- Historique et présentation
- Technologie
- Intérieur et équipement
- Performances et tenue de route
- Consommation, efficacité énergétique
- Conclusion
Ses points fortsConsommation urbaine recordQualités routières en net progrèsRapport encombrement / habitabilitéDesign & présentationExcellent régulateur adaptatifDouceur de fonctionnementFabrication française Fiabilité Toyota |
Ses points faiblesConsommation autorouteAngle ouverture des portes arrières |
Historique et présentation
Essai de 676 km.Si c’est la Prius qui a fait connaître au monde la technologie hybride, en Europe et plus particulièrement en France, c’est la Yaris qui a popularisé cette technologie. Pour sa sobriété bien sûr, mais aussi pour son exceptionnel agrément d’utilisation. Parce que si on faisait déjà des Renault 5 automatiques il y a 40 ans, et qu’il y avait eu des Nissan Micra avec transmission à variation continue dans les années 1990 on n’avait jamais connu une citadine offrant une aussi grande douceur d’utilisation que la Yaris hybride. Le client allait essayer une Clio, ou une 208, mais au volant d’une Yaris hybride, il entrait dans un tout autre monde. Et la petite Toyota s’est ainsi très bien vendue, pendant plus de 8 ans, et séduisant 224 000 automobilistes européens en 2019 (toutes motorisations confondues). Plus de 4 millions de Yaris avaient déjà été vendues à la fin de l’année dernière. Une toute nouvelle génération est apparue en 2020, sa première caractéristique est de complètement démoder l’ancienne. Cette dernière était un peu haute, on s’y était habitué, mais elle paraît presque utilitaire aujourd’hui, face à la nouvelle. Plus basse, plus large, sur un empattement accru de 5 cm, la Yaris est beaucoup mieux posée sur ses 4 roues, elle est aussi redevenue mignonne, comme la première Yaris l’était, il y a plus de 20 ans, avec une finesse et une sportivité que nous n’attendions pas.
Technologie
Le rendement thermique de cette mécanique est de 40 %, ce qui est plus qu’excellent. La puissance totale disponible est de 116 ch, au lieu de 100 ch pour l’ancienne génération. Avec une masse de 1160 kg, cela promet de meilleures performances, et on s’en réjouit, mais Toyota avance aussi une plus grande sobriété, avec une consommation moyenne officielle de 3,7 l/100 km (WLTP), et des émissions de CO2 de 85 g/km. Ces 2 valeurs sont exceptionnellement basses, nous vérifierons donc la consommation de près.
Intérieur et équipement
Si la nouvelle Yaris est très différente à l’extérieur, elle a aussi, et c’est plus une surprise, nettement changée à l’intérieur. On est assis plus bas, peut être aussi plus en arrière, dans une position moins droite, somme toute plus agréable. A l’arrière aussi, il y a nettement plus de place pour les jambes, c’est l’empattement accru qui a augmenté l’espace entre les 2 rangées de sièges, et il y a aussi la batterie lithium ion qui est plus compacte sous la banquette. On ne la sent plus contre les talons, comme c’était le cas avec l’ancienne Yaris. L’espace pour la tête par contre, sera un peu juste pour les grands, et l’angle d’ouverture des portes arrières devrait être plus large, mais la Yaris est une citadine. Ses places arrières sont légitimement plus pensés pour des passagers occasionnels, ou des enfants, que des occupants au long cours. Vu l’objectif, elles sont très bien.
Performances et tenue de route
La grande différence est dans le moteur essence, c’était un 4 cylindres, c’est devenu un 3 cylindres. Mais on l’identifie très peu comme tel. C’est Honda qui fabrique le 3 cylindres au bruit le plus excitant, les blocs PSA et Ford font un bruit un peu amusant, mais ce moteur de Toyota hybride fait un bruit tout à fait quelconque. C’est pas son boulot que d’amuser le conducteur. Qui n’a d’ailleurs pas de contrôle direct sur le régime moteur. On retrouve le système hybride Toyota où le moteur essence se coupe et redémarre très, très fréquemment et si le moteur monte vite dans les tours quand le conducteur accélère fort, c’est de manière moins intrusive que naguère. Grâce à une bonne dose de vitamines.
C’est toute la hiérarchie Toyota qui est chamboulée, puisque la Yaris est désormais aussi performante que la Prius. Le constructeur annonce le 0 à 100 km/h en 9,7 secondes, mais c’est plutôt dans les reprises que nous avons remarqué une nette amélioration. Et avec le régulateur à 135 km/h sur l’autoroute, la Yaris n’est pas à la peine. Elle n’est certes pas faite pour cela, mais les grands voyages sont réellement envisageables. Comme les week-ends sur des petites routes. On avait bien vu au dehors que les 4 roues avaient bien été repoussées aux 4 coins, avec de jolies arches de roues qui donnent du muscle au design, mais au volant aussi, on sent bien que le nouveau châssis est considérablement plus efficace que l’ancien.
Consommation, efficacité énergétique
C’est bien sûr la première motivation d’achat d’une voiture hybride, mais ici, il y a du bon, de l’exceptionnel même, mais aussi du moins bon. C’est par là qu’on commencera. 6,3 l/100 km sur l’autoroute. Une Prius aurait consommé moins, de même, qu’on nous excuse de le rappeler, une Clio diesel. La consommation sur route nous est paru ensuite normale à 4,4 l/100 km, mais c’est la consommation en ville qui a battu tous nos espoirs. Test de 30 minutes sur le périphérique parisien, suivi d’une heure de conduite dans Paris intra-muros. Ou 90 minutes d’horreur pour le provincial que je suis, mais il y avait une récompense à la clé, l’obtention d’un nouveau record de sobriété. L’ordinateur de bord indiquait en effet une consommation de 2,9 l/100 km pour cette heure et demie de conduite. Nous n’avions jamais relevé une valeur aussi faible. Avec son réservoir de 36 litres, on fera plus de 1000 km à Paris avant de devoir ravitailler. On imagine que si Toyota refaisait une Yaris Verso (ce n’est pas prévu), ce ferait un taxi formidable… Et si sur l’autoroute, il faut s’arrêter tous les 500 km, on ne peut considérer que c’est un défaut, puisque ce n’est pas la vocation de l’auto.
Conclusion
L’ancienne Yaris hybride n’était pas loin d’être la citadine parfaite, et cette nouvelle génération s’est encore rapproché de cet idéal. Mais les temps ont changé. Les voitures électriques sont là. Il y a par exemple la Renault Zoé. Elle est encore plus écologique que la Yaris, puisque zéro émission. Mais la Yaris est plus habitable, elle a un meilleur comportement routier, et elle a surtout l’argument massue de la polyvalence. Faire un voyage de 1000 km est encore un challenge en électrique, alors qu’on le fera sans arrière pensée avec la Yaris. Et l’électrique demande aussi un garage, ou une place fixe pour recharger.Notre conclusion est donc qu’on voit venir le jour où une citadine électrique serait un meilleur choix qu’une hybride. C’est d’ailleurs déjà le cas pour certaines personnes. Mais pour de nombreux autres, qui ne peuvent avoir qu’une seule voiture, et qui veulent des facilités de voyager, cette Yaris hybride, avec la qualité Toyota, est un choix pertinent pour encore longtemps.Laurent J. Masson