Rivale de la Volkswagen ID.3, la Renault Mégane E-Tech Electric a su soigner sa présentation intérieure et son environnement technologique, développé en partenariat avec Google. Commercialisé en mars 2022, ce crossover électrique peut déjà être pré-réservé. Bienvenue à bord.
- Un modèle pour rivaliser avec la VW ID.3
- Du show car à la série
- Renault passe au tout-numérique
- « Hey Google » à bord de Renault
- Que de rangements à bord !
- Une qualité de présentation encore en hausse
- De l’espace pour les jambes, mais pas pour les pieds
- Une Renault Made in France
- Des batteries à la chimie revue
- Deux batteries, deux moteurs électriques
- Google planifie les trajets en fonction des charges
- Des aides à la conduite modernisées
- Prix et gamme Mégane E-Tech Electric
- Bilan : Une rivale de choix pour la VW ID.3
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Renault commercialisera la Mégane E-Tech Electric au printemps 2022. L’argus a d’ores et déjà pu l’approcher.
Clément Choulot
[Mise à jour le 9/11/2021] Après sa découverte en studio, nous pris le volant de la nouvelle Renault Mégane électrique. Pour ce premier galop d’essai avant son lancement au printemps 2022, nous disposions d’une version avec batterie de 60 kWh.
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Moins d’un an après la présentation du show car Mégane eVision, Renault dévoile le modèle de série à l’occasion du Salon de Munich (du 7 au 11 septembre). Le catalogue accueille ainsi la Mégane E-Tech Electric, une appellation commerciale bien longue qui se réduira certainement à « Mégane électrique » dans les conversations. L’argus a pu monter à bord de cette auto en amont de l’exposition allemande.
Un modèle pour rivaliser avec la VW ID.3
La Volkswagen ID.3 avait un boulevard sans rivale devant elle jusqu’à l’arrivée de la Renault Mégane E-Tech Electric.
Débuté en 2016, le projet BCB était, au départ, un SUV et ne devait pas reprendre l’appellation Mégane. Mais le changement de direction intervenu à l’été 2020 a rebattu les cartes. Lors de sa prise de poste, Luca de Meo décida en effet d’intégrer ce nouveau modèle dans la gamme de la compacte afin de s’appuyer sur une appellation forte. Objectif du nouveau patron du Losange : proposer une alternative à la Volkswagen ID.3, la compacte électrique allemande. À noter toutefois que la quatrième génération de la Mégane, avec son offre thermique et hybride rechargeable, perdurera encore quelques années au catalogue Renault.
Du show car à la série
À l’automne 2020, Renault présentait le show car Mégane eVision…
… qui préfigurait à 95 % la Mégane E-Tech Electric de série.
- 4,21 m de longueur ;
- 1,78 m de largeur ;
- 1,50 m de hauteur.
Les voies, certes larges pour une berline compacte, le sont moins que sur le show car eVision.
La ceinture de caisse, déjà haute, remonte encore au niveau de la vitre de custode arrière.
Comme annoncé par ce dernier, le design de la Mégane électrique reste résolument sensuel. Les galbes chers aux équipes de Laurens van den Acker, responsable du style du groupe Renault, sont toujours aussi généreux, notamment au niveau des ailes arrière. Le tout est saupoudré d’éléments plus incisifs apportant un rendu technologique, notamment au travers des optiques à Led à l’avant comme à l’arrière.
Renault passe au tout-numérique
À bord, la présentation fait la part belle aux écrans.
À bord, la présentation n’a rien à voir avec les productions actuelles de Renault. La Mégane E-Tech Electric fait la part belle aux écrans à travers un agencement en L aperçu sur le concept Symbioz (Francfort 2017) et qui semble ne proposer qu’une seule dalle, comme L’argus vous l’avait annoncé. Le conducteur se retrouve ainsi face à des compteurs numériques de 12,3 pouces personnalisables selon trois modes :
- classique : présentation avec compteurs ronds ;
- cartographique : affichage de la navigation ;
- minimaliste : peu d’infos placées au centre.
À LIRE. Renault Mégane E-Tech Electric (2022). Les secrets de l’habitacle
À la base de l’écran tactile, les ingénieurs ont positionné des boutons physiques pour la climatisation et la zone de recharge du téléphone portable par induction.
