Véritable 4 x 4 pur et dur à l’ancienne, l’Ineos Grenadier s’approprie une partition classique, jouée à la mode 2023. Ce premier essai est l’occasion d’en avoir le cœur net : est-ce un concept dépassé ou bien une réinterprétation maligne ?
- INEOS Grenadier 3.0 Utility Wagon Fieldmaster
- Au volant de l’Ineos Grenadier essence
- À bord de l’Ineos Grenadier Station Wagon
- Prix et concurrence
- Bilan essai Ineos Grenadier
- Équipement de série par finition
- Options
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Prix, fiche technique et avis : retrouvez toutes nos infos dans cet essai de l’Ineos Grenadier.
INEOS Grenadier 3.0 Utility Wagon Fieldmaster
- – Moteur : Essence
- – Puissance: 249 ch
- – Lancement : Février 2023
- – A partir de 75 815 €
- – Ni bonus ni malus
- Voir la fiche technique
Avec son look fortement teinté de Land Rover Defender classique et croisé avec un Mercedes Classe G, l’Ineos Grenadier ne cache pas ses inspirations. Moins cher qu’un G, autrement plus rustique que le nouveau Defender, le Grenadier se veut ni plus ni moins le digne héritier de l’esprit du Defender original, n’en déplaise à Land Rover. Voilà qui explique bien des choix opérés par ce constructeur issu d’un solide géant de la chimie britannique, loin des start-up dépendant de levées de fonds aléatoires.
L’Ineos Grenadier est un 4 x 4 pur jus qui adopte un châssis-échelle et des ponts rigides pour passer le maximum d’obstacles. Sa motorisation essence ou diesel signée BMW privilégie la fiabilité et la réparabilité plutôt que les émissions de CO2, et il laisse autant que possible de côté l’électronique, quitte à se passer d’aides à la conduite. Nous sommes loin du marché actuel, mais c’est justement une volonté qui a le mérite de la cohérence. La production dans l’ancienne usine Smart en Lorraine est quant à elle ultra-moderne, bénéficiant des investissements faits par Mercedes avant de changer ses plans et de revendre le site aux Anglais d’Ineos.
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L'Ineos Grenadier est imposant avec 4,90 m de longueur et 2,04 m de hauteur. Les grands espaces sont son terrain de jeu préféré.
Pour ce premier essai complet à travers l’Écosse et l’Angleterre, nous avons choisi de nous concentrer sur un Grenadier à essence, qui devrait représenter 60 % des ventes en France. Nous avions dans les mains un Station Wagon 5 places classique, mais c’est sa version modifiée N1 qui représentera la quasi-intégralité des ventes chez nous grâce à une définition très opportune. En effet, sa banquette avancée de 7 cm au dossier plus vertical (30 % minimum du volume intérieur doit être consacré au chargement), sa grille de séparation et ses custodes tôlées lui permettent d’entrer dans la catégorie des utilitaires, tout en accueillant cinq personnes. Résultat : cette version du Grenadier échappe au malus. De quoi espérer écouler en France une centaine de voitures par concession en année pleine.
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Le Grenadier est commercialisé avec deux motorisations BMW, essence ou diesel.
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Ineos propose tout un catalogue d'accessoires, comme cet équipement de bivouac.
Mais un seul modèle ne suffit pas à constituer une gamme. Dès lors, si un dérivé à sept places est tombé aux oubliettes, le Grenadier Pick-up sortira cette année, et la recherche autour de l’hydrogène avec Hyundai continuera. Mais surtout, Ineos va compléter son offre par le bas, avec un voire deux modèles électriques plus compacts attendus à partir de 2025. Des véhicules également développés avec Magna Steyr, en Autriche, et toujours très typés off road.
Au volant de l’Ineos Grenadier essence
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Les accélérations du six-cylindres BMW offrent des performances très correctes sur route.
Le ronronnement discret du six-cylindres en ligne BMW de 286 ch anime notre Grenadier pour un tour de chauffe. Nous nous élançons en compagnie d’un instructeur en conduite tout-terrain, qui nous explique les différentes commandes du véhicule. Le court levier de la boîte de transfert permet de passer en rapports courts pour le franchissement et de bloquer le différentiel central.Notre version est équipée aussi de verrouillages avant et arrière à commande électrique pour les situations les plus délicates, tandis que le mode de conduite « off road»modifie les réglages d’ESC, désactive les radars de manœuvre et le capteur de ceinture pour autoriser une conduite à basse vitesse en pleine concentration. S’ajoutent à cela une aide à la descente automatique et un mode pour les passages de gué (jusqu’à 80 cm). Tout un programme.
