Lancia Pu+Ra HPE Concept : chiche !
On était déjà saisi de vertige en jaugeant le bouquet de 12 marques du groupe Volkswagen. Celui de Stellantis ne l’est pas moins avec 14 blasons à défendre, et on souhaite à Carlos Tavares, à la tête de cette foultitude, de conserver une part de cerveau disponible pour chacun d’entre eux. Cela semble bien être le cas puisque, au lieu de démissionner devant l’ampleur de la tâche, Stellantis veut insuffler à nouveau le feu sacré qui a fait la gloire de Lancia. Problème, cela remonte à loin, très loin, en l’occurrence à la Stratos ou aux Delta HF et Intégrale. Les Aurelia, Flaminia, Fulvia et même Beta HPE sont enfouies dans le souvenir de quelques amateurs éclairés et témoignent d’un passé riche mais aussi d’une histoire à épisodes chaotiques.
C’est sous cet angle que les réminiscences de Stratos sont évidentes.
C’est sous cet angle que les réminiscences de Stratos sont évidentes.
Considéré comme une variable d’ajustement dans le groupe Fiat, dont il était supposé défendre l’image la plus bourgeoise, Lancia a toujours été pris dans ses contradictions en piochant brillamment dans le domaine sportif (le rallye avec les Stratos, 037 et Delta), qui était plutôt le territoire d’Alfa Romeo, voire de Maserati. L’annonce réitérée du retour de Lancia, faite fin 2022, a été confirmée ces derniers jours avec l’apparition à Paris, à l’ambassade d’Italie, d’un étonnant prototype qui semble être plus un manifeste du futur de la marque qu’un avant-projet destiné à la série. Il y a donc beaucoup de design et de marketing dans ce Pu+Ra HPE Concept, au nom imprononçable, mais peu importe puisqu’il ne sera pas à vendre.
Mobilier Cassina
Le mobilier est signé Cassina, mais il faudra voir à l’usage si un salon peut devenir mobile.
Le mobilier est signé Cassina, mais il faudra voir à l’usage si un salon peut devenir mobile.
Véritablement sculpté, ce concept pose surtout des jalons pour l’avenir.
Véritablement sculpté, ce concept pose surtout des jalons pour l’avenir.
Il faudra ensuite attendre 2028 pour découvrir la version électriquement réinterprétée de la Delta, soit une éternité pour les bouches de concessionnaires à nourrir avec une gamme aussi maigre. Lancia a choisi pour son retour, outre l’Italie, six marchés européens historiquement réceptifs : la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique, l’Espagne et le Portugal. En France, 20 concessions seront nommées pour 2024, 5 supplémentaires en 2025, et elles fédéreront 80 points relais. À voir comment Stellantis gérera ces contrats tout en espérant que Lancia ne subisse pas un sort similaire à celui de Talbot (1979-1986), une renaissance ratée par PSA qui n’aura duré que sept ans.