Une vue avec l’état de charge de la batterie vient compléter l’offre. L’écran tactile du système d’info-divertissement peut atteindre une diagonale de 12 pouces en mode portrait. Sur la version d’entrée de gamme, il apparaît en mode paysage et ne fait que 9 pouces. Renault a toutefois conservé des accès rapides via des boutons physiques pour gérer la climatisation. Et s’il n’y a pas de molette pour régler le volume sonore, le satellite de commande de la radio est toujours bien placé derrière le volant.
« Hey Google » à bord de Renault
Le système d’info-divertissement OpenR Link a été développé en partenariat avec Google.
Que de rangements à bord !
La commande du levier de vitesses est désormais placée derrière le volant, comme sur la Tesla Model 3.
Cela libère de vastes espaces pour le rangement entre les deux sièges passagers.
Il ne vous aura pas échappé que la commande du levier de vitesses a été déplacée derrière le volant, comme c’est le cas sur la Tesla Model 3. Cela a permis de libérer totalement l’espace entre les deux passagers et de le transformer en une vaste zone de rangements accueillant 7 l sous la console, 2 l pour les porte-gobelets, 3 l sous l’accoudoir. Ajoutez-y l’ensemble des bacs de portière ainsi que la boîte à gants et vous disposez d’un total de 30 l de rangement dans l’habitacle. De son côté, le coffre, d’un volume de 440 l, peut disposer de 22 l supplémentaires sous le plancher pour loger les câbles de recharge.
Une qualité de présentation encore en hausse
Les bacs de portière disposent d’une belle feutrine pour atténuer les bruits des objets.
La première impression sur la qualité perçue est bonne. Tous les plastiques ne sont certes pas moussés, mais les zones de contact s’avèrent agréables. La version présentée est une offre haut de gamme et dispose d’une coiffe de tableau de bord en TEP avec des surpiqûres élégantes et des inserts en bois. Sur les finitions inférieures, Renault annonce des revêtements en tissu recyclé et des inclusions en Alcantara. Et s’il fallait une preuve supplémentaire de la volonté de hausser le niveau de la qualité, les bacs de porte sont tous recouverts d’une épaisse feutrine.
De l’espace pour les jambes, mais pas pour les pieds
Grâce à ses 2,70 m d’empattement, la Mégane E-Tech offre une belle habitabilité, notamment en termes d’aisance aux genoux.
Avec 2,70 m d’empattement, cette version électrique offre presque plus d’espace à son bord que la Mégane standard, pourtant plus grande de 15 cm. L’aisance au niveau des jambes est excellente, et la garde au toit ne pâtit pas trop de la silhouette dynamique de l’auto. L’autre point positif vient de la place centrale, qui ne sera plus une punition puisque l’absence de tunnel de servitude permet de disposer d’un plancher plat, et le dossier apparaît à peine plus ferme que sur les autres places. En revanche, les caves à pieds sont quasi inexistantes lorsque le siège avant est réglé au plus bas. Il faudra espérer que le conducteur aime rouler en position de conduite haute… Les assises de banquette sont longues, mais soutiennent assez peu les cuisses.
Une Renault Made in France
Ce coq dessiné à la base du pare-brise signifie que la Mégane E-Tech Electric est fabriquée en France.
Cette belle habitabilité proposée dans un encombrement aussi réduit n’est possible que grâce à l’architecture électrique de la Mégane E-Tech. L’auto reprend la plate-forme CMF-EV déjà utilisée par le Nissan Ariya, présenté courant 2020. Elle sera la première Renault à disposer de cette base technique qui servira à bien d’autres modèles du Losange, pour la plupart fabriqués à Douai (Hauts-de-France). D’où le petit coq dessiné à la base du pare-brise.
Des batteries à la chimie revue
Ce tour rond est l’accès développé par Renault pour les pompiers (Fireman Access) en cas de feu.
Le cœur de cette plate-forme, c’est sa batterie. Très fine – seulement 110 mm de hauteur –, elle s’appuie sur une chimie lithium-ion à technologie NMC (nickel, manganèse, cobalt) dans laquelle la proportion de cobalt a encore été réduite. Renault annonce une densité 20 % plus élevée que pour une batterie de Zoe, mais aussi un nouveau système de refroidissement liquide qui permet de récupérer la chaleur dégagée par la batterie et le moteur pour réchauffer, au besoin, l’habitacle. Le constructeur a également travaillé avec les services de secours pour offrir un accès spécifique aux pompiers (Fireman Access) afin de noyer très rapidement la batterie en cas de feu. Par ailleurs, une couche de mousse a été placée entre la batterie et le plancher de l’auto afin d’accentuer l’isolation acoustique de l’habitacle : à partir de 30 km/h, les bruits de roulement se font bien moins présents.
