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Voiture électrique : ce qu'en pensent les candidats aux élections européennes

Le sujet est au centre du scrutin du 9 juin prochain. Et de son résultat dépendra, peut-être, le sort de la voiture électrique en Europe. Quelle est l'opinion des têtes de listes des partis français au sujet de ce changement fondamental ? Réponses.

L'ensemble des têtes de liste étaient présentes au premier débat sur les élections européennes. Ils ont donné leur avis sur la voiture électrique.

L’ensemble des têtes de liste étaient présentes au premier débat sur les élections européennes. Ils ont donné leur avis sur la voiture électrique.

Jamais peut-être des résultats d’élections européennes n’auront été aussi attendus par les constructeurs européens que ceux du 9 juin prochain. À 20 heures ce soir-là, l’avenir de la voiture électrique ne sera pas scellé, mais selon que l’Assemblée de Bruxelles penche dans un sens ou dans l’autre, son avenir sera conforté ou entrera dans une zone d’incertitude.

Or, l’instabilité, c’est que redoutent le plus les décideurs de la filière qui, de Carlos Tavares (Stellantis) à Luc Chatel (PFA) doivent établir une feuille de route en matière d’investissements pour le premier, et porter la voix des marques pour le second.

Mais s’il est un clivage au moins aussi fort que le traditionnel gauche-droite, c’est bien le sort des autos à watts et de leur échéance en 2035. Dans le cadre des élections, on assiste à une scission entre ceux qui souhaitent effectivement basculer dans le tout électrique, les prudents et ceux qui sont franchement réticents. Et ces derniers se situent clairement à la droite de la droite.

Marine Le Pen s’était déjà opposée à la mesure dans son programme pour la Présidentielle de 2022 et son dauphin Jordan Bardella, tête de liste RN aux élections du mois prochain, est logiquement sur la même ligne. « La fin de la voiture thermique, c’est un coup de canif dans le pouvoir d’achat des Français » a-t-il ainsi réaffirmé au cours du débat organisé par RTL, LCP, Paris Première, M6 et Le Figaro ce dimanche. Même ligne, en moins mesurée encore, pour Marion Maréchal de Reconquête ! Pour elle, il s’agit « d’un délire écologique qui consiste à imposer aux Européens de rouler avec des voitures électriques chinoises alimentées par des éoliennes chinoises ».

LR et LFI sur la même ligne ?

La droite traditionnelle n’est pas beaucoup plus fervente du tout électrique, mais en esquivant quelque peu le sujet. La tête de liste de LR, François Xavier Bellamy a fustigé les Verts « qui veulent faire de l’électrique sans nucléaire » et qui, sur FranceInfo, a souhaité « que l’on laisse travailler les industriels pour développer d’autres solutions » Lesquelles ? Mystère. Un entre-deux curieusement similaire du côté de Manon Aubry pour LFI, qui explique, dans un entretien au site Reporterre, « qu’il n’est pas souhaitable de remplacer toutes les voitures thermiques par des électriques. Nous devons développer des alternatives ». Lesquelles ? « Un grand plan de transports en commun et notamment du rail. » Soit.

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Le PS, les Macronistes et le PC sont d”accord

Pour autant, le clan des fans de la voiture électrique a encore ses vrais groupies. À commencer, évidemment par les Verts, mais aussi Valérie Hayer, tête de liste Renaissance, sur la même longuuer d’onde que le gouvernement qui souhaite une accélération de la France et de l’Europe vers le tout électrique. Raphaël Glucksmann pour Place Publique et le PS est lui aussi en faveur de la bascule de 2035. La candidate du centre et celui du parti socialiste s’opposent simplement sur les moyens d’y parvenir.

Si tous deux admettent qu’il faut investir massivement pour parvenir à ce changement, Glucksmann souhaite que les plus riches passent à la caisse, alors que Hayer s’y refuse. Mais ce clan est rejoint par un membre que l’on ne pensait pas trouver là. Il s’appelle Leon Deffontaines et il est en tête de la liste du PC pour les Européennes. Lui, soutient bel et bien la voiture électrique : à condition qu’elle soit française et pas chère. Une idée qu’il est même allé défendre devant l’usine de Flins au mois de janvier.

Des Macronistes qui ont un avis proche des communistes et du PS, une droite républicaine à l’opinion similaire à celle de LFI : la voiture électrique crée décidément de bien curieux rapprochements. Elle a au moins un mérite : faire sortir les partis de leurs lignes traditionnelles.

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