Essai video - Ford Bronco (2023) : le cheval qui grimpe aux arbres

Note

de la rédaction

12,8/20

EN BREF

4×4 enclenchable

Châssis séparé

À partir de 78 000 €

Parmi les constructeurs généralistes, Ford  possède un talent tout particulier pour raviver des véhicules de son passé. Les Mustang et  GT sont là pour le prouver, et l’on en viendrait presque à regretter que ces remises au goût du jour ne soient pas plus nombreuses.

Presque, car un véhicule vient s’ajouter à ces modèles mythiques : le Bronco. L’originel, apparu en 1965, comptait parmi ces tout-terrains qui commençaient à se civiliser, suivant une tendance initiée par Jeep, avec son Grand Cherokee de 1962. Mais le Bronco, nom qui désigne un cheval à dresser (histoire de continuer dans la veine de la Mustang), se voulait moins routier que le Jeep. Il n’en a pas moins connu un certain succès, perpétué sur 5 générations, la cinquième s’éteignant en 1996…

De ses ancêtres, le nouveau Bronco retient l’architecture générale : préférant poser sa carrosserie sur un châssis séparé que de recourir à une structure monocoque, il adopte à l’arrière un essieu bien rigide, les roues avant étant, heureusement, indépendantes. Ces choix techniques anciens donnent le ton : nous avons ici affaire à un engin dédié à un usage rude, donc faisant passer la robustesse avant le reste. En ce sens, il rappelle la Jeep Wrangler, et il continue côté transmission. En effet, le Ford est un 4×4 non permanent. En clair, par défaut, il envoie sa puissance aux roues arrière, et ne rend moteur son train avant qu’à la demande, par exemple, quand le terrain devient difficile. Car oui, l’américain se destine au franchissement, bénéficiant pour cela d’équipements spécifiques.

La version d’entrée de gamme Outer Banks dispose de deux modes 4×4, l’un pour les évolutions lentes en tout-terrain, l’autre pour les évolutions rapides, toujours hors bitume. Il comporte donc une boîte de transfert, dotée d’un réducteur pour les évolutions lentes, soit une gamme de vitesses courtes pour gravir des pentes très raides. Sur la route, on le laissera en propulsion. Pour optimiser son utilisation, ce Bronco s’équipe de 6 modes de conduite : Normal, Eco, Sport, Terrain Glissant, Boue et Sable. En France, il n’est proposé qu’avec une boîte automatique à dix rapports, proche de celle de la Mustang, mais l’Outer Banks se passe de blocages de différentiels.

Ceux-ci, on les trouve, gérés par électronique, sur la finition Badlands, plus spécifiquement dédiée au hors-piste. Ils s’ajoutent aux spécifications de base de l’Outer Banks, qui profite aussi deux modes de conduite supplémentaires : Baja et Franchissement. Doté d’amortisseurs spécifiques, des Bilstein à détection de position, le Badlands peut aussi déconnecter sa barre antiroulis avant, afin d’augmenter ses débattements de roues (240 mm à l’avant et 261 mm à l’arrière, contre respectivement 200 mm et 215 mm à l’Outer Banks, par ailleurs équipé d’amortisseurs standard) et ainsi d’accroître ses capacités de franchissement.

Le look extérieur très cubique se retrouve également au niveau de la planche de bord. D’un look massif et taillé dans un plastique dur que l’on devine épais, le tableau de bord bénéficie pourtant de deux grands afficheurs digitaux fort complets et pratiques à l’usage, ainsi que de très confortables sièges à réglages électriques. Un ensemble à la fois roots et techno n’oubliant pas le confort sans chercher les chichis, voilà qui semble tout adapté. Si seulement les assemblages étaient moins… rustiques !

L’habitacle se révèle spacieux, tout comme le coffre, dont l’ouverture latérale pourra toutefois poser problème dans quelques parkings trop courts. Spacieux, il accueille de 471 l à 1 804 l de bagages.

