Au Salon de Bruxelles, Mazda dévoile le MX-30 e-Skyactiv R-EV, version hybride rechargeable du MX-30 dotée d'un moteur rotatif. Ce type de mécanique original signe donc son retour, après avoir été délaissé par la marque depuis l’arrêt de la RX-8 en 2012. Premières informations.
- Mazda et le rotatif, une longue histoire
- Le moteur rotatif, une technologie à part
- Batterie plus petite, mais autonomie accrue
- Recharge rapide au programme
- Poids contenu et performances en hausse
- Quelques différences esthétiques
- Une première édition limitée : “Edition R”
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Le MX-30 e-Skyactiv R-EV, hybride rechargeable à moteur rotatif, est révélé au Salon de Bruxelles.
Mazda
Le MX-30, SUV compact électrique, est doté d’une batterie d’une capacité modeste de seulement 35,5 kWh. Résultat, son rayon d’action plafonne à 200 km, ce qui pénalise lourdement sa polyvalence. Lors de notre traditionnel test d’autonomie, nous avions frôlé la panne sur l’autoroute ! Mazda s’est donc mis en quête d’une solution technique pour augmenter cette autonomie réduite. Et c’est le moteur rotatif qui a été choisi par le constructeur japonais, comme L’argus vous l’avait annoncé depuis janvier 2020.
Mazda et le rotatif, une longue histoire
Mazda et le moteur rotatif, également appelé Wankel, c’est une histoire ancienne. La firme japonaise a en effet racheté les droits de cette invention, que l’on doit à l’ingénieur allemand Félix Wankel, au début des années 1960. Le constructeur japonais a commercialisé sa première sportive dotée d’un moteur rotatif en 1967, la très rare Cosmo Sport. Viendront ensuite de nombreux autres modèles à la diffusion plus importante, dont la lignée des RX-7. Mazda s’est même offert le luxe de remporter les 24 heures du Mans en 1991 avec la 787B, seule voiture à avoir su s’imposer avec ce type de motorisation dans cette compétition.
Lancée en 1967, la Cosmo Sport a été la première Mazda de série dotée d'un moteur rotatif. Ce très rare coupé est désormais un collector recherché. DR
La lignée des RX-7 a valu au moteur Wankel ses plus beaux succès commerciaux, notamment outre-Atlantique. DR
Victorieuse des 24 h du Mans 1991, la Mazda 787B est la seule à avoir gagné cette course mythique avec un moteur rotatif. Il faut dire que ce type de mécanique a ensuite été interdit… DR
Le dernier chapitre de cette saga était jusqu’ici représenté par la RX-8, disparue en 2012 faute de pouvoir répondre aux normes antipollution les plus strictes. Le moteur Wankel, jugé trop gourmand en carburant et en huile, a ensuite été délaissé. La firme d’Hiroshima a pourtant pris le parti de faire une nouvelle fois appel à cette technologie pour équiper son SUV compact MX-30 100 % électrique, mais cette fois en s’en servant comme prolongateur d’autonomie.
Le moteur rotatif, une technologie à part
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Comme un moteur essence traditionnel, le moteur rotatif est équipé de pistons. La particularité de ces derniers, aussi appelés rotors, est d’être de forme triangulaire. Leur mouvement de rotation continu à l’intérieur de la chambre de combustion permet d’obtenir les quatre mêmes étapes que les blocs à combustion classiques (admission, compression, explosion et échappement). Lors de l’admission, un mélange d’air et de carburant est injecté dans un espace géré par les arêtes du piston. Celui-ci va ensuite poursuivre son mouvement et va compresser l’air injecté lors de l’admission en l’entraînant jusqu’aux bougies d’allumage. Les bougies vont enflammer l’air sous pression, ce qui génère ensuite la détente. Les gaz obtenus suite à l’embrasement du carburant passent enfin par l’échappement avant le début du cycle suivant. Cette technologie très chère à Mazda permet de mettre au point des blocs plus compacts, plus légers, offrant moins de frottements mais aussi une moindre inertie.
Batterie plus petite, mais autonomie accrue
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Le MX-30 était jusqu'ici seulement proposé en France en version 100 % électrique
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L'autonomie limitée du MX-30 électrique pénalise considérablement sa polyvalence.