La position de conduite est étrange, avec le pédalier décalé et éloigné, le repose-pied très proche et le volant plutôt loin et haut. Mais on se fait vite aux commandes douces et progressive de ce lourd 4 x 4 de près de 2,7 t qui se manie facilement sur les terrains boueux ou rocailleux que nous traversons. L’amortissement permet de supporter les successions d’ornières sans mal de dos. Les limites semblent bien loin pour ce franchisseur à la garde au sol impressionnante de 26,4 cm et aux débattements généreux pour les croisements de ponts. Un regret cependant : rien n’est fait pour le rendre joueur, et la glisse en survirage sur terre est exclue de son vocabulaire.
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Le Grenadier peut gravir des côtes allant jusqu'à 45 degrés.
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La roue de secours extérieure est un indispensable accessoire, de série naturellement.
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La position de conduite haute permet de bien apprécier l'environnement.
Sur route, les performances sont loin d’être ridicules (8,6 s de 0 à 100 km/h), la boîte automatique ZF suivant le rythme sans souci. À bonne allure, il faudra compter avec une consommation réelle autour des 14 l/100 km officiels. Les suspensions à cinq bras, les barres antiroulis de forte section contenant les mouvements de caisse et l’amortissement progressif offrent un comportement plus que correct à ce mastodonte pourtant tourné prioritairement vers le roulage hors bitume. Mieux, le confort se révèle très acceptable malgré des amortisseurs Bilstein relativement fermes. On apprécie au passage les remarquables sièges Recaro de série, souples et accueillants tout en assurant un bon maintien, ainsi que l’insonorisation soignée.
Voilà qui permet d’envisager de longs trajets sereinement, ce qui est une révolution par rapport à des véhicules comme les Defender à l’ancienne. Attention cependant à ne pas oublier la hauteur totale de la voiture :à 2,04 m, le Grenadier ne rentrera pas dans tous les parkings. Nous avons aussi pu faire un tour avec la version diesel, un peu moins puissante (249 ch), mais très plaisante également grâce à un excellent filtrage du bruit et des vibrations du six-cylindres BMW. Son couple affichant 100 Nm supplémentaires (550 Nm dès 1 250 tr/min) est particulièrement adapté à la conduite tout-terrain, tandis que sur route, si elle se montre un peu plus sonore, cette variante offre aussi un bon agrément.
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Les débattements de 585 mm permettent de venir à bout de nombreux passages délicats.
Dans tous les cas, le plus gênant est la direction à assistance hydraulique. Trop démultipliée (3,85 tours de volant de butée à butée), avec un point milieu ultra-flou, elle ne propose aucun rappel et ne délivre aucun ressenti. C’est une des conséquences de l’adoption d’un système à recirculation de billes, meilleur en tout-terrain qu’une crémaillère classique. Avec 13,50 m de diamètre de braquage, la maniabilité n’est pas au rendez-vous non plus. Et si le freinage développé avec Brembo est apparu facile à doser, il ne faudra en revanche pas compter sur des aides actives à la conduite (freinage automatique, franchissement de ligne, régulateur adaptatif…), absentes ici. La simplicité, toujours.
À bord de l’Ineos Grenadier Station Wagon
Grimper à bord du Grenadier, c’est pénétrer dans un univers à part, inspiré de l’aéronautique et du monde nautique. Une myriade de boutons est répartie entre la console centrale et le pavillon, avec un principe ergonomique simple : un bouton, une fonction – parfois difficilement lisible. Nous avons apprécié la belle qualité de construction de l’ensemble, dans un style costaud avec des vis apparentes et des bagues de protection en métal qui sont bien dans l’esprit du véhicule. Le sol plastique intègre des bouchons de vidange pour un lavage au jet, tandis que l’équipement de bord est certifié résister aux projections et à la poussière. Au-dessus de nos têtes, les deux toits « safari » ouvrants et amovibles permettent de mieux profiter de la nature environnante.
