Pour la 49e édition de son festival du cinéma américain, Deauville dispose d'un sponsor parfaitement en phase avec sa vocation. Car d'Un homme et une femme à Bullitt, Ford est largement visible dans le cinéma américain en général et à Deauville en particulier.
Une Mustang sur les planches, et des chabadabadas dans la tête.
Il y a des opérations de sponsoring tellement évidentes que l’on peut se demander pourquoi elles n’ont pas été réalisées avant. C’est le cas de Ford qui s’acoquine avec le festival de Deauville qui s’achève demain soir, après 10 jours de projections. Il aura donc fallu attendre 49 éditions pour que l’évidence soit réalité et pour que les Mustang sillonnent et stationnent entre les planches et le casino normand.
Quand Laurel & Hardy prennent le volant, c’est en Ford T forcément.
Une Mustang à Deauville, une autre à San Fransisco
Deauville déjà, à laquelle Lelouch, et la Mustang ont contribué en lui offrant le glamour des années 60. Mais c’est loin de la Normandie, à San Francisco, qu’une autre Mustang, moins romantique, va se mettre en lumière. C’est celle de Steve Mc Queen dans Bullitt et sa fameuse course-poursuite. Ce morceau de bravoure est d’ailleurs l’une des seules scènes remarquables d’un film qui ne figure pas parmi les chefs d’œuvre du siècle. Mais la scène de près de 11 minutes éblouit par son réalisme, et vaudra à son monteur un Oscar.
Si Bullitt n’est pas un chef-d’œuvre, Ford va se rattraper quelques années plus tard, avec un film dédié à une autre auto de la marque : la Gran Torino, dans le film éponyme du dernier grand cinéaste hollywoodien : Clint Eastwood. Le long-métrage crépusculaire, et œuvre de rédemption, du vieux réalisateur aujourd’hui âgé de 93 ans, est aussi une ode à la nostalgie d’un monde disparu : celui du Detroit de la grande époque, celui de la chanson du film, composée par Eastwood et chantée par Jamie Collum, et qui évoque « une douce brise qui chuchote à travers une Gran Torino, sifflant une autre chanson fatiguée. Les moteurs ronronnent et les rêves amers grandissent ».
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Clint Eastwood au volant de sa Gran Torino, millésime 1972.
L’histoire d’amour entre le cinéma et Ford ne s’est pas arrêtée en 2008, date de la sortie de Gran Torino. Elle s’est prolongée bien après, et notamment avec Le Mans 66, avec le duel au sommet entre Ford et Ferrari. Cette fois, c’est James Mangold (réalisateur du dernier Indiana Jones) qui est aux manettes et nous narre ce conte de fée tellement américain. À défaut d’être un génie, Mangold est un réalisateur ultra-efficace et son film, qui aurait pu n’intéresser que les aficionados des sports mécaniques, a rencontré un très joli succès.
Après tant et tant d’autos de la marque à l’ovale présentes au cinéma, dans d’autres films, remarquables comme Thelma et Louise de Ridley Scott ou plus oubliables comme John Wick, il était donc temps que ce type de partenariat voit le jour. C’est enfin chose faite avec le festival du cinéma américain de Deauville. L’endroit, et la manifestation, que Ford ne devait pas louper.