C'est à la fois beaucoup, et peu. Selon une toute récente étude allemande, il faut parcourir en moyenne au moins 90 000 km pour qu'une voiture électrique "efface" son bilan écologique de fabrication défavorable par rapport à une thermique. Et sur sa durée de vie totale, le bilan serait toujours très favorable.
Cette récente étude qui nous vient d’Outre-Rhin, et plus précisément de VDI (une entreprise spécialisée dans l’ingénierie, la transformation numérique, l’adaptation au changement climatique et la limitation du réchauffement), corrobore d’autres études plus anciennes. Tout comme elle va dans le sens des résultats de l’organisme Green NCAP, qui s’occupe des performances environnementales de nos autos pendant que Euro NCAP s’occupe de leur sécurité.
Selon VDI (VDI Society for Vehicle and Traffic Technology), et “en moyenne”, il faut donc parcourir 90 000 km avant qu’une voiture électrique (VE) devienne plus écologique qu’une thermique.
Le bilan CO2 d’un VEdevient plus favorableà partir de 90 000 km
en moyenne
Dans l’analyse à long terme réalisée par les ingénieurs du VDI, en collaboration avec l’Institut de Technologie de Karlsruhe (KIT), après un kilométrage de 200 000 kilomètres (un cycle de vie complet), les voitures électriques et les véhicules hybrides obtiennent les meilleurs résultats en termes d’empreinte carbone, suivis par le diesel et les voitures à essence fonctionnant aux combustibles fossiles.
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Un VE 35 % moins émetteur qu’un thermique sur le cycle de vie
Malgré donc ce “sac à dos” écologique initial, l’étude nous apprend que sur un cycle de vie complet, un VE rejettera 24,2 tonnes de CO2, depuis sa production (y compris la batterie) et jusqu’à son recyclage. Pour un véhicule PHEV (hybride rechargeable), c’est 24,8 tonnes. Mais pour un diesel, c’est en moyenne 33 tonnes, et pour une essence, 37 tonnes de CO2.
La France, avec sa production électrique très peu carbonée, serait plus proche des 65 000 km que des 160 000 km, c’est une certitude. Pour ça et on le savait déjà, notre pays est plutôt bien placé.
Quelques recommandations de VDI toutefois : fabriquer plus de batteries en Europe, où leur empreinte carbone sera moindre qu’en Asie, même si ce sera loin d’être écolo. Les projets de gigafactory de batterie en Europe sur déjà sur les rails, dont un en France. Mais aussi, recharger le plus souvent possible les hybrides rechargeables (quelle surprise !), produire des véhicules plus petits, plus légers et à plus petite batterie, qui suffisent à assurer de la mobilité urbaine, et enfin encourager les investissements dans le recyclage, qui sera un gros enjeu en rapport avec l’utilisation des ressources.