Deux batteries, deux moteurs électriques
Le moteur électrique, toujours implanté à l’avant dans la Mégane, offre 130 ou 218 ch.
Renault propose, au choix, deux batteries, 40 et 60 kWh. La première permet d’atteindre une autonomie de 300 km (cycle WLTP), la seconde offre un rayon d’action allant jusqu’à 450 km (cycle WLTP), voire 470 km pour une version à l’aérodynamique optimisée qui arrivera par la suite. La plus petite batterie alimente un électromoteur de 96 kW (130 ch), quand la plus grosse fournit son énergie à une machine de 160 kW (218 ch). Dans tous les cas, ce moteur est placé à l’avant sur la Mégane E-Tech. Côté recharge, la grande batterie est capable de se brancher sur une borne rapide délivrant jusqu’à 130 kW en courant continu (DC). De quoi récupérer jusqu’à 195 km d’autonomie en 30 minutes. La petite, quant à elle, devra se contenter de bornes fournissant du courant alternatif jusqu’à 7 kW (Wallbox), avec une option (également proposée sur la version 60 kWh) permettant de se brancher sur des bornes publiques délivrant jusqu’à 22 kW. Ceci, afin de récupérer jusqu’à 50 km d’autonomie en 30 minutes.
Les différentes versions (batterie – puissance moteur – chargeur) :
- EV40 130 ch – Standard charge AC7
- EV40 130 ch – Boost charge AC22
- EV60 220 ch – Super charge AC7 + DC130
- EV60 220 ch – Optimum charge AC22 + DC130
Google planifie les trajets en fonction des charges
Google fournit son système de navigation Google Maps.
Au rayon des équipements, Google fait, comme évoqué plus haut, une entrée remarquée dans l’univers Renault. Son système de navigation, Google Maps, dispose par ailleurs d’un planificateur de trajets qui permet de proposer des arrêts pour recharger la batterie sur de grands parcours. L’objectif n’est pas de la réalimenter à 100 %, mais de parvenir à destination le plus rapidement possible. Il peut être plus intéressant d’effectuer deux courts arrêts qu’une longue pause… Par ailleurs, ce système met la batterie à la bonne température afin d’optimiser le temps de recharge. Cela induit d’utiliser la navigation native de la voiture et de disposer d’un abonnement 4G (Renault offre la première année).
Des aides à la conduite modernisées
La rétrovision intérieure peut se faire via une caméra dissimulée au sommet de la lunette arrière.
La Mégane E-Tech Electric dispose également d’une panoplie d’aides à la conduite dernier cri :
- le régulateur de vitesse adaptatif intègre les données du GPS afin d’harmoniser la vitesse du véhicule à l’environnement routier (ronds-points…) ;
- le système stop & go est actif durant 10 secondes après l’arrêt de l’auto, et non plus 3 secondes ;
- l’aide active au maintien dans la voie permet de choisir son placement afin de faciliter le passage de certains véhicules (motos…) ;
- le stationnement est désormais 100 % automatique.
À cela s’ajoute la possibilité la rétrovision par caméra grâce à un objectif dissimulé derrière le sommet de la lunette arrière.
Prix et gamme Mégane E-Tech Electric
Selon nos informations, le prix de la Renault Mégane E-Tech Electric débuterait à 34 000 €, soit 1 500 € de plus seulement qu’une Zoe. Les commandes seront ouvertes dès février 2022, et les livraisons sont attendues pour le mois de mars suivant. La gamme se compose de trois finitions (Equilibre, Techno et Iconic) dont le contenu a été dévoilé à l’occasion de l’ouverture des pré-réservations.
Bilan : Une rivale de choix pour la VW ID.3
La Mégane E-Tech Electric sera disponible en trois niveaux de finition à partir du printemps 2022.
La Mégane E-Tech Electric constitue une offre homogène. Son style est moderne tout en conservant les codes de Renault. Son habitacle spacieux présente une qualité agréablement surprenante de la part du constructeur. La berline n’aura pas à rougir face à une Volkswagen ID.3 au look plus clivant et à la présentation intérieure très en retrait par rapport aux attentes du label. D’ailleurs, le patron de Renault, Luca de Meo, ne cache pas que l’allemande est la rivale à abattre.