Parmi les sujets sur la table : une redistribution des actions, la poussée vers l'électrique et la gestion du partenariat avec Geely.
Renault et Nissan discutent de l’avenir de l’Alliance. Les deux constructeurs, qui, avec Mitsubishi, avaient présenté en février dernier un plan visant à poser les bases d’une collaboration qui se poursuivrait à un rythme soutenu jusqu’en 2030, éprouvent quelques difficultés à établir la nouvelle relation entre les marques concernées et les mesures à prendre concrètement pour avancer.
Luca de Meo, le PDG de Renault, qui a été aperçu dans les stands de l’écurie Alpine lors du Grand Prix de F1 de Suzuka, ne s’est pas rendu au Japon uniquement pour suivre les exploits de Fernando Alonso et d’Esteban Ocon. Ce dernier a aussi profité du voyage pour s’entretenir avec Makoto Uchida, son homologue japonais.
La redistribution des actions
Le véritable nœud à défaire semblerait être celui de l’actionnariat. Le lien entre Renault et Nissan repose également sur la possession de nombreuses actions réciproques qui lient le destin des deux constructeurs. Ainsi, Renault pourrait réduire sa participation de 6,1 milliards d’euros.
Les raisons des négociations
La demande de la direction de Nissan serait une conséquence du fait que le constructeur français travaille à la scission de l’entreprise en deux unités distinctes : une dédiée aux voitures thermiques et une dédiée aux voitures électriques (qui devrait s’appeler “Ampère”). Et la scission ouvre des scénarios que Nissan souhaite analyser en détail.
Tout d’abord, Renault demande à Nissan de soutenir l’émergence d’Ampère par de lourds investissements. Le constructeur français souhaiterait intégrer le constructeur japonais dans sa nouvelle entité tout en conservant une part de 51 %. Reste à savoir si cela conviendra à Nissan.
Pas de temps à perdre
À y regarder de plus près, entre les réorganisations d’entreprises, la redistribution des participations, les demandes de financement et l’ouverture à de nouvelles collaborations, il y a encore beaucoup de choses à définir. Seulement, le temps presse : Renault veut séparer sa division thermique de l’électrique dès l’année prochaine afin de relancer la marque en Europe après les dernières années de crise, et pour ce faire, il faut que toutes les pièces se mettent en place.
Face à toutes ces inconnues, la communication officielle se limite à un laconique : “Les deux entreprises continuent à promouvoir des améliorations structurelles pour assurer des opérations et une gouvernance durables pour l’Alliance. Toute autre communication sera faite par les membres de l’Alliance en temps voulu”. Une communication un peu vague, mais ce “moment opportun” ne tardera certainement pas à arriver.