Face au ralentissement des ventes d’électriques et à des objectifs de CO2 qui restent toujours aussi contraignants, l’ACEA s’emploie à les retarder pour éviter les amendes colossales induites.
Se basant sur les niveaux de vente de l’électrique, censés faire baisser les émissions de CO2 des gammes de voitures vendues par les constructeurs automobiles, l’homme d’affaire avait expliqué qu’à l’horizon 2025, l’industrie européenne aurait peut-être 15 millards d’euros d’amende à payer. Ou alors devrait renoncer à la production de plus de 2,5 millions de voitures. C’est pour éviter l’un et l’autre que l’ACEA se met en ordre de marche pour essayer de repousser de deux ans les objectifs d’émissions.
La faible demande de l’électrique au cœur du problème
Pour rappel, l’Europe a mis en place ce que l’on appelle la norme CAFE, qui impose un seuil d’émission de 95 g de CO2 en 2025 pour 95% des véhicules neufs vendus au sein de l’Union. En cas de non-respect, une amende de 95 euros par gramme de dioxyde de carbone dépassant le seuil s’applique, multipliée par le nombre de véhicules vendus par le constructeur automobile en question.
“L’UE traverse une crise causée par la faible demande des consommateurs de véhicules électriques et une concurrence déloyale de la part des fabricants de véhicules électriques de pays tiers, ce qui signifie que l’industrie européenne ne sera pas en mesure d’atteindre ces objectifs de réduction”, indique le projet informel de l’ACEA tel que rapporté par Bloomberg. On estime que, pour que les objectifs soient respectés, la part des véhicules électriques devrait être au-delà de 20 à 22%, alors qu’actuellement elle stagne à 15%.
Qui de l’œuf ou de la poule ?
L’ACEA, dans un article publié ce 12 septembre 2024, n’est pas tendre avec l’Europe. Elle reprend la conclusion rendue par Mario Draghi sur l’état de l’industrie sur le Vieux Continent, expliquant que “le secteur automobile est un exemple clé du manque de planification de l’UE, qui applique une politique climatique sans politique industrielle”. Mais de son côté, Robin Loos, chef adjoint du transport énergétique et de la durabilité au lobby des consommateurs BEUC, explique que ces objectifs ont été fixés il y a six ans. “Cet appel de dernière minute est le signe de ce qu’une partie de l’industrie n’a pas bien anticipé.” Alors, qui de l’œuf ou de la poule ?
Notez cet article 3.8/5 ( 29 votes) Publié le 16/09/2024 à 07:00 Véhicules d’occasion