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Automobile : l'Europe renonce à durcir les normes anti-pollution des voitures particulières

automobile : l'europe renonce à durcir les normes anti-pollution des voitures particulières

Les constructeurs ont plusieurs alerte sur l’impact de normes anti-pollution trop sévères sur l’emploi, ainsi que sur le prix des voitures.

Un ouf de soulagement pour les constructeurs automobiles. Ils n’auront pas à supporter le financement d’un durcissement des normes de pollution sur les gaz d’échappement des voitures particulières dans l’UE. Le Parlement européen et les 27 Etats membres estiment que l’industrie a déjà fort à faire avec les investissements dans les véhicules électriques. Fin septembre, les pays membres de l’UE avaient déjà écarté un nouveau durcissement des normes.

L’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) a salué ce lundi soir « la certitude en matière de planification » apportée par la nouvelle norme. Approuvée le même jour par les colégislateurs, la norme Euro 7 abaissera cependant les seuils d’émission pour les poids lourds et introduira pour la première fois en Europe des limites aux émissions de particules engendrées par l’usure des freins et des pneus. Elle prévoit également des exigences minimales de performance pour la durabilité des batteries des voitures électriques et hybrides. Celles-ci devront ainsi conserver au moins 72% de leurs capacités après huit ans ou 160.000 km.

La France et l’Italie en pointe pour défendre la filière

Ces règles sont moins ambitieuses que celles proposées par la Commission européenne en novembre 2022. La France et l’Italie ont été en pointe pour défendre les intérêts de la filière automobile et ses 14 millions d’emplois dans l’UE.

Les industriels avaient mis en garde contre l’impact de normes trop sévères sur l’emploi ainsi que sur le prix des voitures, déjà de moins en moins accessibles pour la classe moyenne. Ainsi, pour garantir ses engagements, soit produire à terme un million de véhicules par an dans ses usines italiennes, Stellantis avait demandé notamment « l’annulation de l’impact de la norme Euro 7 pour les modèles d’entrée de gamme produits en Italie ».

Selon l’ONG Transport & Environment, l’association européenne qui a analysé les données de 2019 à 2023, les prix des petits véhicules – tels que la Peugeot 208 (Stellantis), la série Ibiza de la marque espagnole Seat (Volkswagen) ou encore la Twingo de Renault – ont augmenté de « près de 6.000 euros » en quatre ans, soit une hausse de « 37 à 56% ». Les constructeurs automobiles « ont profité » du contexte inflationniste pour « augmenter les prix au-delà de l’inflation afin d’accroître considérablement leurs propres bénéfices », a accusé Anna Krajinska de Transport & Environment.  T&E rappelle que les constructeurs européens ont réalisé des « bénéfices records » de 64 milliards d’euros en 2022.

Course contre la montre avant la fin des véhicules thermiques

Confrontée à des investissements massifs pour développer leurs nouvelles gammes électriques face à la redoutable concurrence de Tesla et des constructeurs chinois, les industriels voulaient éviter des investissements additionnels dans les motorisations thermiques de toutes façons vouées à disparaître.

L’Union européenne a en effet acté la fin des ventes de voitures neuves essence et diesel à partir de 2035, au profit des véhicules électriques. Cette extinction programmée des moteurs thermiques contribuera à réduire les gaz polluants mais aussi les émissions de CO2 des voitures particulières, alors que l’UE s’est fixé un objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050.

«Â Nous sommes parvenus à une solution équilibrée pour la nouvelle norme d’émissions Euro , qui améliorera la qualité de l’air pour nos concitoyens tout en évitant de faire peser une charge supplémentaire sur l’industrie », a affirmé l’eurodéputé Jens Gieseke, négociateur du groupe PPE (droite).

(Avec AFP)

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