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Alors que le tout-électrique peine, Toyota a-t-il eu raison de tout miser sur les véhicules hybrides ?

alors que le tout-électrique peine, toyota a-t-il eu raison de tout miser sur les véhicules hybrides ?

La détermination de Toyota à investir des sommes colossales dans l’hybride a longtemps suscité des critiques.

Au cours des dix dernières années, Toyota s’est fait le plus fervent défenseur de l’hybride dans l’industrie automobile. Tandis que ses concurrents ne prenaient pas au sérieux sa position, celle-ci est en passe d’être réévaluée en Europe et aux États-Unis.

L’hybride a le vent en poupe. Les ventes de ces véhicules qui combinent deux types de motorisation – une motorisation thermique (le plus souvent à essence) et une motorisation électrique – ont bondi de 34 % en France en 2023, rapportait La Tribune, mi-février.

Les véhicules hybrides concernés par cette croissance sont les “hybrides simples” : des voitures qui disposent de petites batteries qui se rechargent grâce à une récupération d’énergie effectuée lors de la décélération et du freinage.

Au mois de janvier, la part des “hybrides simples” a connu une hausse comprise entre 23 % et 43 %, selon la Tribune. Un chiffre qui varie en fonction de leur degré d’hybridation. Désormais, les constructeurs misent largement sur ce type de voitures, nous informe le journal économique et financier. Cette préférence, on la retrouve du côté de Renault, avec ses modèles Arkana et Captur II, mais aussi avec Toyota Yaris et Toyota Yaris Cross. Désormais, ces véhicules figurent dans le top 20 des ventes de voitures à travers l’Hexagone.

La détermination tenace de Toyota à investir des sommes colossales dans l’hybride a longtemps suscité les critiques du côté des investisseurs et des écologistes, détaille le Financial Times, dans une analyse publiée lundi 26 février. Néanmoins, il semblerait que la position du constructeur automobile japonais soit réévaluée par ses concurrents –mais sans doute pas pout les tenants d’une sortie la plus rapide possible des énergies fossiles.

“Je dois des excuses à Toyota”

Toyota a passé la dernière décennie à se faire le plus fervent défenseur de l’hybride dans l’industrie automobile, estimant à diverses reprises que les véhicules entièrement électriques (plus chers) ne trouveraient pas grâce auprès des consommateurs.

Or, sous l’effet conjugué de la hausse des prix et des préoccupations liées à une possible insuffisance en matière d’infrastructures pour recharger les voitures, ce qui était autrefois jugé comme une hérésie est en train d’être réévalué sur les marchés européens et américains, observe le quotidien économique et financier britannique.

Par le passé, Adam Jonas, un analyste pour la banque américaine Morgan Stanley, prédisait qu’une réglementation gouvernementale agressive et une préférence manifestée par les consommateurs pour les véhicules entièrement électriques viendraient à bout du marché hybride. Mais en ce mois de février, il a revu sa position : “Je dois des excuses à Toyota.”

L’évolution du marché est perceptible si l’on regarde les résultats financiers de Toyota. En 2023, le constructeur japonais a vendu 3,4 millions de voitures hybrides (sur un total de 11,2 millions de véhicules vendus, électriques et hybrides confondus), soit une hausse de 31,4 % par rapport à l’année 2022.

Ces constructeurs qui revoient leurs plans

À l’heure actuelle, la majorité des acteurs de l’industrie automobile continuent de penser que le développement de véhicules électriques rentables est la meilleure des options à long terme, poursuit le Financial Times. Néanmoins, la renaissance des hybrides incite certains d’entre eux à revoir leurs plans.

Dans un marché hybride américain principalement dominé par Toyota, Honda, ainsi que le duo sud-coréen Kia et Hyundai, les constructeurs nationaux se font la course pour rattraper leur retard. En janvier, General Motors, qui avait largement supprimé les hybrides rechargeables, a dit vouloir réintroduire cette technologie, concédant que les clients mettaient plus de temps que prévu à adopter des modèles entièrement électriques. De son côté, Ford, qui perçoit les hybrides comme une technologie intérimaire, a estimé que ses ventes, concernant ce type de modèles, augmenteraient de 40 % en 2024, soit le double de l’an dernier.

Une stratégie payante à long terme

Dans un article publié fin janvier, L’EnerGeek estimait que les ventes fructueuses de Toyota en 2023 étaient, en grande partie, dues à son choix stratégique de privilégier les voitures hybrides aux véhicules électriques. Pour la cinquième année consécutive, le constructeur japonais a conservé son titre de numéro un mondial des ventes automobiles. Un succès d’autant plus impressionnant qu’il survient dans un contexte de défis majeurs pour cette industrie, notamment à cause des turbulences du marché et de la pénurie de semi-conducteurs.

Le site spécialisé estime que Toyota, en accumulant des ressources grâce à ses ventes d’hybrides, devrait être en mesure d’investir de manière massive dès que le marché de l’électrique sera complètement développé. Sa tactique devrait l’aider à vite rattraper les acteurs qui s’y consacrent, à l’instar de BYD et de Tesla, qui ont vendu 1,57 million et 1,81 million de voitures électriques l’an dernier.

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