Electriques

Bornes de recharge : des tarifs « particulièrement opaques »

L’Autorité de la concurrence vient de rendre son avis. Elle juge « particulièrement opaque » la tarification des bornes et émet plusieurs recommandations pour améliorer l’information du consommateur.

Selon l'Autorité de la concurrence les structures tarifaires sont très diverses et le prix est difficilement anticipable par l’utilisateur final.

Selon l’Autorité de la concurrence les structures tarifaires sont très diverses et le prix est difficilement anticipable par l’utilisateur final.

S’il y a plus de 120 000 bornes de recharges publiques en France, il est bien difficile de s’y retrouver dans la jungle tarifaire proposée par les différents opérateurs. Au point d’inciter l’Autorité de la concurrence à s’autosaisir du sujet en février 2023. Après plus d’un an d’enquête l’autorité a rendu hier son avis. Et il est sans ambiguïté, considérant « la tarification de la recharge particulièrement opaque ».

L’Autorité constate, en particulier, « un déficit informationnel des consommateurs concernant le prix de la recharge, à la fois avant l’acte de recharge pour comparer les prix mais aussi postérieurement à la recharge pour identifier rapidement le prix effectivement payé. » Et de pointer la diversité des règles édictée par les 410 acteurs des services de recharge publiques sur le territoire national. Un imbroglio digne des forfaits de téléphonie mobile. Une situation déjà dénoncée par l’association de consommateurs UFC-Que Choisir.

L'Autorité de la concurrence pointe des tarifs du kWh particulièrement opaques en France.

L’Autorité de la concurrence pointe des tarifs du kWh particulièrement opaques en France.

Les différentes typologies de recharge participent à cette opacité tarifaire. Sur une même borne, le tarif pour l’utilisateur sera différent s’il effectue une recharge à l’acte ou s’il effectue une recharge en itinérance. Plus complexe encore, en itinérance, le prix à payer sera différent selon les applications ou les badges utilisés. En outre, indépendamment de la typologie de recharge, divers paramètres et variables jouent sur le tarif effectivement facturé. Et de viser l’hétérogénéité des paramètres utilisés pour fixer les prix du kWh d’un point de recharge à l’autre. Ainsi certains aux tarifs du kWh peuvent s’ajouter un tarif à la minute, avec ou non des frais de démarrage et/ou de session. Mal aisé dans ces conditions de comparer les tarifs entre les opérateurs. Sans parler qu’à cela s’ajoutent deux variables : la puissance de la borne utilisée et les caractéristiques du véhicule. Ainsi, selon l’autorité de la concurrence « les structures tarifaires sont très diverses et le prix est difficilement anticipable par l’utilisateur final. Cette multiplicité tarifaire de la recharge ne permet pas aux utilisateurs d’effectuer des arbitrages éclairés entre les différentes offres disponibles, d’autant que l’affichage des prix n’est pas garanti. »

Difficile de connaître en toute transparence le prix du kWh des bornes de recharge en France

Difficile de connaître en toute transparence le prix du kWh des bornes de recharge en France

Recommandations de clarté

Afin d’apporter davantage de clarté et transparence entre les différences offres l’Autorité souhaite pouvoir « imposer aux exploitants de réseaux et aux plateformes d’interopérabilité une tarification de la recharge au kWh. » Elle recommande également « la transmission de ces tarifs au kWh et leur mise à jour en temps réel, par point de recharge et, le cas échéant, des frais auxiliaires » dans une base de données permettant l’émergence de comparateurs de prix. Par ailleurs, l’autorité préconise aux opérateurs « de présenter de façon transparente leurs offres, en distinguant, sur leur site internet ou tout autre support commercial, le prix au kWh, par point de recharge et les autres frais applicables. » Sur les autoroutes, à l’image de ce qui se fait pour les carburants, l’autorité suggère « l’installation de totems affichant le prix de la recharge à l’acte en amont de la station et aux entrées principales d’autoroutes. » Enfin il est demandé également d’afficher « instantané du prix effectivement payé par l’utilisateur du véhicule électrique, sur la borne en cas de recharge à l’acte et sur l’application en cas de recharge en itinérance. » Reste aux pouvoirs décisionnaires de se saisir de ces recommandations, alors que la France souhaite disposer de 400 000 bornes de recharge publique d’ici à 2030.

Les différents modes de recharges.

Les différents modes de recharges.

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