En matière de technologies embarquées et d’aides à la conduite, l’univers de poids lourd a toujours eu plusieurs années d’avance sur celui des voitures. Pourquoi ? Parce que ces technologies, encore très coûteuses, sont plus « facilement » amortissables sur ce type de véhicule, d’autant plus qu’avec un camion, il y a moins de contraintes techniques du fait de ses dimensions.
Un retour en arrière vraiment nécessaire ?
Le Sénat de l’État de Californie a adopté la semaine dernière un projet de loi exigeant la présence d’un conducteur expérimenté chaque fois qu’un véhicule utilitaire lourd doté de la conduite autonome circule sur les routes publiques de l’État.© DR
Le Sénat de l’État de Californie a en effet adopté la semaine dernière un projet de loi qui exigerait la présence d’un conducteur expérimenté chaque fois qu’un véhicule utilitaire lourd doté de la conduite autonome circule sur les routes publiques de l’État.
Les partisans de cette nouvelle initiative affirment que le fait d’avoir un chauffeur de camion qualifié à bord à tout moment pourrait protéger les autres usagers de la route, tout en assurant une plus grande sécurité de l’emploi pour les conducteurs, menacés évidemment par l’arrivée de ces technologies. Jason Rabinowitz, le président du Conseil conjoint 7 des Teamsters (les syndicats en Californie), a commenté : “Les entreprises de transport ont perdu des milliards de dollars dans le domaine de la conduite autonome au cours des dernières années et tentent maintenant d’apaiser leurs investisseurs en imposant au public des produits dangereux et inappropriés. Ces élites n’ont que faire de la sécurité et de la prospérité des communautés qu’elles vont mettre en danger. Le gouverneur Newsom doit immédiatement faire ce qu’il faut pour les Californiens ».
Les véhicules sont prêts, mais pas l’environnement
Le fait d’avoir un chauffeur qualifié à bord, à tout moment, pourrait protéger les autres usagers de la route, tout en assurant une plus grande sécurité de l’emploi pour les conducteurs, menacés évidemment par l’arrivée de ces technologies.© DR
Des représentants d’entreprises actives dans ce domaine n’ont évidemment pas tardé à répondre en expliquant que ce nouveau projet de loi irait non seulement à l’encontre de l’objectif de la technologie de conduite autonome sans conducteur, mais qu’il entraverait également les progrès plus globaux autour de la conduite autonome, une technologie qui, selon leurs propos « peut sauver des vies ».
Toujours est-il que cette interdiction pourrait mettre un sérieux coup de frein à l’adoption progressive des camions entièrement autonomes, et par la même occasion des voitures autonomes. Comme la voiture électrique à l’époque, les voitures autonomes sont d’ailleurs régulièrement pointées du doigt en cas de problèmes, notamment aux États-Unis où, dans certains États, elles sont autorisées à circuler au sein de certaines zones bien déterminées.