Les routes et plus particulièrement les places de parc sont réalisées pour répondre à un standard de véhicules dont les dimensions ne cessent d’évoluer. On le sait, les voitures grandissent et la quantité de SUV disponibles sur le marché devront sans doute faire évoluer ce standard. Mais avec le Raptor, on entre dans une autre dimension. Le gabarit imposant de l’engin, 5.38 m de long, 2.03 m de large (hors rétroviseurs) et 1.93 m de haut impressionne. Heureusement, pour monter et descendre de son bord, on dispose d’un large marchepied, totalement indispensable.
L’avant est très réussi et l’allure très massive en adéquation avec la vocation de l’engin. Sa signature lumineuse singulière lui offre un vrai caractère et l’immense inscription FORD apposée sur la calandre ne laisse pas de doutes sur ses origines. En fait, le Raptor de nouvelle génération s’inspire largement du bestseller de la marque aux Etats-Unis, le F-150 Raptor. Le profil est plus classique avec son allure tri-corps propre aux pick-up. Déjà, on devine que les capacités de franchissement de la bête sont impressionnantes. La garde au sol est très élevée et les angles d’attaque et de sortie sont généreux (31° à l’avant et 27° à l’arrière).
0-100km/h (s) : 7.9: 7.9
Vmax (km/h) : 180: 180
rapp. poids/puiss. (kg/ch) : 8.74: 8.74
6 cyl. 3.0L turbo
292 ch / 491 Nm
2’478 kg
Dans sa couleur ‘Code Orange’ (CHF 1’100.-) et du haut de ses suspensions Fox Live Valve à grand débattement, le Raptor ne laisse pas indifférent. Pour la discrétion, il faudra repasser ! D’autant que la mécanique n’est pas en reste puisque le moteur 6 cylindres Ecoboost 3.0 litres (292 ch et 491 Nm) émet des vocalises agréables pour les amateurs du genre et permet de passer de 0 à 100 km/h en 7.9 secondes.
Le volume de chargement sur la benne est de 1233 litres (maximum 656 kg). Le tout peut être recouvert d’un store cache-bagages électrique (Pack Raptor avec arceau sport, barres de toit et store pour CHF 2’500.-). Dans le compartiment arrière, Ford a également équipé le Ranger de circuits pour brancher des équipements auxiliaires (par exemple des barres lumineuses) qui peuvent être activés via des interrupteurs dédiés au plafond de l’habitacle.
Lorsqu’on franchit le seuil de porte, on découvre une présentation générale plutôt soignée pour la catégorie. Il est loin le temps des véhicules utilitaires aux finitions et matériaux bâclés. Ici, les assemblages sont bien ajustés et le visuel est plutôt réussi. La qualité des matériaux utilisés reste perfectible mais l’ambiance et le design sont cohérents avec l’extérieur.
Les aides à la conduite sont nombreuses (aide au maintien de la voie, régulateur de vitesse adaptatif, détection des angles morts, éclairage “intelligent”, etc) et bien calibrées. L’ergonomie et l’accessibilité des commandes est bonne, à l’exception des boutons sur la console centrale (notamment la molette des modes de conduite) un peu trop reculés selon la position et la taille du conducteur.
Les sièges en cuir noir comportent des inserts de couleur orange et le logo Raptor est placé au-dessous de l’appui-tête, le même logo que l’on retrouve sur le bas du volant. Confortablement assis dans les sièges, on fait face à un volant en cuir avec surpiqûres orange présentant de nombreux boutons de commande permettant de piloter la sono, le régulateur de vitesse ou encore la gestion des suspensions et la sonorité de l’échappement. Le nombre important de boutons demande un temps d’adaptation pour ne pas s’emmêler les pinceaux.
Derrière le volant, on retrouve de larges palettes en magnésium servant à commander la boîte à dix (!) rapports. La manipulation de ces palettes n’est pas idéale. On ressent une légère résistance à chaque action et le bruit de la commande fait très… plastique. Heureusement, la boîte de vitesses enchaîne bien les rapports, même si, à l’usage, on peut questionner la pertinence et l’utilité des dix rapports.
Lorsqu’on prend le volant, et après avoir appréhendé les dimensions du Raptor, on découvre une voiture plutôt agréable à conduire. Toutefois, la direction manque de réactivité. Sa démultiplication est trop importante pour permettre un comportement sportif sur la route, à moins d’avoir la vitesse de bras de Jackie Chan. Cela s’explique par la vocation tout-terrain de l’engin. En effet, hors des sentiers battus, une direction trop vive pourrait être dangereuse pour le conducteur si jamais des retours de volant trop violents se faisaient sentir lors de franchissements. De la même manière, on ne dispose pas d’un retour du volant au point zéro aussi marqué que sur d’autres véhicules.
Le potentiel d’utilisation sur des chemins est impressionnant. Le plaisir de conduite sur des revêtements à l’adhérence précaire est évident et les capacités de franchissement vous laissent sans voix. La garde au sol très élevée prend tout son sens et les modes de transmission (2H propulsion, 4A 4×4 auto, 4H 4×4 gamme haute et 4L 4×4 gamme basse) permettent de s’adapter à toutes les conditions d’adhérence. Sur l’asphalte, en mode deux roues motrices, vous pourrez jouer de la pédale de droite pour profiter du couple moteur pour engager quelques dérives. Cela dit, le gabarit et le poids de la bête combinés à la démultiplication de la direction incitent à une certaine prudence.
La consommation est proportionnelle au gabarit de l’engin : gargantuesque ! Pour limiter ‘la casse’, il faut évidemment privilégier la transmission deux roues motrices. A vitesse constante sur l’autoroute (120 km/h), comptez néanmoins une consommation proche des 14 l/100 km. En moyenne, on descend difficilement en dessous des 15 l/100 km pour un usage mixte courant. Lors de notre essai, la consommation s’est située aux alentours des 17 l/100 km mais notre usage ne peut pas être jugé comme étant représentatif.
Au volant du Ford Ranger Raptor, à vous les grands espaces, les routes bosselées, défoncées, les cailloux et le gravier. Vive les ornières et les conditions difficiles ! Le manque de feeling de direction perceptible sur la route est largement compensé par son comportement ludique hors de sentiers battus. Véhicule baroudeur, il vous emmène partout… en dehors des villes. Motorisation, suspensions et équipements sont atypiques pour le segment mais il s’agit bien d’un véhicule très fun à conduire, inutile pour la plupart d’entre nous donc rigoureusement indispensable…
Pour…
- Capacités de franchissement
- Fun en conduite offroad
- Polyvalence (en dehors des villes)
- Sonorité
- Equipement complet
- Design de caractère
Contre…
- Consommation
- Gabarit peu pratique
- Palettes de commande de boîte
Merci à Ford Suisse pour le prêt de ce Ford Ranger Raptor.
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