Nous sommes rendus dans le domaine de Forest Hill, dans le 95, pour tester le Bronco en tout-terrain. Il pleut, on nous a réservé un parcours très accidenté, ponctué de montées très raides dans la boue, de passages sur de la rocaille, de plongées dans des gués : on ne va pas ménager notre Badlands !

Pour emmener le tout, on trouve un V6 2,7 l biturbo essence à injection directe développant 335 ch, pour un couple pantagruélique de 563 Nm : pas de trop pour emmener le Bronco, qui pèse 2 214 kg en Outer Banks et 2 343 kg en Badlands. Comme le moteur se passe de toute électrification, vous aurez compris que les consommations sont élevées et les émissions de CO2 sont colossales vu ce qui se pratique actuellement. En moyenne, le Bronco avale de 13,7 l/100 km à 14,2 l/100 km selon la version, et émet de 326 g/km à 338 g/km. Oui, il est donc frappé du bonus maximal, tempéré par le fait que celui-ci ne doit pas dépasser 50 % du prix d’achat.

Un bouton rotatif permet de sélectionner le type de transmission souhaité, et autour de celui-ci tourne une couronne destinée à choisir son mode de conduite. Les passages en 4×4 et en vitesses courtes se font de façon automatisée, en fonction des programmes enclenchés : pas besoin de leviers spécifiques. En revanche, des touches situées au centre de la coiffe de la planche de bord permettent de désaccoupler la barre antiroulis et de bloquer les différentiels, tout ceci individuellement.

Pour les chemins boueux, gavés d’ornières et peu adhérents des sous-bois, les modes 4H (4×4 en vitesses longues) et Terrain Glissant suffisent amplement. Là, on est étonné par le confort procuré par la suspension, dans la catégorie franchisseur s’entend. En revanche, pour la grimpette, le 4L (vitesses courtes) s’impose : on appuie sur la touche et on place la couronne sur Franchissement.

Là, oui, le Bronco, doté d’un angle d’approche de 41° (33° en fuite) monte sans effort apparent, il suffit de maintenir une accélération suffisante et constante, en se pressant de prendre son temps. Je suis descendu pour prendre des photos : j’ai failli tomber tant le sol est glissant. Je ne m’en doutais absolument pas au volant du Ford, où tout paraît facile. Il faut dire que le Badlands reçoit d’office des pneus tout-terrain en 285/70 R17.

L’image de la caméra de recul indique précisément la trajectoire prise par les pneus.

Un gué se présente ? Allez, mode Boue sélectionné et on passe, sachant que ce Bronco peut affronter 80 cm de flotte. Nous sommes arrêtés dans l’eau boueuse, y avons reculé, sans aucun souci. Et pour les descentes, là encore, le Ford s’occupe de tout. On sélectionne une vitesse et le véhicule s’y tient strictement : on a juste à tourner le volant. Facile, trop facile presque ! Certes, nous n’avons pas mis le Bronco dans ses situations réellement abracadabrantes (pas de croisements de ponts dans des rochers par exemple), mais l’aperçu qu’il nous a donné de ses capacités en tout-terrain nous a séduits.

Pour la route, on nous a confié un Outer Banks, moins évolué pour les terrains impossibles, mais dotés de pneus plus typés goudron (des 255/70 en 18 pouces), sachant que sa garde au sol se limite à 237 mm, contre 261 mm au Badlands.

Le Bronco sautille un chouïa sur les bosses, mais sans plus. L’adhérence étant importante, on se surprend à augmenter progressivement ses vitesses de passage en virage, le nez du véhicule ne commençant à glisser que très lentement. L’essieu arrière rigide se fait presque totalement oublier (il faut dire qu’il est tenu par 5 bras), une autre surprise. Dans ces circonstances, le Ford semble surpasser sur tous les plans la Jeep Wrangler, même si, pour en être sûr, il faudrait les opposer dos à dos. L’assistance des freins du Ford réagit très promptement, pourtant, les distances d’arrêt n’impressionnent pas : le poids conséquent allié aux pneus mixtes n’aident pas. Cela ne remet en rien en cause le très bon bilan routier du Bronco, par ailleurs correctement insonorisé, même si des grincements de carrosserie sont perceptibles. Avais-je mentionné que les portes et le toit sont amovibles ?

