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En Australie, la pénurie de mécaniciens qualifiés pousse les assureurs à mettre prématurément au rebut des véhicules électriques

en australie, la pénurie de mécaniciens qualifiés pousse les assureurs à mettre prématurément au rebut des véhicules électriques

En Australie, des voitures électriques non-obsolètes partent régulièrement à la casse.

En dépit de la rareté de l’offre en matière de véhicules électriques qui a frappé le marché australien ces dernières années, les assureurs font souvent le choix d’envoyer prématurément à la casse des voitures plutôt que de les réparer. En cause : la pénurie de mécaniciens qualifiés, le manque de pièces détachées et certaines réglementations.

Début avril, le Financial Times nous informait que les ports européens croulaient sous l’arrivée massive de véhicules électriques de facture chinoise, Pékin s’évertuant coûte que coûte à truster ce marché mondial.

Jeudi 25 avril, c’est une autre information liée à ce secteur dont The Guardian s’est fait l’écho : la pénurie de mécaniciens qualifiés à laquelle l’Australie est confrontée force les assureurs à mettre au rebut des véhicules électriques qui n’ont pourtant fait les frais que d’accidents mineurs, plutôt que de les réparer.

Aussi, le manque de pièces détachées et certaines réglementations dites obsolètes contribuent à l’allongement des délais de réparation, tandis que les primes destinées aux propriétaires sont gonflées.

Ces compétences indispensables, mais qui font défaut

Malgré la rareté de l’offre qui a frappé le marché australien ces dernières années (notamment due à l’absence de norme d’efficacité énergétique), la réalité financière du secteur des assurances implique que des voitures non obsolètes partent à la casse.

Si les assureurs prennent la décision de mettre plus facilement au rebut les véhicules électriques qu’ils ne le font avec une version thermique subissant les mêmes dommages en cas de collision, cela s’explique notamment par des facteurs liés à des complications inhérentes aux batteries.

Auprès du Guardian, Matt Hobbs, P-DG de la Motor Trades Association of Australia (MTAA), a fait part de son point de vue vis-à-vis de cette situation. Selon lui, la capacité relative de réparation des véhicules électriques en Australie constitue un facteur clé : “Lorsque vous vous penchez sur la nécessité de perfectionner les compétences de l’industrie, vous constatez que nous avons un problème depuis un certain temps déjà.”

Même des réparations dites mineures nécessitent qu’un mécanicien ait suivi une formation d’électricien automobile pour travailler sur une batterie ou sur le boîtier de celle-ci. Et pour cause, comme le souligne Matt Hobbs, les éventuels dommages occasionnés par un accident ne sont “pas nécessairement évidents” au premier regard.

“Maintenant, lorsque vous êtes confronté à une batterie de 400 volts […], vous devez mettre la batterie hors tension, la retirer, puis la remettre sous tension pour faire fonctionner un véhicule électrique en toute sécurité.”

Un réparateur sur dix qualifié pour l’entretien des véhicules électriques

Selon Matt Hobbs, et ainsi que l’indique le quotidien britannique, perfectionner les compétences d’un mécanicien afin qu’il soit en mesure de réparer des véhicules électriques en Australie coûterait entre 5 000 et 7 000 dollars. Face à un tel constat, la MTAA espère que des changements seront apportés au nouveau programme gouvernemental d’apprentissage dans le domaine de l’énergie.

Et cela, notamment, en assouplissant les réglementations actuelles, dans le but de combler autrement ce déficit en matière de savoir-faire. D’après les données dont dispose l’Australian Automotive Service and Repair Authority (AASRA), environ un réparateur sur dix, seulement, serait à même d’entretenir des véhicules électriques dans le pays océanique.

Cette situation n’est pas isolée. Le 13 avril, un assureur britannique expliquait à Bloomberg qu’au Royaume-Uni, où une proportion similaire de mécaniciens est qualifiée pour réparer des véhicules électriques, des accidents a priori mineurs entraînaient des pertes totales.

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