Le râleur officiel d’Automobile Propre aurait pu sortir sans râler du Salon de Lyon. A un détail près.
Début septembre, le râleur en chef était revenu déçu de Munich, à cause d’une organisation alambiquée et de l’absence de beaucoup de grandes marques. Une programmation famélique, qui a déjà touché Paris en 2022 et qui a mis à terre Genève. Rendez-vous autrefois incontournable, le salon suisse a annulé ses dernières éditions faute de candidats prêts à exposer.
Tout l’inverse de Lyon donc, où les firmes se bousculent. Ses organisateurs ont mis en place une recette à succès : un événement simple, (volontairement) basique. Même si l’ambiance un peu soviétique des stands sans décor, qui se résument ainsi à des voitures posées sur de la moquette, peut dérouter, force est de constater que cette formule est une réussite. Car à Lyon, la vedette, c’est la voiture. Et après tout, c’est bien ce qui intéresse les visiteurs d’un salon automobile, qui se foutent que la dernière Renault soit présentée sur un plateau tournant avec en fond un écran XXL.
Les marques s’y retrouvent largement, car l’organisation sans chichi leur permet d’exposer à moindres coûts. On m’a parlé de quelques dizaines de milliers d’euros, quand dans un salon international, c’est quelques centaines, voire millions. L’opération n’est surement pas neutre financièrement, mais elle est intéressante, car au delà des bons de commandes signés, il y a la prise de contact.
Et sur ce point, autre preuve que Lyon est cette fois dans la cour des grands : les constructeurs sont venus avec de nombreuses nouveautés dévoilées en avant-première au public français. Plusieurs véhicules sont ainsi à découvrir à Lyon alors qu’ils ne seront pas dans les concessions avant 2024. Par exemple le Lexus LBX, le Renault Rafale, le Toyota C-HR, la Volkswagen Passat… Les visiteurs ont aussi découvert le nouveau Scénic électrique. Renault a été bien malin de l’amener, car son prochain gros concurrent a, lui, bêtement séché le salon.
Trop tôt ? Le véhicule arrivera dans les concessions en même temps que le Scénic. C’est donc une grosse erreur de Peugeot, qui laisse Renault prendre de l’avance auprès de clients potentiels en visite au Salon (ou encore Ford, venu avec son Explorer électrique, qui sera en vente en 2024 aussi). C’est aussi pour moi négliger le public français, alors que des marques étrangères exposent en avant-première des voitures qui seront lancées bien après l’e-3008, par exemple Mini avec sa nouvelle Cooper SE.
Peugeot n’est pas le seul à blâmer. Volvo fait encore pire en ayant sur son stand une grande photo de l’EX30… mais sans exposer le véhicule. Le plus surprenant est que la marque fait la publicité à la télévision de son nouveau petit SUV électrique. Des clients penseront donc logiquement trouver sur le stand un modèle dont ils ont vu la pub, dont les carnets de commandes sont ouverts, mais non, désolé, circuler, il n’y a rien à voir.
«Â Tiens c’est quoi en face ? Les nouvelles Smart #1 et #3 ? Je vais aller voir leurs offres ».