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« Je n’ai jamais vu ça » : à Toulouse, le ministre de la Santé dénonce le manque de coopération du privé sur les urgences psychiatriques

« je n’ai jamais vu ça » : à toulouse, le ministre de la santé dénonce le manque de coopération du privé sur les urgences psychiatriques

Toulouse, ce mercredi 20 février. Le nouveau ministre de la Santé Frederic Valletoux avait été interpellé par les soignants du CHU sur la situation dramatique des urgences psychiatriques toulousaines. AFP/Matthieu Rondel

Le ton est ferme, les mots choisis et le message clair. Pour l’une de ses premières sorties médiatiques, le nouveau ministre délégué à la Santé, Frédéric Valletoux, était en visite au CHU de Purpan à Toulouse, ce mardi 20 février, alerté par la députée Renaissance de Haute-Garonne Monique Iborra à la suite de deux viols dans la même nuit du 10 au 11 février et du suicide d’un patient hospitalisé aux urgences psychiatriques le 14 février dernier. Après avoir reçu l’ensemble des acteurs publics et privés du secteur, celui qui a présidé pendant 11 ans la Fédération hospitalière de France et « visité des centaines d’hôpitaux » assure qu’il n’avait « jamais vu ça ».

Dans sa ligne de mire, un secteur privé qui, selon lui, ne fait pas sa part, au détriment de la prise en charge des patients. Sont concernés les groupes Clinéa, avec la clinique du Château de Seysses, Ramsay, avec celle de Beaupuy et la clinique des Cèdres à Cornebarrieu, et des établissements indépendants comme la clinique Aufrery à Balma ou la clinique de Montberon.

Le ministre juge inacceptable de se retrouver dans de telles situations, alors que « des partenaires privés qui portent 75 % du nombre de lits, n’acceptent pas des patients qui ne leur conviennent pas ». « C’est une crise inédite qui montre un paysage inacceptable de ce secteur de la santé mentale, qui ne fonctionne pas dans la métropole toulousaine, et cela depuis des années. J’ai découvert que le public et le privé ne coopèrent pas, des urgences psychiatriques qui pèsent uniquement sur l’hôpital… » s’insurge Frédéric Valletoux.

La réouverture de 15 lits et une équipe mobile

S’il a annoncé des mesures de court terme, comme la réouverture de 15 lits accolés aux urgences psychiatriques du CHU de Purpan et la mise en place d’une équipe mobile, le ministre a surtout mis en avant « l’état d’esprit et la mentalité qui doivent changer ». Pour remédier à ces dysfonctionnements, Frédéric Valletoux, qui se revendique ministre des patients et des Français avant d’être celui des professionnels de santé, a annoncé l’arrivée prochaine d’une mission de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas). Celle-ci devra pointer les responsabilités et trouver les moyens pour faciliter cette coopération.

Le ministre a, ce mardi, fait un appel à la responsabilité et demandé au secteur privé d’ouvrir des places pour accueillir des patients. Un centre de régulation pour les urgences psychiatriques va prochainement permettre d’affecter les patients dans les différents établissements de santé mentale, et une réunion du comité de pilotage, présidée par la direction de l’ARS, assurera un suivi. Mais Frédéric Valletoux s’est aussi montré très ferme, indiquant qu’il allait dorénavant conditionner les autorisations et les financements à la bonne coopération des acteurs. « L’hôpital ne peut pas être le réceptacle de ce que les autres ne veulent pas faire. »

Interrogés après les échanges avec le ministre, certains représentants de cliniques privées indépendantes, un peu gênés, assurent « avoir toujours travaillé de concert avec le public ». Tous les acteurs seront à nouveau réunis ce mercredi par l’Agence régionale de santé.

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