En France, la gamme Bronco est bien moins fournie qu’aux USA. On l’a vu, elle se compose de deux versions, Outer Banks et Bad Lands.

L’Outer Banks (76 500 €) bénéficie en série de la clim auto bizone, des sièges avant à réglages électriques, du GPS, du Carplay et de l’Android Auto sans fil, du système audio à 10 haut-parleurs, de l’écran central tactile de 12 pouces, des aides à la conduite hors-piste, du régulateur de vitesse adaptatif, du chargeur à induction pour smartphone, du rétro intérieur électrochrome, du volant chauffant en cuir, des ports USB A et C accompagnés d’une prise 12 volts, ou encore du démarrage sans clé.

Le Bad Lands (80 500 €) ajoute à tout ceci des éléments destinés au tout-terrain : blocages des différentiels avant et arrière, barre antiroulis avant déconnectable, aides à la conduite hors-piste avancée, décoration extérieure spécifique, voire les barres de toit.

Le point techno

En plus de ses aides en tout-terrain, le Bronco s’équipe de série d’assistances à la conduite sur route avancées : centrage sur la file (pas très efficace), système de prévention de collision avec détection des piétons, alerte pré-collision et freinage automatique d’urgence, mais aussi freinage d’après choc, ce qui est plus rare.

Equipements et options

Version : II 2.7 V6 ECOBOOST 335 BADLANDS POWERSHIFT

Equipements de sécurité

• Aide au démarrage en côte

• Feux de jour à LED

• Airbags conducteur et passager

• BLIS – Système de surveillance des angles morts avec alerte de véhicule en approche

• Feux de route intelligents – Commutation automatique des feux de route aux feux de croisement

• Phares antibrouillard AV/AR

• Airbags latéraux

• Capteur de pression des pneumatique

• Roue de secours avec capteurs de pression des pneus

• Système de prévention de collision avec détection des piétons, alerte pre-collision et freinage automatique d'urgence

• ABS avec Trail Control, Trail Turn Assist et Trail One-Pedal Driving

• Airbag Safety Canopy Side

• Système de contrôle de la descente Hill Descent Control

• Aide au maintien dans la voie avec alerte de franchissement involontaire de ligne

Equipements de confort

• Banquette AR rabattable

• Lunette AR dégivrante

• Rétroviseurs extérieurs noirs

• Aide au stationnement AV/AR

• Frein de stationnement électrique

• Rétroviseur électrochrome

• Siège AV chauffants

• Régulateur de vitesse adaptatif

• Vitres et lunette AR surteintées

• Ecran tactile LCD 12''

• Filet de protection pour coffre

• Siège conducteur à réglages électrique 10 directions

• Siège passager à réglages électriques 8 directions

• Tableau de bord avec écran couleur 8''

• Volant chauffant en cuir

• Navigation, système audio 10 hauts-parleurs, DAB

• Rangements dans le dos des sièges

• Rétroviseurs extérieurs électriques et chauffants avec répétiteur et éclairage au sol

Esthétique / Carrosserie

• Barres de toit

• Trappe Easy Fuel

• Peinture non métallisée Blanc Oxford

• Garniture de toit insonorisante

• Sac de stockage des panneaux de toit

• Toit Gris Carbonized

• Kit de démontage de la porte / du toit

• Sellerie mixte cuir et vinyle Noir Onyx

• Jantes alliage 17'' Gris Carbonized

Autres équipements

• Air conditionné automatique bizone

• FordPass Connect avec modem embarqué

• Levier de vitesse en cuir

• Caméra 360°

• Chargeur à induction pour Smartphone

• Poignées de porte noires

• Badge Badlands

• Calandre Gris Carbonized avec inscription “BRONCO”

• Elargisseurs d'ailes noirs

• Phares AV/AR à LED

• Barres de protection latérales Badlands

• Pneus Tout Terrain R17 285/70

• Transmission 4 roues motrices permanente avec boîte de transfert électro-mécanique (4L, 4H, 2H, 4A)