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Sur le MX-30 e-Skyactiv R-EV, le moteur rotatif ne sert pas à entraîner les roues. Il est associé à un générateur au sein d’un système hybride série. Le bloc thermique Wankel, à simple rotor, affiche une cylindrée de 830 cm³ pour une puissance maximale de 74 ch (55 kW) à 4 700 tr/min. Il permet de produire l’énergie nécessaire à l’alimentation de la batterie de traction lorsque le conducteur souhaite accélérer vigoureusement ou encore parcourir une distance supérieure à 85 km, l’autonomie annoncée en cycle mixte en tout électrique.
Mazda a en effet choisi un accumulateur lithium-ion encore bien plus petit que sur la version 100 % électrique, avec une capacité de seulement 17,8 kWh. Mais grâce à un réservoir de carburant de 50 litres, il devrait être possible de parcourir des distances assez importantes. Tout en gardant la possibilité de se ravitailler rapidement en essence dans n’importe quelle station-service. En définitive, l’autonomie globale du petit SUV nippon sera largement tributaire de la consommation du moteur rotatif amené à jouer le rôle de groupe électrogène. Mazda ne communique pour l’instant aucun chiffre permettant de connaître son appétit, hormis des émissions de CO2 de 21 g/km en cycle mixte. C’est très peu, mais ça ne donne plus droit à aucun bonus écologique en France. Dommage.
À lire aussi Essai Mazda MX-30 : la vérité sur l'autonomie du MX-30 électrique
Recharge rapide au programme
Pour faire le plein d’électricité, le MX-30 e-Skyactiv R-EV est compatible avec la recharge normale en courant alternatif monophasé et triphasé ainsi qu’avec la recharge rapide en courant continu. Il peut donc se connecter aux bornes Type 2 et CCS, sur lesquelles il pourrait passer de 20% à 80% de charge en 25 minutes environ. Sur une Wallbox en courant alternatif triphasé de 11 kW, la batterie pourrait être rechargée en 50 minutes environ. Il faudrait compter environ 1 h 30 avec du courant monophasé de 7,2 kW.
Poids contenu et performances en hausse
Le petit moteur rotatif est compact et présente l’avantage de limiter le poids total de l’auto à 1778 kg, soit 113 kg de plus que le MX-30 tout électrique. La puissance de ce MX-30 e-Skyactiv R-EV est de 170 ch (125 kWh) à 12 500 tr/min, soit 25 ch de plus que son homologue 100 % électrique. La vitesse maximale reste en revanche bloquée à 140 km/h tandis que le 0 à 100 km/h progresse de six dixièmes de seconde pour s’établir à 9,1 s. Des chiffres qui promettent un agrément en hausse.
Quelques différences esthétiques
Sur le plan esthétique, le MX-30 e-Skyactiv R-EV est extrêmement proche de son cousin MX-30 100 % électrique. ll s’en distingue avant tout par deux badges spécifiques. Un « e-Skyactiv R-EV » situé à l’arrière droit du véhicule, ainsi qu’un logo en forme de rotor au-dessus de l’aile avant. Ce logo intègre en son centre la lettre « e » sous une forme stylisée symbolisant la génération d’énergie, surlignée d’un insert de couleur orange pour exprimer la puissance nécessaire à la production de cette énergie. Les jantes aluminium constituent la seconde particularité cosmétique du MX-30 e-Skyactiv R-EV. Elles héritent d’un design à l’aérodynamique optimisée et d’une finition à dominante noire.
Une première édition limitée : “Edition R”
Pour le lancement du MX-30 e-Skyactiv R-EV, Mazda annonce une série limitée, l’Edition R (R pour « retour »), bénéficiant d’une livrée exclusive « Jet Black – Maroon Rouge ». La teinte « Maroon Rouge », utilisée pour les séries limitées 100ème Anniversaire lancées en 2020, rend également hommage à la couleur du toit de la Mazda R360 Coupé, premier véhicule de tourisme Mazda. Il faudra en revanche patienter pour connaître la date de lancement et le tarif de ce MX-30 e-Skyactiv R-EV, encore inconnus à ce jour.
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