- Bien marquer son identité
- Miser sur une qualité éprouvée
- La mécanique de l’alliance
- Plus chère que l’originale
Chez Mitsubishi en cette fin d’année 2023, c’est du « 50-50 ». Une moitié de produits exclusifs à la marque japonaise et une autre, mise en commun avec les modèles de l’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. Aux côtés des Space Star et Eclipse Cross, on retrouve donc l’ASX arrivé quelques mois plus tôt avec l’allure d’un Renault Captur et dorénavant la nouvelle Colt, une Clio aux logos remplacés.
Si l’on change une lettre à « Colt », ça nous donne « Clio », deux citadines phares de leurs constructeurs respectifs. Elles n’ont jamais eu rien en commun et la première existe depuis plus longtemps, apparue en 1962 lorsque la seconde est sortie en 1990. En 2023, elles s’associent et se confondent jusqu’à devenir des clones. La Mitsubishi Colt reprend donc le procédé mis en œuvre quelques mois auparavant par l’ASX, un SUV citadin qui n’est autre qu’un Renault Captur rebadgé, en remplaçant les insignes du Losange par ceux aux trois diamants de la firme nippone.
Bien marquer son identité
Ainsi, le hayon indique clairement son identité, en se passant toutefois du traditionnel logo. Il préfère inscrire « Mitsubishi » en gros caractères chromés et largement espacés pour occuper tout l’espace disponible. Question style, c’est discutable, surtout que l’emplacement habituel dudit logo est réquisitionné par un bloc rectangulaire très peu harmonieux en guise de support de la caméra de recul. En revanche, cela efface tout doute sur l’identité du constructeur auprès de ceux qui suivraient la Colt sans savoir à quoi se réfèrent les diamants disposés en triangle.
Pour le reste, la version hybride ajoute un badge chromé « Hybrid EV » sur les portes avant et toutes les Colt préfèrent le bouclier avant de la version de base de la Clio, dépourvu de la lame « F1 » plus dynamique, revoient la signature lumineuse des feux de jour verticaux avec des segments plus épais et moins nombreux puis reçoivent des jantes spécifiques qui leur vont plutôt bien. Enfin, la Colt sera l’occasion de retrouver des feux rouges, pour ceux dont le traitement translucide des optiques arrière de la Clio n’a pas convaincu lors de son restylage.
Miser sur une qualité éprouvée
L’échelonnement des équipements varie puisque Mitsubishi propose quatre niveaux de finition contre trois, avec comme principale différence l’absence d’options, excepté pour la peinture métallisée (550 € à 750 €) et l’ajout éventuel d’accessoires. Cinq coloris sont disponibles contre sept chez Renault.
Cela fait de la Colt un modèle bien doté et technologiquement à jour, aussi bien pour l’agrément que pour les aides à la conduite. Les deux premiers niveaux de finition disposent d’un écran tactile central horizontal de 7 pouces façon tablette avec une instrumentation semi-numérique derrière le volant incluant un écran de même taille. Toutes les Colt sont compatibles avec Android Auto et Apple CarPlay. Le troisième niveau d’équipement passe à un écran central vertical de 9,3 pouces avec navigation GPS intégrée. Le niveau supérieur se dote d’une instrumentation 100 % numérique de 10 pouces. Elle ajoute par ailleurs l’ensemble des équipements du catalogue, comme les caméras à 360° avec assistant au stationnement, les sièges avant et le volant chauffants, l’éclairage d’ambiance avec sélection des modes de conduite ou encore le système audio Bose à 9 haut-parleurs.
La mécanique de l’alliance
C’était avec ce moteur que nous avons essayé la Colt. Il permet théoriquement de rouler en ville 80 % du temps en mode électrique avec sa batterie de 1,2 kWh. Il démarre toujours à l’électrique puisqu’il n’y a pas d’embrayage mais trois crabots pilotés qui associent la puissance du bloc électrique principal, d’un second pour contrôler la synchronisation du moteur thermique et servir d’alternateur et du moteur thermique 1,6 l. à quatre cylindres. Quinze modes de conduite en découlent, gérés électroniquement sans intervention possible du conducteur dessus.
Doux et agréable la plupart du temps, il est parfois plus sonore, soit en phase d’accélération, poussant le régime à un niveau constant élevé et sans rapport avec l’allure du véhicule, soit à basse vitesse lorsque le moteur thermique s’allume pour générer de l’électricité, apportant quelques vibrations. Selon l’allure, le rapport engagé est parfois inférieur à celui qui serait le plus adapté. Seul moyen pour régler ce désagrément, relâcher l’accélérateur momentanément, le temps que le système passe au rapport supérieur, avant de reprendre l’accélérateur doucement.
Sur le plan comptable, cette mécanique est en tout cas convaincante. Performante si nécessaire, avec un 0 à 100 km/h en 9,3 sec, bien que le passage de rapport en pleine charge se manifeste par un trou conséquent à l’accélération, dommageable pour les reprises ou sur une voie d’insertion par exemple. Mais surtout économe. Nous avons relevé 5,0 l./100 km sur un parcours entre ville et routes départementales alors que les hausses de rythme ne font jamais réellement exploser les consommations.
Plus chère que l’originale
Puisqu’elle ne se destine pas à affronter directement la Clio mais à représenter un complément de l’offre dans les zones où cette dernière est absente, la Colt n’essaye pas de se montrer plus attractive financièrement. Seule l’entrée de gamme à 18 390 € avec le bloc de 67 ch se situe en dessous de son homologue sur les tarifs, avec seulement 110 € à son avantage. Ensuite il faut compter a minima autour de 1 000 € supplémentaires sur les finitions intermédiaires et supérieures avec un équipement proche.
Et le surcoût pour choisir la motorisation hybride par rapport à l’essence de 91 ch sur la Colt est compris entre 4 700 € et 6 300 € alors qu’il est de 4 000 € sur la Clio. Une Colt hybride coûte ainsi plus cher, affichée entre 26 490 € et 29 990 € alors qu’une Clio hybride est facturée entre 23 600 € et 28 800 €, options incluses et hors peintures métallisées dans les deux cas.
Mitsubishi compense ainsi des objectifs commerciaux plus modestes, de l’ordre de 4 000 unités par an dans l’Hexagone. Et la marque peut compter sur une garantie de 5 ans ou 100 000 km incluant les accessoires d’origine, avec visite annuelle de contrôle gratuite et assistance sur la même période contre 2 ans de garantie côté Losange. Suffisant pour ne pas aller chercher une concession Renault un peu plus loin ? Quoi qu’il en soit, cette arrivée dynamise la gamme en attendant un « vrai » nouveau modèle Mitsubishi en 2024 : la nouvelle version du SUV Outlander PHEV. Le 100 % électrique fera son retour chez le constructeur en 2025, piochant de nouveau dans les stocks de l’Alliance mais avec une carrosserie annoncée inédite en style.