- Android Automotive… avec ou sans les services de Google
- LG cible le divertissement en auto
- Google et l’OS de demain
L’accord conclu récemment avec Porsche laisse à penser que le géant de l’Internet se glisse inexorablement dans les tableaux de bord. Il n’a pourtant pas le monopole.
Ainsi donc Porsche – qui avait refusé en 2015 l’arrivée d’Android Auto sur ses voitures, sous prétexte que Google demandait à collecter trop de données – annonce un partenariat sur le long terme avec ce même acteur américain. Le communiqué indique que le constructeur allemand étend sa collaboration et va intégrer encore plus profondément ses services. À ce stade, l’accord ne concerne que les services connectés, à savoir : la navigation, l’assistant vocal et les applications du Google Play Store* qui peuvent être utilisées en voiture.
Malgré ce qui a pu être écrit sur le sujet, Porsche ne renonce pas à l’interface de son système multimédia, le PCM (Porsche Communication Center). Celui-ci reste bien en place et va simplement intégrer les services que veulent retrouver à bord les clients de la marque, avec en prime des mises à jour régulières.
*En 2023, on dénombre 3,7 millions d’applications dans cet écosystème. C’est un million de plus qu’en 2022 et deux fois plus qu’Apple.
Android Automotive… avec ou sans les services de Google
La particularité de Google est de développer des services connectés que l’on peut retrouver à partir d’un smartphone (avec Android Auto, tout comme Apple avec CarPlay), mais de proposer une plateforme embarquée pour l’automobile. C’est ce qu’on appelle Android Automotive. Le choix revient ensuite au constructeur automobile d’opter pour la simple partie logicielle sous Android ou de prendre le pack complet avec les services connectés.
LG cible le divertissement en auto
Et en dehors de Google, que trouve-t-on ?
Apple, qui compte beaucoup sur la deuxième version de CarPlay, avec la possibilité de personnaliser tous les écrans du tableau de bord, n’a toujours pas annoncé de clients. En revanche, Porsche a été le premier constructeur l’été dernier à proposer une application à son nom, compatible avec CarPlay et permettant de faire des réglages sur la voiture (audio, éclairage d’ambiance, climatisation). Le Cayenne a été le premier modèle à inaugurer ces fonctions. La firme à la pomme n’a pas de plans pour proposer de plateforme logicielle pour l’automobile.
À l’avenir, il faudra aussi probablement compter avec des écosystèmes chinois. Huawei et Xiaomi proposent sur leur marché d’origine, tout comme Alibaba. L’arrivée toujours plus massive de voitures électriques chinoises pourrait favoriser de nouveaux acteurs numériques.
**Il se trouve à bord de 200 millions de téléviseurs. Il faut savoir que LG s’est associé à une société suisse, Luxsoft, qui travaille avec 90 % des constructeurs sur l’élaboration de leurs voitures définies par logiciel. Cet acteur inconnu du grand public est intégré à l’écoystème automobile de grands groupes comme Microsoft et Amazon
Google et l’OS de demain
L’un des enjeux de demain est le système d’exploitation.
On a déjà eu l’occasion de vous expliquer sur Autonews que certains constructeurs développent leur propre OS, comme BMW, Mercedes ou encore Volkswagen, qui s’appuie sur sa filiale spécialisée dans les logiciels, Cariad (qui a connu des soubresauts). Récemment remaniée, elle a mis en place un store d’application pour le groupe Volkswagen, en coopération avec Harman, qui appartient à Samsung. La plateforme permet par exemple d’accéder à Youtube ou au service de visioconférences Webex.
Pour sa part, Renault semble avoir mis ses œufs dans le même panier. La marque au losange a non seulement opté pour Android Automotive, mais elle va confier au géant américain le cœur de son futur système d’exploitation. C’est aussi sur Google que le groupe se repose pour le cloud auquel sont reliés ses usines.
Les autres constructeurs ont tendance à sélectionner Amazon (AW) ou Microsoft, sans confier à un même géant du numérique les clés du château. Encore que… BMW va collaborer avec Amazon pour héberger dans le cloud les données liées aux futurs systèmes de conduite automatisés (en plus de gérer les données pour les mises à jour logicielles de la flotte connectée). Et il va aussi se reposer sur la technologie d’Alexa pour développer sa prochaine génération d’assistant vocal. Google n’a peut-être pas le monopole, mais c’est difficile de se passer des champions du digital.