Toulouse, ce mercredi 20 février. Le nouveau ministre de la Santé Frederic Valletoux avait été interpellé par les soignants du CHU sur la situation dramatique des urgences psychiatriques toulousaines. AFP/Matthieu Rondel
Dans sa ligne de mire, un secteur privé qui, selon lui, ne fait pas sa part, au détriment de la prise en charge des patients. Sont concernés les groupes Clinéa, avec la clinique du Château de Seysses, Ramsay, avec celle de Beaupuy et la clinique des Cèdres à Cornebarrieu, et des établissements indépendants comme la clinique Aufrery à Balma ou la clinique de Montberon.
Le ministre juge inacceptable de se retrouver dans de telles situations, alors que « des partenaires privés qui portent 75 % du nombre de lits, n’acceptent pas des patients qui ne leur conviennent pas ». « C’est une crise inédite qui montre un paysage inacceptable de ce secteur de la santé mentale, qui ne fonctionne pas dans la métropole toulousaine, et cela depuis des années. J’ai découvert que le public et le privé ne coopèrent pas, des urgences psychiatriques qui pèsent uniquement sur l’hôpital… » s’insurge Frédéric Valletoux.
La réouverture de 15 lits et une équipe mobile
Le ministre a, ce mardi, fait un appel à la responsabilité et demandé au secteur privé d’ouvrir des places pour accueillir des patients. Un centre de régulation pour les urgences psychiatriques va prochainement permettre d’affecter les patients dans les différents établissements de santé mentale, et une réunion du comité de pilotage, présidée par la direction de l’ARS, assurera un suivi. Mais Frédéric Valletoux s’est aussi montré très ferme, indiquant qu’il allait dorénavant conditionner les autorisations et les financements à la bonne coopération des acteurs. « L’hôpital ne peut pas être le réceptacle de ce que les autres ne veulent pas faire. »
Interrogés après les échanges avec le ministre, certains représentants de cliniques privées indépendantes, un peu gênés, assurent « avoir toujours travaillé de concert avec le public ». Tous les acteurs seront à nouveau réunis ce mercredi par l’Agence régionale de santé.