Il y a quelques semaines, en prenant connaissance des bons résultats du groupe français, et la progression de 18% de son chiffre d’affaire, on applaudssair. Face à lui, le Chinois BYD (Build your dreams) affiche une hausse de 96% pendant la même période. Une autre planète.
Tang, Atto et Han, les trois atouts de Byd en Europe.
Son rêve est en train de se construire. Byd (Build Your Dreams) a annoncé cette semaine ses résultats 2022 et ils sont, pour le moins, impressionnants. Côté bénéfice, la hausse est stratosphérique, puisqu’elle atteint 445,8 %, pour atteindre 2,2 milliards d’euros. Côté chiffre d’affaires, il a pratiquement doublé l’année dernière pour atteindre 29 milliards d’euros. Une masse financière, et les bénéfices qui en découlent, qui sont évidemment liés à la hausse des ventes de voitures. Le constructeur chinois a écoulé en 2022, 1,8 million d’autos, soit une hausse de 215 %.
Un bénéfice moins élevé que Stellantis. Pour le moment.
C’est que, contrairement à la galaxie Stellantis, Byd n’a qu’une marque. De plus, l’entreprise chinoise fabrique des voitures depuis 20 ans seulement, alors que les 14 marques du groupe français ont toutes (sauf exceptions) une centaine d’années. Mais surtout, le constructeur de l’empire du milieu réalise son score avec ses seules autos électriques et hybrides. Des autos dont les batteries sont faites maison, ce qui permet de réaliser quelques substantielles économies.
Il faut ajouter à ces avantages le fait que Byd a réussi a progressé sur son marché principal (la Chine), au cours d’une année 2022 encore largement ralentie par la politique zéro Covid mise en place par le gouvernement de Xi Ping. On est donc en droit de se demander quel serait le bénéfice du constructeur dans une Chine ouverte et avec une diffusion plus internationale.
Et on est donc en droit de s’inquiéter quelque peu de la marge de progression de Byd au cours des prochaines années placées sous le signe du déploiement. L’Europe est l’un de ses objectifs, avec la volonté d’y installer une première usine. Affaire devait être faite avec Ford qui souhaite arrêter les frais dans son unité de production de Saarlouis, mais Byd a reculé, a priori, pour des raisons financières. Mais il ne semble pas renoncer à son installation européenne.
Objectif Europe et États-Unis
Autant dire que du côté de Tesla, on a quelques soucis à se faire. La marque d’Elon Musk est certes toujours en tête des voitures électriques à travers le monde avec plus de 1,3 million d’autos vendues en 2022, mais Byd n’est plus très loin avec un score de plus de 911 000 unités. Et si sa progression continue au train ou elle se déroule depuis l’an passé, l’Américain pourrait bien être dépassé dès cette année. Quant aux constructeurs européens, sur un vieux continent ouvert à tous vents, ils ont peut-être encore plus raison de s’inquiéter, même quand ils s’appellent Stellantis et que leur résultat est bien supérieur à celui de Byd. Pour l’instant.