Une étude publiée par l’association de consommateurs UFC-Que Choisir pointe du doigt l’opacité des tarifications des recharges publiques. En fonction de l’opérateur, le prix du kWh sur une même borne peut être multiplié par dix !
Les bornes de recharge accessibles au public nécessitent une carte vendue par un opérateur de mobilité. La multiplicité des acteurs et l’absence de règles assurant aux consommateurs la possibilité de comparer les prix laissent libre cours à toutes les aberrations tarifaires, explique l’association de consommateurs UFC-Que-Choisir dans une étude récente sur le déploiement et les tarifs des bornes de recharge.
Actuellement, les tarifs sont extrêmement variables. Ils dépendent de la puissance de laborne, de sa localisation, de l’opérateur de mobilité, du temps de stationnement ou encorede l’abonnement souscrit auprès de l’opérateur de mobilité ou d’un opérateur de cartes de
recharge multi-opérateurs. Certains opérateurs pratiquent une tarification à la quantité d’électricité « consommée » (kWh), d’autres y associent des frais fixes, d’autres encore des frais de stationnement. En somme c’est actuellement le Far-West.
L’UFC-Que-Choisir a réalisé une série de tests en conditions réelles en considérant l’opérateur de mobilité le plus avantageux et le plus cher. Exemple concret : la recharge d’une Peugeot e-208 vous coûtera entre 7,35 € et 68,77 € à Lyon sur une borne lente, entre 7,19 € et 35,82 € sur une borne intermédiaire et entre 14,67 € et 36,9 € sur une borne ultrarpide. Notez que le prix d’une recharge équivalente à domicile au tarif réglementé de vente de l’électricité s’élèvera à 7,06 €.
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Les opérateurs semblent profiter de l’absence d’affichage pour appliquer des tarifs injustifiés
«Â Les exemples répertoriés ci-dessus montrent la grande variabilité des prix, notamment due à des modèles de tarification peu intelligibles. Ainsi, les opérateurs semblent profiter de l’absence d’affichage des prix et de la nécessité de recourir à une carte de recharge d’un opérateur pour appliquer des marges injustifiées » explique l’association.
L’UFC-Que Choisir formule une série de propositions concrètes visant à garantir une tarification juste et transparente et la cohérence du déploiement des bornes de recharge, conditions indispensables à une utilisation sereine des véhicules électriques par les consommateurs. À commencer par la possibilité de comparer les prix à travers un affichage obligatoire, harmonisé et accessible des tarifs de la recharge électrique pour l’ensemble des bornes publiques. Ensuite avoir l’accès au paiement par carte bancaire sur l’ensemble des bornes accessibles au public pour ne pas contraindre les consommateurs à passer par un opérateur de recharge et enfin l’ouverture des données sur l’ensemble des prix pratiqués sur toutes les bornes de recharge du territoire.
Chargemap conteste
Yoann Nussbaumer, co-fondateur de Chargemap a réagi vivement à cette l’étude expliquant que les prix indiqués dans l’étude pour certaines recharges seraient largement exagérés, allant jusqu’à être plus de deux fois supérieurs aux tarifs réellement pratiqués par Chargemap. “Nous regrettons l’absence l’absence d’éléments précis sur les modalités de calcul du prix des recharges présentées par l’UFC-Que-Choisir. En particulier les valeurs de référence utilisées pour chaque recharge ainsi que la grille tarifaire ayant servi de base aux calculs” explique Yoann Nussbaumer dans un Tweet. Des prix calculés par le comparateur de prix de recharge : Chargeprice. Yoann Nussbaumer soutient toutefois la volonté de simplification du prix pour les consommateur émise par l’UFC en prenant seulement en compte la quantité d’énergie et le temps de stationnement.