Quatre mois après sa première virée lors du Goodwood Festival, le Ford Supervan est de retour sur la piste. La marque nous a convié dans son centre d’essais de Lommel, en Belgique, pour monter à bord de ce van survitaminé 100 % électrique. Le constructeur américain fait grimper les watts !
- Une lignée de Supervan qui perdure depuis cinquante ans
- Un moteur électrique sur chaque roue
- Une poussée infinie
- Une autonomie très limitée
- Un laboratoire pour le futur de la marque
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La quatrième génération du Ford Supervan est 100 % électrique. Elle développe 2 000 ch !
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Ford nous a ouvert les portes de son centre d’essais de Lommel, dans l’ouest de la Belgique, pour une expérience hors du commun : monter à bord de la quatrième génération du Supervan, un Ford Transit nourri aux stéroïdes. Sauf que, cette fois, les vitamines apportées sous le capot sont différentes. La fourgonnette est entièrement électrique et affiche une puissance de… 2 000 ch ! Non vous ne rêvez pas, il n’y a pas de zéro en trop, ce Ford Pro Electric Supervan est survolté. Assez parlé, il est temps d’enfiler combinaison et casque pour découvrir les sensations à bord !
Une lignée de Supervan qui perdure depuis cinquante ans
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Le premier Supervan est né en 1971. Cinquante ans plus tard, Ford perpétue la tradition avec cette quatrième génération.
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Avant de se diriger vers le circuit, rappelons l’histoire de ce Ford Supervan. Dans les années 1970, de l’autre côté de l’Atlantique, Ford imagine un véhicule capable de promouvoir sa fourgonnette Transit. À cette époque, aucune contrainte environnementale. La marque américaine décide alors de créer un bolide aux performances affolantes. En 1971, Ford s’appuie donc sur son Transit Mark 1 pour le transformer en voiture de course. L’habillage de ce dernier est conservé, et il se dote du châssis ainsi que du moteur de la mythique GT40. Avec son V8 de 400 ch en position centrale arrière, la fourgonnette n’a plus rien d’un utilitaire. Elle atteint une vitesse de pointe de 240 km/h et prend l’appellation de Supervan. S’ensuivront de nouvelles générations, toujours basées sur une version classique du Transit.
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La première génération du Supervan était basée sur un Transit Mark 1. Elle affichait une puissance de 400 ch grâce au bloc moteur de la GT40.
En 1984, Ford veut plus de chevaux, plus de puissance et plus de vitesse pour son Supervan. La firme utilise une carlingue en fibre de verre de Transit Mark 2 avec un nouveau châssis, celui de la Ford C100 du Groupe C. Le département Performance du constructeur abandonne le moteur de la GT40 pour se tourner vers Cosworth et son V8 3.9 de 590 ch. Le Supervan gagne 40 km/h en vitesse de pointe par rapport à la génération précédente pour tutoyer les 300 km/h. Dix ans plus tard, l’Ovale bleu modifie ses plans et choisit de dévoiler la troisième génération de son Supervan avant la commercialisation du Transit Mark 3. Ford est donc obligé de se baser sur le Supervan 2 pour créer une nouvelle version, qui accueille le bloc V8 3.5 de chez Cosworth. Celui que l’on retrouve également sous le capot des F1 développe une puissance de 650 ch. Sur la balance, le Supervan 3 affiche un poids de seulement 890 kg. Idéal pour aller défier un autre monstre, un certain Espace F1, créé la même année avec un V10 atmosphérique en position centrale arrière de 780 ch. Malgré ce déficit de puissance, les 400 kg de moins du Ford Supervan lui permettent de rivaliser. Dommage qu’aucun test n’ait été réalisé… Le Supervan 3 sera rénové en 2004 et sa puissance, réduite à 295 ch avec le V6 Cosworth Pro Sports 3000. Cinquante et un ans après le premier-né, Ford fait gravir une montagne à son Supervan. La puissance de la fourgonnette passe à 2 000 ch ! Comment cela est-il possible ? Asseyez-vous, on vous explique tout.
Un moteur électrique sur chaque roue
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Quatre moteurs électriques, un sur chaque roue, sont implantés sur le van pour atteindre une telle puissance.
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Ford Performance et l’entreprise Stard – spécialiste autrichien du rallye et de la course électrifiée – cassent les codes et la lignée du Supervan. En pleine transition énergétique, le constructeur décline sa fourgonnette survitaminée en 100 % électrique. Une contrainte pour la marque ? Pas vraiment. Car ce bloc possède l’avantage de prendre moins de place que le moteur thermique et ne nécessite pas de système de refroidissement pour éviter la surchauffe sur la piste. Le constructeur a donc pu utiliser l’espace libre pour intégrer un moteur électrique par roue et offrir à son véhicule une puissance de 2 000 ch. Ce Ford Pro Electric Supervan fait honneur à ses prédécesseurs en se basant sur le Transit Custom, dévoilé en mai dernier. Bodybuildée et surtout aérodynamique, la coque est greffée sur un châssis tubulaire, utilisé par les modèles de compétition pour sa légèreté.
