L’année cauchemardesque de la Big Tech : les plus grandes entreprises technologiques ont perdu plus de 4.000 milliards de dollars
Les valeurs technologiques semblent prendre de plus en plus de coups ces derniers mois. Après l’annonce de ses résultats du troisième trimestre, l’action Meta a perdu à elle seule 22,6 % d’un seul coup après l’ouverture de la bourse jeudi. Mais l’entreprise de Mark Zuckerberg n’est pas la seule à souffrir.
L’essentiel : les cours des actions des entreprises technologiques en général se portent assez mal. Avec la publication des résultats trimestriels, les actions de la Big Tech plongent à nouveau. Seule Apple, actuellement la plus grande entreprise du monde en termes de valeur boursière, a réussi à endiguer quelque peu l’hémorragie cette année.
- Légèrement en dessous des prévisions, Alphabet a enregistré un chiffre d’affaires de 69,09 milliards de dollars. En hausse de 6 %, par rapport au même trimestre 2021, reste qu’il s’agit de la plus lente progression de la maison mère de Google depuis 2013 (en excluant la pandémie). Son bénéfice net est en chute libre, avec 13,9 milliards de dollars contre 18,9 milliards de dollars entre juillet et septembre 2021.
- À première vue, Microsoft fait mieux, avec un chiffre d’affaires en hausse de 11 %, soit 50,12 milliards de dollars et un bénéfice qui dépasse les estimations, mais qui chute en réalité de 14% par rapport à la même période l’année dernière.
- Le plus mal en point reste Meta puisque son chiffre d’affaires baisse de 4% (27,7 milliards de dollars). Il s’agit de sa deuxième baisse trimestrielle consécutive. Une tendance qui s’inscrit également dans ses bénéfices nets avec 4,4 milliards de dollars, soit moins de la moitié de ce que l’entreprise avait réalisé à la même période l’année dernière.
- À l’autre extrémité, on retrouve Apple avec un chiffre d’affaires en hausse de 8%, soit 90,1 milliards de dollars. Son bénéfice net augmente aussi, mais reste moindre (+0,83%), ce qui suggère tout de même que la firme à la pomme n’est pas totalement à l’abri des perturbations économiques mondiales.
- Tesla s’est également démarqué avec un chiffre d’affaires record de 21,5 milliards de dollars, soit une hausse de 56% par rapport au troisième trimestre 2021. Reste que le montant est légèrement inférieur aux attentes. Son bénéfice net a quant à lui doublé (3,3 milliards de dollars).
- Enfin, après deux trimestres de perte, Amazon a renoué avec les gains et a vu ses revenus croître de 15%. La firme a ainsi enregistré un chiffre d’affaires de 127,10 milliards de dollars, un peu moins qu’espéré. Son bénéfice net a quant à lui baissé (2,9 milliards de dollars), mais ce sont surtout les perspectives de vente pour le dernier trimestre de l’année qui ont fait le plus de mal à l’action d’Amazon. Elle a en effet perdu 19% de sa valeur, avant de se stabiliser à -12%.
Mise en perspective : sept entreprises ont vu quelque 4.000 milliards de dollars de valeur marchande partir en fumée.
- En chiffres absolus, Microsoft (32%) et Alphabet (-36%) ont été les plus grands perdants en termes de valeur boursière. Ces sociétés ont perdu respectivement 810 et 700 milliards de dollars de valeur boursière sur un an.
- Meta, en revanche, est le plus grand perdant relatif. Au moment de la rédaction de cet article, la valeur boursière du géant des réseaux sociaux de M. Zuckerberg était en chute de 640 milliards de dollars, soit une baisse de plus de 70 % sur un an.
- Le pionnier du streaming, Netflix, a, lui aussi, dû essuyer un revers. La société a perdu près de la moitié de sa valeur l’année dernière.
- Tesla et Amazon restent quelque part en milieu de peloton. Le cours des actions des deux sociétés a chuté d’environ 30 % en un an.
- Apple est l’exception : l’action a perdu 20%, mais limite fortement la casse en 2022 (-5%).
Le fait que les entreprises technologiques se portent si mal a tout à voir avec la situation économique mondiale. En général, ce sont les premières actions dont on se débarrasse lorsque les marchés faiblissent. Les mesures prises pour juguler l’inflation galopante dans de nombreuses régions du monde, ainsi que la crainte d’une récession qui en résulte, ont incité les investisseurs à prendre des voies la plus sûres.
