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Ford Ranger Raptor

Essai Ford Ranger Raptor (2019) - Le pick-up ensauvagé

Un look hyper-agressif mais un moteur diesel : un cocktail étonnant... et réussi ?

    essai ford ranger raptor (2019) - le pick-up ensauvagé

    Si Ford existe d’abord en Europe par ses modèles disons raisonnables, c’est-à-dire citadins ou compacts, le constructeur américain ne rechigne pas à proposer des véhicules rappelant les productions de son marché domestique, leur démesure et aussi leur charme. Celle qui incarne le mieux ça est certainement la Mustang qui, en dépit d’un léger repli en 2018, connaît un beau succès sur le Vieux Continent. Depuis peu, un autre modèle très américain dans l’âme figure dans le catalogue européen du constructeur : le Ranger Raptor, pick-up bodybuildé que nous avons eu la chance d’essayer au Maroc, dans la région d’Essaouira.

    S’il n’affiche pas la démesure d’un F-150 Raptor, le Ranger du même nom mélange comme lui bestialité et sportivité pour finalement s’apparenter à une sorte de super pick-up, que l’on croirait conçu pour hanter les pires cauchemars des militants écologistes. Un condensé d’Amérique en somme, toutefois doté d’une mécanique diesel plus adaptée aux exigences de notre marché. Si ce bloc n’a certainement pas le charme du V6 de 450 ch du F-150 Raptor, il n’en a pas l’appétit non plus, ce qui est loin d’être un détail. Et il est du reste un compagnon agréable, comme nous avons pu le constater durant notre essai.

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    Une gueule d’enfer

    En France, un pick-up, même dans une configuration classique, est un véhicule qui tend à se démarquer, ou qui tout du moins change de ce que l’on voit habituellement sur les routes. Mais seul le Raptor ose aller si loin dans l’idée de brutalité, de virilité, dans la volonté de montrer à tous qu’il est un dur à cuire, un véhicule ne reculant devant aucun obstacle.

    S’il est spectaculaire de profil, le Ranger Raptor impressionne surtout vu de face. Comme sur le F-150, Ford a greffé une calandre dans laquelle figure son nom en grosses lettres. Elle est entourée de phares xénons et surplombe un épais pare-chocs souligné d’une protection en métal. Le côté sauvage du Raptor est également entretenu par des élargisseurs d’ailes, des marche-pieds spécifiques et des jantes de 17 pouces. La partie arrière est plus classique, malgré la présence d’un pare-chocs spécifique. Le bleu typique de Ford Performance de notre modèle d’essai est une des couleurs exclusives proposées sur ce modèle, avec le Gris Conquer. Le nuancier comprend également un rouge, un noir et un blanc.

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    La planche de bord n’est pas d’une grande légèreté mais correspond bien à la philosophie de l’engin et respire la solidité. Le caractère “sportif” du véhicule est souligné par le repère rouge de point milieu sur le volant, les garnitures en cuir surpiqué, les palettes au volant ou encore les sièges habillés de cuir et d’Alcantara. Les passagers à l’arrière bénéficient d’un espace suffisant.

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    Roi des dunes

    Sur la route, évidemment, le Ranger Raptor n’a pas la précision d’une Alpine A110. La direction un peu floue et les mouvements de caisse inévitablement prononcés n’incitent pas avoir le pied lourd. Le gabarit peut être problématique en ville et le rayon de braquage, qui demeure dans l’absolu correct pour un véhicule de ce calibre, n’est pas celui d’une Twingo. Mais après tout, quel citadin aurait l’idée de faire du Raptor son véhicule au quotidien ? Les freins, forcément mis à rude épreuve sur un engin lourd de 2,3 tonnes, se montrent à la hauteur.

    Le capot abrite un quatre-cylindres diesel délivrant une puissance de 213 ch et un couple maximal de 500 Nm. Cette mécanique assure des accélérations et des relances plutôt énergiques, au prix d’un bruit parfois peu flatteur il est vrai. Elle est secondée par la boîte automatique à 10 rapports introduite lors de la mise à jour du Ranger. L’ensemble se montre linéaire et s’avère bien calibré. Naturellement, le mode Sport ne transfigure pas la voiture en bête de course ; assez contraire à la philosophie de l’engin avec ses changements de rapports retardés, il peut en vérité devenir assez pénible. Au quotidien, on préférera donc le mode Normal qui, combiné à une conduite douce, permettra d’avoir une consommation raisonnable, de l’ordre de 10 à 11 l/100 km.

