Les écologistes et le fret ferroviaire en faisaient des cauchemars : le Parlement européen l’a fait ce mardi. En effet, ce 12 mars 2024 à 13h30, Bruxelles a officiellement autorisé les méga-camions à bientôt sillonner les routes européennes, et donc aussi françaises.
La Commission européenne abonde dans son sens, promettant une réduction de 1,2 % des émissions de CO2 liées au fret et des économies conséquentes pour les transporteurs grâce à une meilleure harmonisation des normes et une augmentation de la capacité de chargement par trajet. En d’autres termes, l’Europe espère que ces camions pourront transporter plus de marchandise et ainsi limiter le nombre de camions plus petits, qui transportent un volume moindre, tout en évitant également au maximum la circulation de camion à moitié vide.
Une vision contestée : dangers sur la route et “contresens climatique”
Les opposants à la mesure, emmenés par l’eurodéputée écologiste française Karima Delli, dénoncent un “contresens climatique”. Ils pointent du doigt l’impact environnemental contradictoire de ces engins, nécessitant des technologies plus lourdes et volumineuses pour atteindre les mêmes objectifs de verdissement que les camions plus petits. Ceux-ci consommeraient plus et cela annihilerait ainsi la volonté de réduire le nombre de camions sur les routes.
Le transport ferroviaire grand perdant ?
Le secteur ferroviaire s’inquiète lui aussi des conséquences de cette décision. Les acteurs du secteur redoutent une concurrence déloyale face à un transport routier dopé aux méga-camions. Elle prévoit un détournement massif du fret vers la route, avec des millions de trajets supplémentaires en camion et son lot d’émissions de CO2. À cela s’ajoute la difficulté technique de transborder les marchandises entre ces mastodontes et les trains.
De leur côté, les partisans vantent les gains d’efficacité et de compétitivité, les opposants alertent sur les dangers environnementaux et économiques. La France, en exerçant son droit de veto sur la circulation des méga-camions sur son territoire, pourrait jouer un rôle clé dans l’évolution de ce dossier, mais ne devrait pas interdire totalement ces engins sur le territoire. En effet, les méga-camions pourraient uniquement emprunter des routes bien définies et avoir interdiction de sortir de ces zones, notamment pour ne pas se retrouver à traverser une multitude de petits villages, où les riverains sont déjà excédés par le passage incessant des poids lourds
Notez cet article Publié le 12/03/2024 à 18:05 Véhicules d’occasion