De tous les constructeurs historiques de sportives, Aston Martin semble le plus disposé à passer à l’électrique. Mais les moyens lui manquent. Pour le moment, pusique Lawrence Stroll a engagé des discussions avec Lucid et le fond souverain saoudien.
Tout le monde n’est pas Porsche. Ainsi, Ferrari, Lamborghini, ou autres McLaren envisagent l’électrique, mais comme une contrainte. De son côté, Aston Martin a été un des premiers constructeurs de « super sport » ou « super luxe » à sérieusement envisager des modèles électriques dans sa gamme.
Mercedes, dans la continuité
Aston Martin semble donc plutôt volontaire en matière d’électrification et pourrait même tirer son épingle du jeu. Mais ses ressources technologiques sont limitées et sa situation financière reste critique. Pas moyen de concevoir seul. Un partenaire est absolument nécessaire.
Bien entendu, l’électrification avec Mercedes parait comme la suite naturelle de la fourniture des moteurs, transmissions et composants électronique. Jusqu’à présent, on imaginait aisément la future Aston Martin électrique comme une proche cousine de la future AMG GT électrique, sur la plateforme AMG.EA. Sauf que depuis l’entrée en scène du milliardaire canadien Lawrence Stroll, le partenariat noué voici quelques années est vécu comme une contrainte plus qu’une opportunité, malgré les liens qui unissent par ailleurs les deux marques en Formule 1. Ce qui renforce l’urgence, puisque les moteurs pour le moment envoyés d’Allemagne quitteront le catalogue d’ici à 2027, et que le partenaire Britishvolt choisi pour les batteries est en mauvaise posture…
L’ogre Geely en embuscade
Aston Martin la tradition, Lucid le futur
La dernière piste est celle privilégiée par la direction actuelle : l’Arabie Saoudite et Lucid. D’un point de vue des produits, Aston Martin se positionnerait au-dessus de Lucid en termes de prix, sans grand risque de cannibalisation. Une Lagonda dérivée de la Lucid Air Sapphire aurait de l’allure et pourrait sans doute être affichée à plus de 300 000 €. Et cela donnerait à l’image de Lucid un certain ancrage dans l’univers du haut de gamme et du luxe.
En prime, les deux constructeurs partagent déjà un actionnaire de référence : le fonds souverain saoudien, qui détient 18,7% d’Aston Martin et 60,5% de Lucid. Sur le plan financier, un partenariat aurait du sens, à condition que les Saoudiens acceptent de mettre la main à la poche pour soutenir deux constructeurs dans une situation financière délicate. Gageons que la réponse sera positive si cela permet d’ajouter un joyau comme Aston Martin dans l’escarcelle.