• Garnitures de portes premium

• Plaques de seuil de portes en acier inoxydable

• 2 ports USB 12V (A et C) et prise 230V à l'AR de la console centrale

• Prise européenne

• SYNC 4 avec Reconnaissance vocale / Apple CarPlay et Android Auto sans fil

• Tapis de sol toutes saisons

• Protection de l'espace de chargement

• Ford Co-Pilot360

• Accès intelligent avec ouverture / fermeture

• Accès sans clé

• Advance Trac avec RSC

• Barre stabilisatrice déconnectable à l'AV

• Différentiels AV et AR avec blocage

• Freinage post-collision

• Kit de blocage de roue

• Terrain Management System avec modes de conduites G.O.A.T (Normal, Eco, Terrain Glissant, Boue, Sand, Franchissement et Baja)

• Suspensions HOSS 2.0 Bilstein à détection de position

Options disponibles

• Peinture métallisée Bleu Velocity

  1300 €

• Peinture non métallisée Gris Cactus

  1300 €

• Peinture non métallisée Area 51

  1300 €

• Peinture métallisée Noir Shadow

  1200 €

• Peinture métallisée Gris Carbonized

  1200 €

• Peinture métallisée Vert Eruption

  1200 €

• Peinture métallisée Fashion Gris Azur

  1300 €

• Peinture métallisée Premium Rouge Hot Pepper

  1300 €

L’absence d’électrification du Bronco lui vaut le malus maximal, dans la limite de 50 % du prix de vente. Soit plus de 42 000 € dans le cas du Badlands, pour un total dépassant les 120 000 €. Dommage car à 80 500 €, ce dernier coûte 200 € de moins que son concurrent tout désigné, le Jeep Wrangler Overland (272 ch + 145 ch). Or, si celui-ci se montre certainement aussi efficace en tout-terrain, il est moins à l’aise sur route. Seulement, sa mécanique hybride, n’émet officiellement que 79 g/km de CO2, donc le Jeep échappe au malus et se révèle, en fin de compte, nettement moins cher que le Ford. Il en va de même pour un autre rival, plus raffiné celui-ci : le Land Rover Defender 110. Affiché dès 83 500 €, il produit 404 ch, et profite, lui aussi, d’une mécanique hybride. À 59 g/km de CO2, il ne pâtit pas non plus du malus… Dur, dur pour le Bronco, dont Ford ne prévoit d’écouler qu’environ 150 exemplaires annuels en France.

À retenir : aussi à l’aise sur route qu’en tout-terrain

Évidemment, nous n’avons pas testé le Badlands sur route ni l’Outer Banks en tout-terrain. Il n’empêche que le Bronco étonne par ses compétences sur tous les terrains, et surtout sur le bitume. À la lecture de sa fiche technique, on ne soupçonne pas qu’il s’y montre aussi à son aise, dynamique, relativement précis, stable et très sûr. Ce, dans un confort appréciable, et en se contentant d’une consommation presque raisonnable de 13,5 l/100 km. On n’en regrette dès lors que plus son absence d’hybridation entraînant un surcoût monstrueux. Mais peut-être cela lui vaudra-t-il une certaine exclusivité, gage d’une belle valeur de revente ?

Caradisiac a aimé

• Le moteur performant et agréable
• L’efficacité en tout-terrain
• Les belles prestations routières
• L’habitabilité
• Le confort
• L’équipement

• Les ouvrants et le toit démontables

Caradisiac n’a pas aimé

• Le gabarit
• Les distances d’arrêt
• Le malus énorme
• La porte de coffre encombrante
• Les quelques bruits de carrosserie
• Les ajustements approximatifs

Les prix

Le Ford Bronco (dès 76 500 €) est évalué dans la catégorie des grands 4×4 franchisseurs, comportant notamment :

Le Jeep Wrangler 4Xe : 272 + 145 ch, 79 g/km, dès 80 500 €

Le Land Rover Defender 110 P400e : 404 ch, 59 g/km, dès 83 500 €

Les chiffres clés