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La coque est greffée à un châssis tubulaire.
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Sous le capot, le vide complet !
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Sous le capot, c’est le vide complet. Il faut ouvrir la porte latérale, non coulissante, pour découvrir ce qui se cache sous ce monstre. Des câbles et des faisceaux, on est loin de l’odeur de l’essence et des traces d’huiles que l’on peut retrouver sur le bord des circuits. Pourtant, ce véhicule – si on peut l’appeler ainsi – est une vraie voiture de course par le travail aérodynamique réalisé, par sa puissance évidemment, mais aussi par son châssis et sa suspension à double triangulation. Une question se pose tout de même : pendant combien de temps un véhicule électrique doté d’une telle puissance peut-il rouler ? Sans surprise, la réponse est très peu, et nous allons vite nous en rendre compte en montant à bord.
Une poussée infinie
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Sur la piste, le Supervan expédie le 0 à 100 km/h en moins de 2 s. C'est plus vite qu'une Formule 1.
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Équipés et bien harnachés, nous sommes prêts à vivre une expérience qui restera gravée. Les membres de Stard démarrent l’engin. Bien que 100 % électrique, le Supervan se veut assez bruyant. Un souffle prononcé se fait entendre, rappelant la mise en route d’un avion. Évidemment, ce type de bolide n’est pas accessible à tous, et il faut être pilote aguerri pour exploiter tout son potentiel. Pour cette fois, nous prenons donc place côté passager. L’occasion de scruter cet habitacle dénudé, qui accueille tout de même un grand écran tactile en son centre. Ce dernier propose la connectivité Ford SYNC 4A, identique à celle de la Mustang Mach-E. La fourgonnette est hyper connectée, et ce n’est pas l’armada d’ingénieurs derrière leurs ordinateurs qui diront le contraire.
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Dépouillé, l'intérieur du Supervan dévoile des sièges baquets OMP.
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Il conserve un élément technologique que l'on retrouve notamment dans la Mustang Mach-E : la dalle tactile au centre de la planche de bord.
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Un simple pouce levé, à peine le temps de confirmer au pilote qu’il peut mettre « full watt », et on se retrouve littéralement scotché au fond du siège par la poussée phénoménale et infinie du fourgon. Ford voulait prouver que la puissance et les sensations étaient au rendez-vous en tout-électrique, la mission est clairement réussie. L’absence de boîte de vitesses (même si une boîte à deux rapports est introduite sur le train arrière) et le couple disponible immédiatement autorisent des accélérations exceptionnelles. Seule une pression sur la pédale de frein permet de se décoller du siège et de replacer ses organes au bon endroit. Comme pour un véhicule électrique de série, le Supervan dispose d’un système de freinage régénératif à trois niveaux. Le 0 à 100 km/h est expédié en 1,9 s, c’est bien plus rapide que ce que promettent une Bugatti ou une F1. La boîte de vitesses à deux rapports, située sur le train arrière, sert à garder le contrôle de la traction au-delà des 240 km/h, d’où la présence de palettes au volant. Très technique, la piste du centre d’essais de Lommel ne nous a pas permis d’atteindre les 240 km/h pour passer le second rapport. Malgré son gabarit, le véhicule offre une stabilité surprenante, notamment dans les passages en courbe, mais aussi au niveau des compressions. Et ce n’est pas la portion de pavés qui a perturbé notre pilote.
Une autonomie très limitée
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Quarante-cinq minutes sont nécessaires pour recharger la batterie de 50 kWh du Supervan.
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Deux petits tours et puis s’en vont. Équipé d’une batterie à refroidissement liquide de 50 kWh – soit comme une Peugeot e-208 –, le Supervan est forcément limité en autonomie : une petite trentaine de minutes sur piste seulement. Le plaisir est intense mais court. Une fois rentrée au garage avec le limiteur de vitesse de voie des stands enclenché, comme en F1, notre machine de course doit se recharger. Détail surprenant, la prise sur le côté est identique à celle d’un véhicule de série. En revanche, la batterie n’est pas intégrée au plancher. Elle est placée au centre du fourgon pour une répartition optimale du poids. Branchée avec un chargeur rapide standard de véhicule électrique qui délivre une puissance maximale de 350 kW, la batterie se recharge en 45 minutes.
Un laboratoire pour le futur de la marque
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Il peut atteindre une vitesse de pointe de 320 km/h.
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Ce Supervan sert avant tout de laboratoire à Ford pour sa future gamme de modèles électriques, puisque 4 véhicules particuliers et 5 véhicules utilitaires sont annoncés pour 2024. Un partenariat est déjà annoncé avec Volkswagen, qui fournira la base MEB pour deux SUV à partir de fin 2023. En contrepartie, Ford l’accompagne dans le développement de son nouveau pick-up Amarok, conçu sur la base du nouveau Ranger.
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