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Véhicules électriques : Honda pourrait investir 14 milliards de dollars au Canada pour produire ses propres batteries

véhicules électriques : honda pourrait investir 14 milliards de dollars au canada pour produire ses propres batteries

Le constructeur japonais envisage de construire au Canada une usine de véhicules électriques pour plusieurs milliards de dollars.

Honda continue sa stratégie du tout électrique. Le constructeur japonais envisage de construire au Canada une usine de véhicules électriques pour plusieurs milliards de dollars incluant la production de ses propres batteries, avec une entrée en service d’ici à 2028, selon des informations de presse. Estimé à quelque 2.000 milliards de yens, soit près de 14 milliards de dollars, il s’agirait d’un des investissements les plus importants du constructeur, selon le groupe japonais d’informations économiques Nikkei. Honda envisage dès lors plusieurs sites, notamment près d’une de ses usines en Ontario, a précisé Nikkei, ajoutant que le constructeur devrait prendre une décision d’ici à la fin de l’année pour une mise en production en 2028.

Contacté par l’AFP, Honda a indiqué qu’il envisageait « diverses options pour accroître sa capacité de production locale », tout en soulignant qu’il n’avait « rien de plus à communiquer pour l’instant ». Sans les confirmer, le ministre canadien de l’Industrie, Francois-Philippe Champagne, s’est de son côté réjoui de ces « informations » qui selon lui témoignent « de la réputation croissante du Canada en tant que fournisseur écologique de choix et leader mondial en matière de véhicules électriques ».

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Attractivité des pays

Car le Canada déploie depuis quelques années des efforts considérables pour attirer les acteurs du secteur des véhicules électriques, vantant ses incitations fiscales, son énergie propre ou encore ses nombreux minéraux rares.

Une stratégie qui s’inscrit dans la lignée de celle de son premier partenaire commercial, les Etats-Unis, dont le grand plan climat baptisé « Inflation Reduction Act » (IRA) prévoit des milliards de dollars de subventions pour les industries vertes. Par exemple, le plan alloue un crédit d’impôt pouvant aller jusqu’à 7.500 dollars pour l’achat d’un véhicule électrique fabriqué aux Etats-Unis. Dans ce contexte, Honda a précisé qu’il se concentrait actuellement sur la construction de sa première usine de véhicules et batteries électriques en Amérique du Nord, dans l’Etat américain de l’Ohio, en partenariat avec LG Energy. La production est prévue « fin 2025 », selon un porte-parole et fournira exclusivement les usines du constructeur nippon dans le pays d’ici à fin 2025. Le coût de cette usine, qui sera implantée à proximité de plusieurs usines de Honda, a été initialement chiffré à 4,4 milliards de dollars.

Honda, vers le tout électrique

Honda est le constructeur japonais le plus ambitieux dans l’électrique : il s’est fixé en 2021 l’objectif d’avoir des ventes 100% électriques d’ici 2040 dans le monde entier. Et le constructeur multiplie les investissements et les partenariats. En avril, il avait annoncé un investissement de 434 milliards de yens (2,9 milliards d’euros) pour produire des batteries électriques au Japon, un effort que le gouvernement japonais doit subventionner en partie. Le constructeur avait également annoncé qu’il lancerait en 2025 un nouveau modèle de véhicule électrique « de taille moyenne à grande » sur le marché nord-américain, et trois modèles électriques au Japon en 2025 et 2026. Toutefois, le groupe japonais et son partenaire américain General Motors ont renoncé fin octobre à produire ensemble des véhicules électriques « abordables » dont la commercialisation devait commencer dès 2027, un projet commun qui avait été annoncé l’an dernier.

Deux-roues électriques

Côté deux-roues, le constructeur automobile a livré fin novembre de nouveaux objectifs, portant notamment à 4 millions le nombre de motos et scooters électriques qu’il compte vendre par an à partir de 2030, contre 3,5 millions précédemment. Le groupe japonais compte dès lors mettre sur le marché 30 nouveaux modèles de deux-roues électriques d’ici 2030, tout en réduisant de 50% les coûts de production de ces engins sur la même période, selon un communiqué.

Honda est déjà en train d’investir 100 milliards de yens sur la période 2021-2025 dans ce segment, et prévoit un investissement additionnel de 400 milliards de yens (près de 2,5 milliards d’euros au taux de change actuel) sur la période 2026-2030. Pour réduire les coûts et atteindre ses objectifs de ventes dans les deux-roues électriques, le japonais compte ainsi adopter le principe de modèles « plug-in » (rechargeables sur prise secteur), optimiser les batteries ou encore augmenter l’efficacité de ses approvisionnements, a-t-il précisé.

Il prévoit aussi de se doter d’usines dédiées à la fabrication de deux-roues électriques dans le monde, à partir de 2027, et de simplifier leur production en basant les différents modèles sur des « modules communs », ce qui devrait notamment lui permettre de réduire la longueur des lignes de production par rapport aux lignes conventionnelles.

Voitures électriques : Stellantis va tester l’échange de batteries

Le constructeur automobile Stellantis va tester l’« échange de batteries » sur une flotte de petites Fiat 500 électriques avec la startup californienne Ample, ont annoncé les deux partenaires en décembre lors d’une conférence de presse. Le constructeur automobile a passé un accord avec cette startup qui développe des « batteries » et des stations d’« échange ». Elle les a notamment déployées en partenariat avec les VTC d’Uber autour de San Francisco.

Alternative à la recharge sur une borne, l’« échange » de batterie permet au conducteur d’une voiture électrique de s’arrêter à une station pour changer sa batterie à plat en moins de cinq minutes, comme s’il faisait un plein d’essence. En l’occurrence, une fois le véhicule garé dans une petite station d’« échange », un bras robotisé lui passe dans les entrailles pour y installer une nouvelle batterie. Cette technologie sera testée sur une flotte de Fiat 500 proposées en libre-service à Madrid, en Espagne, patrie d’un des actionnaires d’Ample, le géant pétrolier Repsol. Quatre stations sont déjà opérationnelles et neuf supplémentaires sont en projet. Ample et Stellantis vont travailler à l’intégration de ces « batteries » échangeables dans les véhicules des marques du groupe (qui rassemble Peugeot, Fiat, Maserati, Dodge ou encore Chrysler), dans d’autres pays, alors que Stellantis vise 100% de ventes électriques en Europe en 2030 sur ses véhicules particuliers. Les détails financiers du partenariat n’ont pas été indiqués.

L’« échange de batteries » était pourtant donné pour mort avec la faillite en 2013 d’une autre startup californienne, Better Place. Celle-ci avait commencé à lancer en Israël des stations d’« échange » pour des véhicules du groupe Renault-Nissan, quand Tesla a lancé ses chargeurs rapides pour voitures électriques, ouvrant une autre voie plus prometteuse. Depuis, le constructeur chinois Nio est un des seuls avec Ample à miser sur ce système. Nio a déjà ouvert plusieurs centaines de stations d’« échange » en Chine, et une trentaine en Europe (Allemagne, Norvège et Suède). Le constructeur chinois Geely, maison-mère de Volvo et Lotus, a rejoint le système fin novembre.

L’« échange de batteries » s’est aussi développé dans le monde du deux-roues dans le cadre d’un consortium emmené par les géants Honda, Yamaha, KTM et Piaggio.

(Avec AFP)

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