même si cette étude affiche davantage de soin dans le design et la finition que la majorité des bêtes de course.
Jusqu’à 1 088 ch en mode “qualifications”
L’habitacle tente de marier le dépouillement habituel des voitures de course avec un sens du design propre aux études de style.
C’est cependant surtout par sa motorisation que cette Mission R se démarque. Ou plutôt ses motorisations puisqu’il y a un électromoteur de 435 ch à l’avant et un deuxième de 653 ch à l’arrière. Au contraire d’une 911 Cup, cette pistarde dispose ainsi de quatre roues motrices. Elle est aussi nettement plus puissante, malgré des temps au tour simplement similaires : jusqu’à 1 088 ch, au lieu de 510 ch. Cela permet d’annoncer un 0 à 100 km/h en à peine 2,5 s, et une vitesse de pointe de 300 km/h. Mais comme au temps des Formule 1 turbo des années 1980, l’artillerie lourde est réservée aux qualifications. En course, pour préserver l’autonomie, la puissance constante est limitée à 680 ch.
La fibre de lin chasse la fibre de carbone
La contre-porte est également composée de plastique renforcé de fibre de lin…
Le visage de cette étude évoque celui de la famille Taycan.
La forme arrondie de la poupe demeure dans l’esprit de la 911.
Pas forcément de quoi consoler les accros au thermique, qui pleureront toujours l’absence des hurlements du flat-six atmosphérique. Mais au moins, si cette Mission R devient réalité, les courses devraient pouvoir s’enchaîner sans trop de temps mort. Tandis que la 911 Cup n’a pas forcément dit son dernier mot : pour lui permettre de survivre encore longtemps tout en réduisant son empreinte carbone, Porsche milite pour l’utilisation de carburants de synthèse.
Du concept à la série ?
Quant à ceux qui se posent la question de savoir si la Mission R passera de l’état de concept à celui de véhicule de série, Porsche leur répond simplement : aucun concept proposé par la marque n’est gratuit… Par ailleurs, si la Mission R devient le jouet privilégié de clients adeptes des courses monotypes, il faut rappeler que chaque modèle proposé pour ce type de course a toujours disposer de son pendant dans la vie civile. A bon entendeur…