La banque centrale chinoise a abaissé mardi un taux de référence pour les prêts, une mesure destinée à parer au ralentissement de la croissance en Chine et à rebours des hausses de taux dans les principales économies. Le LPR à cinq ans, référence pour les prêts hypothécaires, a en effet été réduit de 4,2 à 3,95%. Ce taux avait été abaissé pour la dernière fois en juin.
Celui à un an, qui constitue la référence des taux les plus avantageux que les banques peuvent offrir aux entreprises et aux ménages, est en revanche inchangé à 3,45%, a précisé la banque centrale.
Très suivis par les marchés, ces deux taux sont à leur plus bas historique. Cette décision, anticipée par les marchés, est censée encourager les banques commerciales à accorder davantage de crédits et à des taux plus avantageux.
Soutenir l’activité
Elle est à rebours des principales économies dans le monde qui rehaussent les taux pour juguler l’inflation.
Cette décision intervient après une succession d’indicateurs en demi-teinte pour la deuxième économie mondiale.
Une crise inédite dans l’immobilier
L’activité est lourdement pénalisée par une crise inédite dans l’immobilier, un secteur clé de la croissance chinoise qui a longtemps représenté au sens large plus du quart du PIB de la Chine.
Un chômage élevé chez les jeunes et une incertitude liée à la conjoncture fragilisent par ailleurs la consommation, tandis que le ralentissement mondial et les tensions géopolitiques grippent la demande en produits chinois, ce qui pèse sur le fonctionnement de milliers d’usines tournées vers l’exportation.
Au début du mois, la banque centrale avait déjà abaissé le taux de réserve obligatoire (RRR) pour inciter les établissements bancaires à davantage prêter afin de soutenir l’activité.
Les difficultés de l’économie chinoise sont toutefois à nuancer.
Durant les congés du Nouvel An lunaire, le tourisme et la consommation ont retrouvé des couleurs, dépassant même leurs niveaux pré-pandémie, selon des chiffres officiels.
Les congés ont toutefois duré huit jours cette année, contre sept en 2019, ce qui fausse la comparaison.