Le bouton rouge au volant est un klaxon léger pour ne pas effrayer les piétons par exemple. Une fonction qui serait bien utile sur les véhicules électriques. Ineos
La console centrale prend des airs de cockpit. On reconnaît la commande de boîte BMW (avec ZF). Ineos
Les commandes électriques au plafond concernent les modes de conduite et les accessoires éventuels. Ineos
Les passagers arrière peuvent envisager de longs trajets sans souci. Ineos
La charge utile va de 689 à 871 kg selon les versions. Ineos
Des rails permettent de fixer différents accessoires dans le coffre. Ineos
L’instrumentation est affichée sur un large écran central, à la manière d’une Tesla Model 3. Mais c’est bien là leur seul point commun. Tactile, il peut être aussi commandé avec une molette sur la console ou des touches au volant. Pour se guider, on a le choix entre trois systèmes de navigation : Google Maps, Gaia et Pathfinder, ce dernier notant les points GPS pour des évolutions en pleine nature. Devant le conducteur, seuls les voyants d’alerte ou d’information sont affichés. À noter que l’installation stéréo de série, pourtant basique, est très plaisante à l’écoute.
Les places arrière offrent un espace plus confortable dans notre configuration Station Wagon normale, mais elles restent logeables en version utilitaire 5 places N1, avec la banquette avancée de 7 cm. Le volume de chargement de 1 255 l en N1 permet d’emmener tout l’équipement que l’on souhaite, accessible au moyen d’une double porte verticale. Son petit battant, qui intègre l’échelle donnant accès au toit (selon la version), constitue une ouverture bien pratique pour poser de petits objets dans le compartiment arrière.
Prix et concurrence
Si le Grenadier Station Wagon figure au catalogue en France, seule la version utilitaire 5 places N1 permet de s’affranchir de tout malus. Elle est proposée en trois déclinaisons avec un équipement de base généreux dès l’entrée de gamme, affichée à 67 890 € TTC. Un prix d’attaque loin des premières estimations autour de 60 000 €, mais l’inflation des prix des matières premières est passée par là. Proposés à 75 815 € tous les deux, le Fieldmaster (essayé ici) joue plutôt la carte du confort avec ses sièges en cuir chauffants, alors que le Trialmaster prend l’option baroudeur avec son snorkel et ses pneus à gros crampons BFGoodrich.
Ces tarifs élevés ne rendent pas le Grenadier facilement accessible. Les clients pour qui les capacités de franchissement sont la priorité numéro un pourront se tourner vers le Toyota Land Cruiser,proposé à partir de 46 240 € avec son moteur 2.8 diesel de 204 ch. Mais ses 241 g/km de CO2 imposeront un malus maximum. Si le Jeep Wrangler y échappe désormais en version hybride rechargeable 4xe, son tarif pointe à 80 700 €.
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Dix couleurs pour la carrosserie, trois pour le châssis et un choix de toits contrastés sont au programme du Grenadier.
Quant au Land Rover Defender, plus confortable mais autrement moins rustique avec sa structure monocoque (c’est ce que les fans de l’ancien lui reprochent justement), sa gamme débute à 63 800 € en diesel 200 ch, auxquels il faut ajouter presque 50 000 € de malus écologique. Pour s’en affranchir, on peut choisir la version hybride rechargeable (400 ch) à partir de 75 800 €.
Mentionnons encore le Mercedes Classe G, fabriqué justement chez Magna Steyr, qui a participé au développement du Grenadier. Mais le 4 x 4 à l’étoile vise désormais un public ultra-premium, avec un tarif débutant à presque 150 000 € hors malus. Reste enfin l’option des pick-up, rustiques mais très efficaces pour crapahuter et autrement plus abordables. On pense notamment au Toyota Hi-Lux (à partir de 31 442 €), qui échappe à tout malus en version VU avec une cabine simple ou approfondie.
Bilan essai Ineos Grenadier
- Voilà un concept réalisé de manière cohérente, bien né et répondant à des usages bien spécifiques sur piste, même s’il sait rester civilisé sur route. La jeune marque Ineos a su s’entourer de fournisseurs de qualité pour définir le tout-terrain dont elle rêvait et, en tout juste cinq ans, elle semble avoir trouvé une formule d’ores et déjà très mature. Le Grenadier ne manquera pas de séduire certains clients, qui le choisiront pour son style de baroudeur, mais ce sont surtout les vrais aventuriers et les professionnels de tous les continents qui y trouveront un complice à toute épreuve. L’histoire dira si la fiabilité est au rendez-vous et si le succès de la marque permettra de trouver des pièces au bout du monde. Mais tout semble avoir été pensé pour imposer le Grenadier comme une nouvelle génération de 4 x 4 jusqu’au-boutistes.
