- Un Inéos Grenadier pas maladroit sur la route…
- …et inarrêtable partout ailleurs !
- Une proposition unique
Notre chevauchée fantastique à bord de l’Inéos Grenadier 3.0 diesel ! © Ineos
L’Inéos Grenadier ne s’en sort pas si mal sur route. © Ineos
L’Inéos Grenadier fait vraiment penser au Land Rover Defender. © Inéos
L’Inéos Grenadier est un vrai 4×4. © Inéos
L’Inéos Grenadier est motorisé par deux 6-cylindres en ligne, un essence, un diesel. © Inéos
On ne s’autoproclame pas descendant du Land Rover Defender, on le prouve. C’est ce que parvient à faire le nouvel Inéos Grenadier au volant duquel nous sommes repartis dans le nord de la Grande Bretagne.
Les plus
- Aptitudes hors bitumes dingues
- Comportement routier acceptable
- Conception robuste
Les moins
- Gabarit à prendre en compte
- Malus dissuasif en version VP
Côté look, on est tout de suite dans le bain avec un intérieur mêlant le moderne et le classique. Dans cet habitacle aux formes très carrées et aux vitrages plats, infiniment plus large que celui du Defender où l’on conduisait avec l’épaule dans la portière, on ne manque vraiment pas de place. La planche de bord très géométrique cède à quelques coquetteries comme le large écran central, des touches sur le volant, ou encore une commande de boîte auto à impulsion venue de chez BMW, lequel fournit les 3.0 six cylindres essence et diesel. Mais puisqu’il s’agissait de répondre à l’attente de ceux qui, souvent des professionnels (EDF, eaux et forêts, pompiers, militaires, ONG…), ont besoin d’un engin robuste capable de passer absolument partout, il fallait aussi faire dans le rustique pour l’utilisation hors bitume.
Le châssis, aux longerons largement dimensionnés, reste donc séparé à échelle, et accueille de très robustes essieux rigides devant et derrière, lesquels sont tout de même suspendus par des ressorts hélicoïdaux. Dans la même veine, l’Inéos Grenadier dispose d’une gamme de vitesses courtes, ainsi que de blocages de différentiels centraux (de série), ainsi qu’avant et arrière en option, le tout à activation manuelle. Ici c’est bien au conducteur d’agir en fonction des conditions qu’il rencontre. Et d’ailleurs toutes les commandes et boutons, qu’ils soient au plafond ou sur la console centrale présentée façon racks de hifi professionnels, sont largement dimensionnés et bien écartées…pour être activés même avec des gants.
Un Inéos Grenadier pas maladroit sur la route…
Dès les premiers kilomètres d’asphalte, on retrouve les gènes d’un vrai 4×4 destiné au franchissement. Si les ponts rigides se comportent très honnêtement sur les grosses déformations grâce à un amortissement vraiment progressif, leur poids très élevé fait qu’ils rebondissent et secouent sèchement sur tous les petits défauts (raccords, bouches d’égout…). Mais sensiblement moins que sur beaucoup de pick-up pareillement construits. De même, la direction manque franchement de rappel ainsi que de consistance, et n’est pas d’une précision folle. Il faut donc vite débraquer en virage, mais en l’absence de crémaillère, plus précise que le robuste boitier de direction avec biellette et barre de renvoi entre les roues avant utilisé ici, difficile de faire mieux. Bref, avec l’aide importante de l’Autrichien Magna pour le développement, et de partenaires comme ZF ou Bosch, les ingénieurs Inéos ont réussi à amener la conduite sur route de ce vrai 4×4 au châssis rustique à un niveau acceptable. Reste qu’avec ses 2 740 kg minimum, ce Grenadier met à rude épreuve son 3.0 diesel de 249 ch, dont la sonorité typiquement six-cylindre demeure ici agréable. Mais grâce au pilotage réussi de sa boîte auto 8 ZF, les performances suffisent, y compris pour dépasser sur le réseau secondaire, qu’il est temps de quitter.
…et inarrêtable partout ailleurs !
L’Inéos Grenadier est inarrêtable hors bitume.© Ineos
Sur notre droite, un champ bien boueux aux ornières impressionnantes grimpe à l’assaut d’une grosse colline. C’est le moment d’enclencher la gamme courte et de bloquer les différentiels. Il faut une belle poigne, et souvent deux ou trois essais, pour verrouiller tout ça. Mais ensuite, l’Inéos Grenadier se joue des ornières si profondes que je n’irais pas y mettre mes bottes. Grâce aux pneus optionnels très typés tout-terrains aux profondes sculptures (600 €, ou 2 090 € avec les blocages de différentiels avant et arrière), cet Inéos grimpe les pires pentes en faisant oublier ses plus de trois tonnes équipage à bord. Idem dans les rochers des highlands grâce à la gamme courte et aux 550 Nm de couple disponibles dès 1 250 tr/mn. Sans oublier un convertisseur de couple renforcé pour éviter toute surchauffe.
Plus tard, la neige ne nous arrêtera pas plus, avec l’aide du contrôle de vitesse en descente pilotable par les commandes au volant. Et ce sera tout aussi facile de crapahuter dans la fameuse carrière d’ardoise de Burlington, où les gués – franchissables jusque 80 cm de profondeur – ne sont qu’une formalité. Pas de soucis non plus au nord de Lancaster, dans la traversée de la baie de Morecambe et de ses piégeuses vasières à marée à peu près basse. Cet Inéos Grenadier, conçu en Angleterre mais fabriqué en France (Moselle) est donc bien ce franchisseur ultra-robuste, capable de passer partout comme l’était le Defender, mais sans être pénible à conduire sur route. Il plaira donc aux professionnels, comme aux amateurs avides d’évasion auxquels Inéos propose un catalogue d’accessoires de plus de 40 pages (table de hayon, auvents, éclairages extérieur, arrimages de toit, treuils, agencement de coffre, tapis caoutchouc, housses…).
Une proposition unique
Des clients bien identifiés pour lesquels cet Inéos sera une proposition quasi-unique sur le marché, mais qui imposera quelques contraintes tout de même. En effet, si des versions luxueusement présentées avec cuir fins, sièges chauffants, caméra de recul et radars de parking pourraient plaire aux citadins chics en mal d’originalité, l’Inéos Grenadier n’aura pas accès à la majorité des parkings souterrains avec sa hauteur de 2,04 m. Et puis ces versions imposent, en plus de leur tarif de 75 790 € un malus de 37 895 € du fait de ses émissions de CO2 et de son poids élevé. Sauf à le transformer en utilitaire (homologation N1), mais il faudra alors accepter une banquette arrière vraiment peu confortable et des vitres de custodes supprimées, remplacées par de la tôle accentuant le côté utilitaire.