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CES de Las Vegas : des puces, des cartes et de la simulation pour rendre la conduite autonome

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CES de Las Vegas : des puces, des cartes et de la simulation pour rendre la conduite autonome

Au CES de Las Vegas, les acteurs classiques de l’automobile avancent sur l’automatisation de la conduite, de même que les Chinois et quelques nouveaux venus.

On ne parlera pas de Tesla, car la firme ne vient jamais au Consumer Electronics Show. Il n’y a donc pas de démo de Cybertruck à Vegas, pas plus que du camion Semi. Par contre, un concurrent potentiel y expose cette année. Il s’agit de Kodiak, une société américaine créée par des vétérans du transport et de la conduite autonome (Aurora, Google, Uber). Créée en 2018, la structure a développé plusieurs prototypes et propose sur le marché un camion électrique et automatisé. Ce véhicule a été commandé à 800 exemplaires (!) par Loadsmith, une plateforme de logistique du Colorado.

Personne n’en a parlé. Kodiak, qui s’appuie sur les puces de Nvidia, a déjà collaboré avec Ikea et Maersk aux USA et fournit l’armée américaine. Précisons que ce camion autonome a recours à des lidars (en provenance de Luminar), contrairement à celui de Tesla. L’autre curiosité est une caravane électrique et semi-autonome, qui vient s’accrocher toute seule à la boule d’attelage. La Pebble Flow a été développée par une start-up, fondée par des anciens d’Apple, Tesla et Volvo. Elle aussi a des recours à des puces Nvidia, tout comme le robot-taxi de Zoox, une filiale d’Amazon.

Son véhicule au design très futuriste et sans volant ni pédales roule sur route ouverte à Foster City, en Californie. Le fabricant de puces américain fournit aussi sa technologie à des constructeurs chinois pour rendre leurs véhicules plus autonomes, comme Li Auto (avec le système Drive Thor), ou encore Great Wall, Zeekr et Xiaomi qui utilisent la solution Drive Orin.

Un stationnement sans conducteur

Du côté des marques plus classiques, c’est BMW qui fait le show. Avec l’aide de Valeo, le constructeur allemand fait la démonstration d’une solution permettant de garer à distance des voitures. L’opérateur prend la main à partir d’un simulateur et peut interagir avec la voiture. La solution se base sur des caméras de série et sur la plateforme sécurisée V-Cloud de Valeo pour donner une vision en temps réel de l’environnement et de l’intérieur de la voiture.

La téléopération de voiturier permet de répondre aux besoins de gestionnaires de flottes, de constructeurs automobiles (pour déplacer les voitures en sortie d’usines), ou encore des sociétés de robot-taxis. Toujours dans le domaine du stationnement, Bosch étudie la recharge automatisée des véhicules électriques. En partenariat avec Cariad, la filiale logicielle du groupe Volkswagen, l’équipementier teste un système qui combine son expertise du stationnement automatisé de niveau 4 (développé avec Mercedes et opérationnel à Stuttgart) et une borne dotée d’un bras robotisé.

Les tests se déroulent en Allemagne, d’une part chez Bosch à Ludwigsburg, et d’autre part chez Cariad à Ingolstadt. Précisons au passage que le même Bosch travaille aussi sur un super ordinateur central capable de fusionner le multimédia et les aides à la conduite sur une même puce. Basé sur la puce SnapDragon Ride Flex de Qualcomm, ce système permettra de réduire les coûts et de rendre la conduite automatisée plus abordables, y compris sur les véhicules compacts et de gamme moyenne.

Des véhicules toujours plus intelligents

Qualcomm est aujourd’hui un fournisseur incontournable de l’industrie automobile. Plus de 350 millions de véhicules dans le monde embarquent ses technologies, dont 40 millions au niveau du cockpit et 12 millions pour les systèmes de perception. Les solutions font appel de plus en plus à l’IA et à la connectivité (5G, Wi-Fi, communication entre les véhicules et avec la route de type V2X). D’autres acteurs pointent le bout de leur nez, comme LG et Lenovo qui viennent de l’électronique et de l’informatique et souhaitent s’inviter sur le marché de la conduite automatisée.

Toutefois, la puce seule ne suffit pas. La carte a aussi un rôle à jouer, comme le montre TomTom. Ce pionnier du GPS, qui a développé une cartographie haute définition (HD) s’est rapproché de Mitsubishi Electric pour accélérer la conduite automatisée. Ce partenaire japonais a développé un localisateur haute définition qui s’appuie sur les satellites Quasi-zenith (QZSS). La combinaison des deux technologies permet de fournir des informations extrêmement précises sur la position du véhicule et des données routières essentielles, comme le marquage des voies au sol ou les panneaux de signalisation. De son côté, HERE développe aussi une carte haute définition. C’est celle qui permet à Mercedes, mais aussi à BMW de proposer une conduite de niveau 3. Les capteurs ne représentent qu’une couche supplémentaire d’information.

Des jeux et de la réalité mixte

Anticipant un futur où on conduira moins, constructeurs et équipementiers explorent de nouveaux horizons. Ainsi, il est possible chez BMW de tester les lunettes à réalité augmentée XReal Air 2. C’est une autre façon d’appréhender l’environnement avec les consignes de navigation et les alertes en cas de danger, mais aussi de l’information sur les bornes de charge et des contenus liés au divertissement.

Et la prochaine grosse évolution, c’est la réalité étendue (un mixe de la réalité virtuelle, augmentée et mixte) : un domaine dans lequel le groupe a déposé 70 brevets. Chez Valeo, on s’intéresse à ce domaine. L’an dernier, l’équipementier français avait proposé une expérience de réalité étendue dans un cockpit. Le CES 2024 est l’occasion de coiffer un simple casque de réalité virtuelle et de bénéficier de contenus liés aux capteurs et aux logiciel embarqués à bord d’un véhicule. Au programme : jeux, détente et divertissement pour le conducteur et les passagers.

La simulation pour aller plus vite vers le véhicule autonome

Enfin, il est aussi question de simulation au CES. Ainsi, la firme spécialisée Ansys joint ses forces avec celles de Nvidia pour tester et développer plus rapidement les systèmes de conduite autonomes. Reliés au cloud, les capteurs AVxcelerate du premier améliorent les environnements en 3D haute-fidélité et évolutifs de la plateforme DRIVE Sim du second. Il devient ainsi possible de générer des scénarii avec des modèles physiques prédictifs et précis pour les capteurs de caméra, de lidar et de radar.

En exploitant la puissance de cette solution intégrée, les ingénieurs seront en mesure de développer, d’entraîner, de tester et de valider les performances des systèmes de perception, tout réduisant les délais et les coûts. La plate-forme exploite les capacités graphiques hautes performances et l’IA de Nvidia. Il est à noter que BMW utilise par exemple les fameux capteurs d’Ansys et a même contribué à leur codéveloppement. L’objectif est de simuler diverses situations qui imitent la conduite du monde réel avant de faire passer les véhicules au niveau 3 et au-delà.

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