Concept
Il ne faut pas confondre ST et RS. Cette dernière, plus radicale, a été enterrée, sacrifiée sur l’autel du politiquement correct. Pourtant, la dernière en date, à transmission intégrale, fut celle qui avait inauguré le mode Drift rendu possible par la présence d’un embrayage piloté sur chaque axe de roue arrière, ce qui permettait de moduler le couple envoyé individuellement sur chaque roue et donc de conduire cette RS 4×4 comme une… propulsion. Depuis, elle a fait des adeptes, à commencer par l’Audi RS 3 et la Cupra Formentor VZ5, qui ont adopté sa technologie.
Non, cette dernière génération de ST en date est une traction, comme l’était d’ailleurs la très brutale et si désirable Focus RS Mark I de 2002, avec son énorme autobloquant mécanique Quaife qui demandait alors de tenir à tout moment le volant à deux mains. Cette première Focus RS, bestiale, est aujourd’hui l’objet de toutes les attentions chez les collectionneurs passionnés. Cette Focus ST 2022 suscitera-t-elle le même engouement? Il y a peu de chance. Moins radicale, elle a pourtant bien des qualités à faire valoir, à commencer par celle… d’exister à l’heure où nombre de marques concurrentes délaissent le domaine des «hot-hatches» pour celui des hybrides (plug-in), moins enthousiasmant, il faut en convenir.
Conduite
Surtout dans cette couleur Mean Green optionnelle, la version ST s’accommode bien du face-lift reçu par l’ensemble de la gamme Focus à l’automne dernier, touchant principalement les faces avant et arrière ainsi qu’un nouvel aménagement intérieur et un système multimédia revu. Ce dernier est dorénavant de la génération SYNC4 et s’exprime depuis un grand écran de 13,2 pouces très intuitif et réactif. L’intérieur est bien pensé, le tableau de bord ergonomique et on prend vite ses marques. Mais on ne démarre pas une ST pour vérifier son degré de connectivité. Action, donc ! Premières impressions statiques : les sièges, dessinés par Ford Performance, sont excellents de maintien et de confort tandis que la position de conduite idéale se trouve vite. Le petit volant tombe bien en main et on a une vue dégagée sur l’ensemble de l’instrumentation. En fonction des modes de conduite choisis, l’affichage numérique derrière le volant change. C’est rigolo mais, personnellement, je trouve que ça amène un peu de confusion, de manque de clarté. Soit.
Ce dernier pousse pourtant bien à tous les étages, même s’il manque un peu de caractère sonore (sur ce point, le 5 cylindres Audi reste une référence). Une ST n’est pas une RS, mais quand même. Et si la suspension se montre assez ferme à faible vitesse sur les hautes fréquences, avec quelques percussions à la clé, elle a la mérite d’assurer un maintien de caisse efficace qui participe au plaisir de conduire. Et cette discrétion sonore devient un avantage sur les grands axes ou l’autoroute, que la Focus ST aborde sereinement, grâce à son silence mais aussi sa tenue de cap relaxante. Elle y redevient le véhicule familial, habitable et pratique qui lui donne sa grande polyvalence. D’autant que la version ST existe aussi en break.
Verdict
- Voiture performante et très polyvalente
- Commende de boîte manuelle perfectible