La compagnie d’assurance Allianz Trade a publié une étude guère réjouissante pour l’industrie automobile européenne. Elle estime un manque à gagner astronomique si l’Europe ne réagit pas.
De par son rapport qualité/prix très compétitif, la MG 4 illustre parfaitement la menace automobile chinoise.
Elles ne peuplent pas encore nos rues, mais elles inquiètent de plus en plus. « Elles », ce sont les voitures électriques chinoises. Selon une étude réalisée par Allianz Trade, les véhicules produits en Chine représentent le plus grand risque pour les constructeurs européens, avec un manque à gagner, par an, de l’ordre de sept milliards d’euros. Au total, les importations de VE chinoises pourraient coûter à l’Union européenne plus de 24 milliards d’euros en termes de production économique d’ici 2030, soit 0,15 % du produit intérieur brut.
De son côté, le patron du groupe Stellantis Carlos Tavares, avait déjà averti en janvier dernier que l’industrie européenne est confrontée à une « terrible lutte » contre les importations chinoises. Pourtant, il s’est récemment exprimé contre une guerre des prix. La Peugeot E-308 illustre pour le moins cette politique puisqu’elle est affichée 48 000 € (dans sa version de lancement). De son côté, la MG 4 la plus chère est vendue 35 990 €, tout en affichant une autonomie légèrement supérieure.
Le rapport met en exergue l’Allemagne, la Slovaquie et la République tchèque, qui pourraient subir un impact encore plus important, de l’ordre de 0,3 à 0,4 % du PIB. Il précise également que « les enjeux sont importants pour l’industrie automobile européenne : quatre voitures sur cinq vendues en Europe sont assemblées localement. »
Un enjeu politique selon le rapport
Seulement, les exportations sont aussi mises à mal face à un marché chinois qui délaisse de plus en plus les modèles européens. À l’inverse, la Chine voit ses exportations de VE explosées : + 121 % en 2022 par rapport à 2021.
Pour éviter que ce rapport ne devienne une réalité, Allianz Trade indique que les décideurs politiques doivent relever le défi en appliquant des droits de douane sur les véhicules en provenance de Chine, mais aussi inciter les constructeurs chinois à produire sur le continent européen.