Bullit, le policier incarné par Steve McQueen, crève l’écran avec sa Mustang Fastback et sa poursuite d’enfer dans les rues de San Francisco. Pourtant, les origines de ce coupé sportif sont plus que modestes…
PHOTOS : N. SOLER
C’est bien ce que voulaient les dirigeants de la marque : une allure sportive et racée dans une carrosserie qui, à l’échelle des Etats-Unis, restait particulièrement courte. Au pays du gigantisme automobile, ses 4,66 m apparaissent carrément courtauds. Mais quelle gueule !
La Ford Mustang Fastback
Moteur : V8 bloc fonte, arbre à cames central
Cylindrée : 4 727 cm3
Vitesse maxi : 190 km/h
Production : 2 978 372 exemplaires (1964-1973, toutes carrosseries confondues)
Cote actuelle : de 27 000 à 38 000 €
PHOTOS : N. SOLER
De dos, l’allure est époustouflante : le pan incliné, cerné parles petits ailerons conservés de la carrosserie trois volumes, ajoute à la sportivité de la silhouette. Les triples feux verticaux font aussi très “sport”, sans oublier le double échappement. Le tout avec beaucoup de chrome.
Un châssis provenant de la très banale berline Ford Falcon, des moteurs pas spécialement pimentés et des boîtes de vitesses à trois rapports d’un désagrément maximal : les origines de la Mustang sont loin d’être nobles ou sportives. C’est justement ce que recherchait le géant américain : proposer un modèle visuellement racé et attrayant, mais empruntant un maximum d’organes à la très grande série pour s’afficher à un prix particulièrement bas. Dotée d’une esthétique inspirée et spontanément athlétique, l’auto dégage une image exactement en accord avec ce que voulaient les dirigeants de la marque. Le succès va être immense et immédiat : 22 000 commandes dès le premier jour de mise en vente ! Du jamais-vu, même au pays de l’Oncle Sam, où tout prend des dimensions maxi. Après le coupé classique à coffre proéminent et le cabriolet sorti simultanément, Ford lance la carrosserie Fastback. Avec son pan arrière incliné, elle fait tout de suite plus racée…
Fougue virile
Gare aussi à la direction dont la précision n’est pas la première vertu et aux freins qui, même sur les versions avec disques à l’avant, se montrent particulièrement paresseux. Beaucoup d’éléments sont modernisés sur les Mustang revendues aujourd’hui.
La cote d’amour de ces coupés qui ont été les plus nombreux à tourner dans des films (record mondial) a toujours été élevée. Depuis des années, c’est aussi leur cote… financière qui a flambé. Pas de raison de grincher si vous tombez sur un bel exemplaire. Mais les autos dans des états douteux qui traversent l’Atlantique depuis quinze ans sont aussi proposées au prix fort. Attention !
PHOTOS : N. SOLER
Comme sur la mythique Corvette de Chevrolet, la planche de bord adopte des formes symétriques à gauche et à droite. Le décor façon bois se marie très bien aux compteurs à fond blanc et au volant alu et bois, en accessoire d’époque.
PHOTOS : N. SOLER
Déjà, ce V8 ancien n’est par nature pas très sobre…
PHOTOS : N. SOLER
Dès la première année, il y a eu trois carrosseries proposées : le cabriolet, le coupé à profil trois volumes avec coffre proéminent, et ce Fastback à pan arrière incliné, le plus sportif de tous. Une carrosserie apparue en août 1964, quatre mois après le lancement.
1964, cette année-là
Le train à grande vitesse japonais Shinkansen est inauguré en octobre, à l’occasion des Jeux olympiques de Tokyo, dix-sept ans avant le TGV français.
Mais il n’atteint que 210 km/h en pointe, contre 270 km/h pour notre futur train. En France, c’est la fin pour la marque de prestige Facel Vega, après dix ans d’une belle aventure. Au total, seulement 2 897 voitures auront été construites.
DR