    Évidemment, c’est loin des sentiers battus que le Raptor donne la pleine mesure de ses talents. Déjà, avec une garde au sol de 28 cm et des angles d’attaque et de fuite de respectivement 32,5 et 24 degrés, le risque de faire frotter le véhicule est minime. Et quand bien même cela se produirait, une plaque métallique de 2,3 cm protège les parties les plus sensibles du soubassement. Au-delà de ça, Ford a revu en profondeur la partie arrière du châssis et les suspensions, équipées d’amortisseurs Fox Racing Shox à la course allongée (+32% à l’avant, +18% à l’arrière). Le constructeur a également chaussé les roues de pneus BF Goodfdrich spécialement conçus pour le véhicule.

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    Hormis les modes Sport et Normal précités, le Raptor propose quatre autres modes de conduite plus spécifiquement adaptés aux terrains difficiles : un Neige/Gravier/Herbe, un Rocheux, un Sable/Boue et enfin un “Baja”, lequel a été conçu pour rouler vite sur le sable. Le choix se fait via une commande située sur le volant. La transmission intégrale, elle, s’enclenche via un sélecteur présent sur le bas de la console centrale. En mode 4H, la BVA se comporte comme une boîte courte, avec donc à la clé des capacités de franchissement encore meilleures.

    Avec tout cet attirail, le Raptor passe à peu près partout. À son volant, on ne craint aucune dune, aucune pente rocailleuse, aucun chemin boueux, rien. Et le mieux dans tout cela, c’est qu’il n’y a guère besoin d’être un expert en conduite tout-terrain pour exploiter le potentiel de l’engin : tout le monde peut s’amuser au volant, toujours dans un certain confort et potentiellement à vive allure sur des surfaces peu accidentées comme des dunes, l’un des terrains de jeu préférés du véhicule. En fait, c’est juste une question de confiance ou d’expérience : on se montre forcément un peu hésitant un peu au début puis on finit par réaliser que nos craintes n’ont pas lieu d’être ! Évidemment, la soif du Raptor augmente à mesure que l’on cherche à aller plus loin, plus haut et plus vite. Durant notre essai, nous avons pu relever des pics à plus de 20 litres/100 km. Le gros réservoir de 80 litres peut donc s’avérer bien utile !

    Conclusion

    Hyper agressif à l’heure où l’automobile est sommée de faire profil bas, le Ranger Raptor est bel et bien un authentique dinosaure, mais un dinosaure finalement plus docile qu’on ne pourrait le croire, puisque confortable et facile à prendre en main. Ces bonnes manières combinées à un look spectaculaire et d’excellentes aptitudes tout-terrain en font un compagnon à la fois agréable, efficace et attachant.

    Une bestiole comme ça, forcément, cela vaut un certain prix. 56’550 euros en l’occurrence, somme à laquelle il faudra ajouter dès le 1er juillet 2019 10’500 euros de malus à cause des 233 grammes de CO2 qu’émet l’échappement à chaque kilomètre. Le réseau Ford France dispose néanmoins de 400 unités pouvant être être livrées et immatriculées avant la date fatidique.

     

    Points positifs Points négatifs
    Look très réussi Diesel parfois bruyant
    Capacités de franchissement impressionnantes Pas forcément adapté à nos routes
    Confort Cher avec le malus

    Ford Ranger Raptor

    • Motorisation: Quatre-cylindres en ligne, 2,0 litres turbo diesel
    • Puissance: 213 ch
    • Couple maximum: 500 Nm
    • Transmission: Boîte automatique à 10 rapports
    • Type de transmission: Quatre roues motrices
    • 0-100 km/h: 10,5 secondes
    • Vitesse maximum: 170 km/h
    • Poids: 2510 kilos
    • Longueur: 5363 mm
    • Largeur: 2180 mm
    • Hauteur: 1873 mm
    • Places: 5
    • Economie de carburant: Urbaine : 10,6 l/100 km – Extra-urbaine : 8,0 l/100 km – Mixte : 8,9 l/100 km
    • En vente: 2019
    • Prix de base: 56’550 €

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