Les constructeurs ont plusieurs alerte sur l’impact de normes anti-pollution trop sévères sur l’emploi, ainsi que sur le prix des voitures.
L’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) a salué ce lundi soir « la certitude en matière de planification » apportée par la nouvelle norme. Approuvée le même jour par les colégislateurs, la norme Euro 7 abaissera cependant les seuils d’émission pour les poids lourds et introduira pour la première fois en Europe des limites aux émissions de particules engendrées par l’usure des freins et des pneus. Elle prévoit également des exigences minimales de performance pour la durabilité des batteries des voitures électriques et hybrides. Celles-ci devront ainsi conserver au moins 72% de leurs capacités après huit ans ou 160.000 km.
La France et l’Italie en pointe pour défendre la filière
Ces règles sont moins ambitieuses que celles proposées par la Commission européenne en novembre 2022. La France et l’Italie ont été en pointe pour défendre les intérêts de la filière automobile et ses 14 millions d’emplois dans l’UE.
Selon l’ONG Transport & Environment, l’association européenne qui a analysé les données de 2019 à 2023, les prix des petits véhicules – tels que la Peugeot 208 (Stellantis), la série Ibiza de la marque espagnole Seat (Volkswagen) ou encore la Twingo de Renault – ont augmenté de « près de 6.000 euros » en quatre ans, soit une hausse de « 37 à 56% ». Les constructeurs automobiles « ont profité » du contexte inflationniste pour « augmenter les prix au-delà de l’inflation afin d’accroître considérablement leurs propres bénéfices », a accusé Anna Krajinska de Transport & Environment. T&E rappelle que les constructeurs européens ont réalisé des « bénéfices records » de 64 milliards d’euros en 2022.
Course contre la montre avant la fin des véhicules thermiques
Confrontée à des investissements massifs pour développer leurs nouvelles gammes électriques face à la redoutable concurrence de Tesla et des constructeurs chinois, les industriels voulaient éviter des investissements additionnels dans les motorisations thermiques de toutes façons vouées à disparaître.
«Â Nous sommes parvenus à une solution équilibrée pour la nouvelle norme d’émissions Euro , qui améliorera la qualité de l’air pour nos concitoyens tout en évitant de faire peser une charge supplémentaire sur l’industrie », a affirmé l’eurodéputé Jens Gieseke, négociateur du groupe PPE (droite).
(Avec AFP)