On aime
- Agrément moteur
- Excellents sièges et confort très correct
- Présentation intérieure et qualité de construction
On regrette
- Direction floue et sans rappel
- Tarifs gourmands (mais échappant au malus en N1)
- Consommation élevée
| Fiche technique Ineos Grenadier | ||
| Essence | Diesel | |
| Dimensions et poids | ||
| Longueur (m) | 4,90 | |
| Largeur sans rétros (m) | 1,93 | |
| Hauteur (m) | 2,04 | |
| Empattement (m) | 2,92 | |
| Volume du coffre (l) | 1 255 (Utility Wagon 5 places) | |
| Capacité du réservoir (l) | 90 | |
| Poids à vide (kg) | 2 669 | 2 744 |
| Moteurs et performances | ||
| Type de moteur | 6 cyl. en ligne turbo | 6 cyl. en ligne 2 turbos |
| Cylindrée (cm3) | 2 998 | 2 993 |
| Puissance et couple (ch -Nm) | 286-450 | 249-550 |
| Transmission | intégrale permanente | |
| Boîte de vitesses | automatique à 8 rapports | |
| 0 à 100 km/h (s) | 8,6 | 9,9 |
| Vitesse maximale (km/h) | 160 | 160 |
| Consommation et CO2 | ||
| Mixte WLTP (l/100 km) | 14,4-14,9 | 10,9-12,1 |
| Rejets de CO2 (g/km) | 299-346 | 268-308 |
| Prix Ineos Grenadier Utility Wagon 5 places | ||
| en euros | Essence | Diesel |
| Utility Wagon | 67 890 | 67 890 |
| Utility Wagon Trialmaster ou Fieldmaster Edition | 75 815 | 75 815 |
| Malus CO2 – 2023 | aucun* | aucun* |
| Malus au poids – 2022 | aucun* | aucun* |
| Puissance fiscale | nc | nc |
| Garantie | 5 ans – km illimités | |
| Pays de production | France | |
* Pour la version utilitaire 5 places N1
Équipement de série par finition
Grenadier :
Écran tactile de 12,3” avec affichage off road
Radio DAB+ 4 HP
Apple CarPlay sans fil et Android Auto
Radar de stationnement arrière
Verrouillage de différentiel central et mode tout-terrain
Sièges Recaro tissu et vinyle
Volant cuir
Régulateur de vitesse
Jantes acier de 17”
Phares à LED et feux de route auxiliaires
Roue de secours extérieure
Plaques de protection
Barres de toit
Navigation off road Pathfinder
Grenadier Trialmaster :
En plus de Grenadier
Caméra de recul
Radar de stationnement avant
Lave-glace chauffant
Blocage électronique des différentiels avant et arrière
Pneus BFGoodrich All-Terrain KO2
Admission d’air snorkel
Rails extérieurs pour accessoires
Rails intérieurs de coffre pour accessoires
Éclairages de sol
Batterie auxiliaire
Points d’accès électriques
Veste Belstaff Trialmaster
Grenadier Fieldmaster :
En plus de Grenadier
Caméra de recul
Radar de stationnement avant
Lave-glace chauffant
Double toit ouvrant « safari » avec vitres amovibles
Sièges avant chauffants
Sellerie cuir
Boussole avec altimètre
Échelle d’accès au toit
Jantes alliage de 17”
Veste Belstaff Fieldmaster
Options
Peinture métallisée : 650 à 1 075 €
Toit contrasté : 1 215 €
Châssis contrasté : 1 010 €
Jantes alliage 17” : 760 €
Jantes alliage 18” : 1 025 à 2 035 €
Pneus BFGoodrich All-Terrain KO2 : 600 €
Vitres thermo-réfléchissantes : 500 €
Garniture cuir : 2 210 €
Boussole avec altimètre : 330 €
Verrouillages de différentiel avant/arrière : 2 005 €
Snorkel : 795 €
Treuil 5,5 t : 3 890 €
Caméra de recul : 440 €
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